La Mezquita était une des mosquées les plus splendides du monde arabe. Les re-conquéreurs ont certes admirés le monument, mais ils se sont aussi empressés de le transformer en église dès le 13e siècle puis cathédrale gothique au 16e siècle. Charles Quint regrette la transformation de cet édifice: « Vous avez détruit ce qui était unique pour faire la même chose que l’on voit partout ». La construction d’un édifice religiieux chrétien au centre de l’interminable rangée de colonnes et d’arcs de la mosquée initiale détruit complètement cet effet d’infini. Il faut cependant reconnaître que l’édifice entier a pu être préserver parce que l’on y a érigé la cathédrale.
Nous nous garons aisément au sud de la rivière près du Puente Romano. Ce pont date probablement vraiment du temps de l’empereur Auguste. Il a été remanié par les Arabes et rénové plusieurs fois après la Reconquista.
L’immeuble en ruine sur la photo en bas était un moulin.
Il y a peu d’eau dans le Guadalquivir puisque la plus grande partie de son eau s’évapore dans les irrigations des cultures de tomates exportés vers le nord de l’Europe.
Cinq faux arcs outrepassés ornent la partie supérieure de la porte d’origine arabe. Les transformateurs gothiques y ont mis beaucoup de bonne volonté, mais ils n’ont pas réussi à atteindre le niveau artistique des arabes ni même de finir de décorer cette partie de la façade.
Le minaret a été massivement transformé après la Reconquista. On ne reconnaît aucune trace arabe extérieurement.
La cathédrale gotique ne couvre même pas un quart de la surface de la mosquée, mais elle s’élève de beaucoup par-dessus.
Le jardin d’oranges est d’origine arabe, mais pas aussi beau que celui de Seville. Le sacrilège chrétien le plus grave a été occasionné en fermant toutes les ouvertures de l’ancienne mosquée sur Patio de las Naranjos
L’édifice initial, commencé en 785 par Abd Ar Rahman I comprenait une cour carrée, le Patio de los Naranjos dntourée d’un mur d’enceinte et sur laquelle s’ouvrait complètement la salle de prière, de forme rectangulaire, composée de 11 travées disposées face à la cour. Accolé au mur d’enceinte à l’opposé de la salle de prière, se trouve le minaret. La longueur des travées est à peu près doublée par Abd Ar-Rahman II en 848 et allongée une dernière fois par El Hakam II en 961. À chaque fois, le mihrab, placé au fond de l’allée principale doit être reconstruit. L’actuel, monté avec l’aide d’artistes byzantins, est une énorme coupole monolithique en marbre blanc superbement décorée. En 987, Al Mansour veut augmenter encore la surface de la salle, mais la proximité du fleuve empêche de poursuivre l’allongement des 11 travées initiales dans la même direction. On ajoute donc vers l’est, sur toute la longueur de l’édifice, 8 travées supplémentaires qui en doublent presque la surface et mettent le mihrab dans une position excentrée. La mosquée possède alors plus de 600 colonnes en marbre, prises sur des monuments antiques de toutes provenances, sur lesquelles reposent des arcades doubles en brique et pierre blanche (superposées l’une à l’autre avec un espacement intermédiaire) qui permettent d’avoir un plafond haut, et donnent à l’édifice une impression de légèreté. (Source: Wikipédia)
Les décors effectués sous Al-Hakem II imitent des pétales de fleurs.
Les architectes gothiques doivent sérieusement se tordre le cou pour cacher l’origine islamique de la mosquée tout en conservant les parties les plus somptueuses.
Les peintres chrétiens de la Renaissance ont aussi eu droit à leur part dans la défiguration de la mosquée.
La Porte du Pardon est l’ancien accès principal à la mosquée sous le minaret. Les applications de peintures et d’écussons dans les arcs et décors arabes ne peuvent pas cacher l’origine. Sans doute n’a-t-on pas osé toucher à ces arcs et voûtes qui portent l’ensemble de la tour.
Das grosse Wasserrad diente dem Heben des Wassers in die Stadt. Es geht auf eine alte römische Mühle zurück, aber Abderramán II liess diese zur Wasserversorgung für den Palacio de los Emires (heute Palacio Episcopal) umbauen. Später, als Isabel la Católica im Alcázar hause, veranlasste sie den Abbau des Schöpfrads da sie den Lärm nicht vertrug.
La grande roue à eau faisait partie d’un moulin du temps romain. Sous Abd al-Rahman II, ce Molino de la Albolafia est cependant transformé en système de levage d’eau pour le Palacio de los Emires (aujourd’hui Palacio Episcopal). Isabel I de Castille ordonne au 15e siècle le démontage de la roue car elle se sent gênée par le bruit qu’elle occasionne. Sans doute extorquait-elle assez de porteurs d’eau remplacer la fonction ingénieuse de la roue.
La tour sur la photo en bas à droite sert de tête de pont du Puente Romano par dessus le Guadalquivir. Il s’agit d’une fortification arabe du pont.
Nous sommes donc de retour au sud du fleuve et nous reprenons la route en fin d’après-midi. Notre but est la ville de Granade et nous prenons la route nationale N-432. Des steppes sèches s’étendent jusqu’à l’horizon en automne, uniquement les oliviers sont verts. Mais il paraît qu’au printemps l’agriculture rend tout vert ici.
Nous ne savons pas encore que le recherche d’un camping sera assez stressante.
Le villahe de Zuheros se trouve à 656 mètres d’altitude. Il date de l’époque arabe de l’Andalousie.
Nous arrivons dans la soirée par l’est à Grenade et nous cherchons un camping. Internet existe déjà, mais pas les téléphones mobiles performants et surtout pas l’itinérance au tarif national. Nous sommes donc fixés aux information de notre guide en papier. Nous visons d’abord le camping María Eurgenia et nous sommes surpris que les indications nous mènent vers l’autoroute. En effet, il se trouve à l’intérieur d’une bretelle d’autoroute avec tout le bruit qui va avec.
La seule alternative connue qui nous reste est le Camping Reina Isabel loin au sud de la ville, mais l’accès à l’Alhambra en sera facile le matin suivant. Le camping est bien équipé, mais relativement cher avec EUR18,- pour une tente et nous deux. Lorsque nous nous installons, il fait déjà complètement nuit. Il n’y a pas du tout de chaises ou des tables, nous dînons donc assis sur des briques que nous trouvons et la plage arrière de la Ford nous sert de table. Les petits problèmes de voyageurs campeurs arrivant en avion.
Nous avons réservé pour demain les premiers tickets pour l’Alhambra à 08h30. Nous créons donc un exploit que nous n’avons jamais encore réalisé et que nous n’avons jamais réitéré par la suite: nous arrivons au site de nuit et nous nous levons quelques heures après, toujours en pleine nuit. Il faut préciser que nous sommes en Espagne et que le pays est dans le même créneau horaire que l’Europe centrale. En automne il fait nuit noire jusqu’à 07h30. Mais nous dormons bien et la curiosité de l’Alhambra nous pousse à prendre le petit déjeuner et plier bagage dans la pénombre matinale.
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