Fridtjof Nansen
Norvège du sud et centrale
Période des voyages 1884-1886 et 1916, date de parution 1916 en norvégien, 1920 en allemand. Original norvégien. La date de cet article est celle du dernier voyage en Norvège relaté par Nansen dans ce livre.
Environ 200 pages, aucune illustration. Recueil de journaux de randonnée et de chasse dans la patrie du grand explorateur arctique. Titre norvégien: Frilufts-liv, titre allemand; Freiluftleben. Il ne semble pas exister d’autres traductions.
Version numérique sous divers formats en allemand: Freiluftleben.
Ce n’est pas vraiment d’un livre de voyage, Nansen décrit ici ses virées dans la nature de son pays, ses traversées de massifs de montagne en hiver, ses chasses avec les gens du lieu. Il y décrit son envie naissante de fuir la ville bruyante et corrompue afin de retrouver à la campagne la quiétude, la sérénité, la simplicité, l’honnêteté et l’humilité. Il décrie la rapidité de l’information par la presse écrite (nous sommes dans les années 1880!). Nansen ne parle pas qu’à la première personne du singulier, il postule que ce retour aux sources serait utile pour tout le monde, il en fait une doctrine.
Une première partie décrit ces tours de jeunesse dans les années 1884 à 1886, mais il y a aussi un volet final dans lequel il revient aux mêmes sources dans les années 1910 et où il compare sa perception de la nature. Entre ces deux époques il a entrepris ses grandes entreprises comme La traversée du Groenland à pied ou l’Expédition Fram. Lors de son retour, il constate que destruction de la nature avance aussi dans ces régions reculés: le gibier disparaît.
Bien que les plaintes formulées ne sont pas nouvelles et qu’elles soient encore bien plus actuelles de nos jours, ce livre est d’autant plus militant qu’il a été écrit durant la Première Guerre Mondiale, appelée à l’époque simplement la Grande Guerre. C’était au début du 20e siècle l’horreur la plus grande imaginable et Nansen décrie correctement les raisons égoïstes et nationalistes. On sent bien qu’il n’a pas simplement fait imprimer ses journaux de jeunesse, il les a repris et parsemé d’appels forts pour la paix.
La version allemande, parue en 1920 et donc à une époque où l’Allemagne est démantelée et tributaire, est doté d’une préface spéciale appelant les allemands à reconnaître les erreurs sans s’attarder dessus, de regarder vers l’avant, le futur étant pour lui le retour à la nature. Cet appel naïf ne sera pas écouté.
Il œuvrera tout le reste de sa vie pour la paix et la justice, mais il s’y prendra de manière plus réaliste.
No Comments