Ce 5 juillet 1996 commence sous un beau soleil, mais sera très long pour nous. Le seul but est de rejoindre le Yellowstone Park à plus de 1000 kilomètres plus loin à l’est. Et que fait André? Il part en direction nord. Il y a deux raisons à cela: l’état de Idaho est très montagneux et il n’y a pas beaucoup de routes qui traversent le massif de la Bitterroot Range (Continental Divide) d’ouest en est. Et il y a quelques sites intéressant à voir au nord-est de l’état de Washington. Nous perdons ainsi beaucoup de temps, mais nous sommes contents de ce choix parce que le reste de la route à l’est de Spokane est sans intérêt à moins d’en dévier beaucoup.
La vue retour dans le rétroviseur le long du Highway 82 nous fait mal au cœur. Tous les volcans couverts de glaciers sont complètement dégagés et parfaitement visibles. À gauche le Mount Rainier (4392 m) et à droite le Glacier Peak (3213 m), les deux dépassent de la Cascade Range boisée. Nous sommes tentés de retourner sur nos pas.
Mais l’Interstate 82 nous mène dans des paysages complètement différents. À partir d’Ellensburg, nous voyons de nombreux champs circulaires irrigués. Mais dès la traversée du Columbia River commence le désert. Il s’agit du zone basaltique d’environ 250000km² où se croisent le fleuve et l’autoroute I90. L’eau est retenu presque partout, le Columbia River forme une longue série de lacs artificiels. Ces étendues d’eau bleue contraste certes avec le désert autour, mais l’image n’en devient pas plus vivante. Lors d’une pause sur une aire d’autoroute, nous admirons les chevaux sauvages. Il s’agit de silhouettes en acier noir placés sur les berges du fleuve.
Nous descendons de L’Interstate 90 peu après le pont pour passer sur un plateau très sec. Plus loin, sur le Highway 17, nous roulons entre d’autres champs gigantesques irrigués dès que le terrain est plat et pas trop pierreux. C’est ici que nous naviguons sur la plus longue portion rectiligne de ce tour en Amérique: 22,5km en ligne droite. Avec les kilomètres avalés, nous devons faire le plein à Ephrata. Les bornes sont automatiques et nous apprenons à faire le plein avec une carte Visa.
Le lac à l’eau de lessive
Enfin nous arrivons dans un paysage un peu plus varié, même si ce ne sont que des grandes strates de basalte. Le Columbia River a crée des gorges à des endroits où il ne passe plus de nous jours. On y trouve des lacs libres d’accès pour la baignade, le ski nautique et le golf. Le premier lac n’est cependant pas très accueillant, son eau invite plutôt à laver son linge qu’à la baignade. Le Soap Lake (lac du savon) n’est pas très grand et il est bordé de verdure. Mais en l’approchant, on voit un bord blanc de mousse de savon qui colle aux plantes en bordure d’eau. L’eau est certes claire, on voit des poissons, mais au toucher, on se sent en présence de lessive. Il est très riche en minéraux et un de ces éléments semble réagir avec des graisses émises par des petites crevettes pour former la mousse sans que cela soit confirmé scientifiquement. Depuis l’installation de canaux reliant les lacs, les effets de mousse ne se voient que les jours de fort vent. Les autres lacs ne présentent pas ce phénomène.
Dry Falls National Monument
Nous quittons les larges gorges par une montée raide et la route continue sur un plateau plat. Nous voyons alors un panneau du National Park Service indiquant le Dry Falls National Monument (chutes d’eau sèches). N’en connaissant rien, nous nous arrêtons et nous voyons dans un grand trou béant. Ici commencent les gorges comportant les divers lacs. Les panneaux nous apprennent que cette cascade était plus grande que les Niagara Falls actuels. Mais depuis les dernières glaciations, on ne trouve plus qu’un petit ruisseau et des lacs ici. Le Columbia River a été dévié naturellement par les masses de glaces sur les Cascade Ranges.
Grand Coulee Dam
Un peu plus loin au nord se trouve la raison primaire de cette excursion si loin vers le nord. C’est pour la prouesse technique d’un barrage au fil de l’eau que nous arrivons ici à 13h30. Le barrage a une hauteur de 165 mètres et il est long de 1600 mètres. L’eau en surplus coule sur toute la largeur par dessus la couronne murale. Le lac formé à l’arrière est long de 200 kilomètres et atteint presque la frontière canadienne.
Nous déjeunons sur le parking au pied du barrage. Le ciel est bleu, mais il ne fait pas très chaud et un vent froid suffle. Après avoir visionné la vidéo de présentation dans le Visitor Center an, Christian reprend le volant. Nous filons maintenant vers l’est en laissant la vallée du Columbia River derrière nous.
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