White Sands était une idée fixe d’André. Maintenant il doit retourner en 48 heures dont deux nuits vers l’ouest où il attendra Alex à l’aéroport de Phoenix. Il s’agit de 800 kilomètres, c’est en gros la largeur d’un état comme le Nouveau-Mexique. Il ne veut pas simplement rouler sur l’autoroute, mais ses cartes ne lui révèlent rien de bien intéressant. Au lieu de suivre l’axe principal qui passe par le sud, il pique donc directement vers l’ouest. Sa route le mène par des petits routes et tant que cela avance dans la bonne direction, il ne se soucie de rien. C’est au point de ne plus se souvenir où il est passé, quel comble pour un cartographe.
Le 12 juillet 1998, il longe en tout cas le fleuve Rio Grande qui fait aussi partie des noms à ne pas manquer dans un western. Le fleuve sert à irriguer des champs dans la vallée. Tout autour règne une steppe rocailleuse.
Sur une route encore plus petite, il passe un col en direction se Silver City et il est arrêté par un torrent qui passe sur la route après un violent orange très local. Ce sont normalement des ravins secs appelés oueds en Afrique et washs ici en Amérique. Personne n’est encore passée. Cinq voitures attendent en face. Le danger n’est pas le courant d’eau ni la profondeur, mais l’eau brune peut cacher des grosses pierres ou des morceaux arrachés de la route. Enfin le vieux 4×4 en face se met en route, André observe précisément sa trajectoire et où arrive l’eau. Personne d’autre en face ne bouge, il se lance alors sur cette même trajectoire et passe sans problèmes même si l’eau arrive au-dessus de l’axe de ses roues.
La journée touche à sa fin et André est un peu au milieu de nulle part. Il avance donc dans un paysage de steppe et après le col Emory Pass, il prend un des campgrounds au bord de la route, il ne sait plus lequel. C’est sans doute le Gallinas Campground. C’est toujours au Nouveau-Mexique, il n’a fait qu’un quart de la distance pour rejoindre Phoenix, il devra presser le pas demain.
La journée du 13 juillet 1998 est donc entièrement consacré à la route, il n’y a aucune photo. La région traversée est déserte, les routes sont étroites et il faut bien toute la journée pour faire les 650 kilomètres pour arriver au Tortilla Flat Campground qui est déjà assez proche de Phoenix.
Piste de l’Apache Trail dans le Tonto National Forest
Très proche de Phoenix et de l’aéroport, André peut se permettre un écart sur des pistes le long des canyons remplis de barrages à l’est de la plaine de Phoenix. On rappelle que le contrat de location de voiture interdit tout passage sur des routes non-revêtues.
Airport PHX
L’aéroport de Phoenix se trouve plus au moins au centre de l’énorme agglomération, mais il est bien indiqué. André dispose d’un numéro de vol et une heure d’atterrissage de son amie confirmé par téléphone quelques jours plus tôt. Il n’y a que peu de contrôles à l’aéroport en 1996, on peut aller à l’encontre des passagers qui atterrissent. Après une semaine, André a bien passé son jetlag, maintenant c’est au tour d’Alex de s’acclimater rapidement.
Elle arrive assez bien réveillée et nous ne nous attardons pas dans la ville. Nous filons sur l’interstate 17 vers le nord car on veut être au Grand Canyon South Rim demain. Nous sommes dans une région assez habitée et dotée de services. Nous faisons donc les couses dans une petite ville au bord de l’autoroute et nous continuons à roule jusqu’à la fin de la journée. Nous nous arrêtons au premier camping qui apparaît à l’horizon, c’est sans doute au Black Canyon City Campground dans la petite ville du même nom. Alex s’endort très vite, mais André n’est pas moins fatigué de la longue route depuis White Sands.
No Comments