Embarquement à Sorrento
La veille, nous avons réservé des tickets pour le ferry pour partir dès le deuxième jour à Capri. Les navires parent directement du port de Sorrente, on est ici beaucoup plus près qu’en partant de Naples. Les tickets s’achètent pour toutes les compagnies et tous les départs à la caisse centrale de la Marina Piccola. Quand on rate son bateau, on peut en général prendre le suivant tant que l’on reste dans la même catégorie (ferry ou hydrofoil).
Les hôtels en haut de la falaise datent pour la plupart du début du 20e siècle.
Les navires sont rapides, le chargement l’est aussi, même si on se sent traité comme du bétail embarqué de Somalie vers l’Arabie Saoudite. Nous partons du molo 1.
Les gens qui s’embarquent ici ne restent que la journée sur l’île, sans doute pour voir des riches que l’on ne voit pas bien sûr. Il n’est pas possible de rester spontanément plus longtemps. Il n’y a aucun camping et tous les hôtels sont assez chers. Le camping sauvage est bien sûr interdit, même s’il doit être possible de dormir à la belle étoile autour du Monte Solaro.
Alors que faisons nous à Capri? Nous sommes venus pour randonner! Il y a quelques chemins sympathiques qui passent sur des sentier anciens datant du temps d’avant la construction des routes. Il y a même un télésiège pour monter d’Anacapri vers le Monte Solaro. Notre route à pied: port, Scala Fenica, Anacapri, télésiège Monte Solaro, Passetiello, Capri, Monte Tiberio.
Le grand ferry doit sortir en marche arrière du port Marina Piccola de Sorrento. Pour ceci, le navire dispose de manettes de commande côte proue.
Mais avant, il faut longer la côte nord de la Presqu’Île de Sorrente. Prendre le bateau pour Capri c’est aussi une belle balade maritime.
Vue du navire encore à quai.
La côte nord de Sorrento est raide et les maisons construites en bas ne voient pas souvent le soleil.
Sorrento, Capri et Amalfi forment un peu la Côte d’Azur italienne. À côté de touristes logeant à la maison en HLM, quelques nouvaux riches, on voit surtout du bling-bling.
La côte reste très raide et uniquement des longs escaliers et parfois des assesseurs permetent de descendre vers la mer.
Les hydrofoils sont encore plus rapides que les ferrys normaux, mais le transfert coûte plus que le double. On y perd aussi en vue, car on doit rester à l’intérieur.
La brume matinale cache complètement les villes et la civilisation autour du volcan.
Les ferrys opérant dans le Golfe de Naples ne traînent pas. Au fond les montagnes de la Presqu’Île de Sorrente.
Approche et arrivée à Capri
On s’approche peu à peu de Capri.
En bas les deux points culminants de l’île, à l’est et à gauche le Monte Tiberio et à droite et à l’ouest le Monte Solaro. Les deux clichés sont pris du ferry matinal vers Capri.
La cruauté de Tibère se montre au Salto di Tiberio. C’est la partie la plus verticale du Monte Tiberio où la légende dit que l’empereur faisait précipiter ses ennemis dans le vide sur près de 300 mètres. Cependant, un objet jeté de là haut se fracasse sur les rochers sans tomber dans l’eau.
Le village de Capri de trouve sur la crête entre les deux sommets de l’île, il s’étend vers le nord jusqu’à la mer et au port Marina Grande.
Vue vers les versants au nord d’Anacapri. La colline verste est le Monte Capello haut de 515 mètres. Dans l’entaille à gauche se trouve un des deux passages historiques entre les deux parties de l’île: le Passetiello. Nous le prendrons en descente.
Nous ne sommes pas les premiers a arriver et les quais sont déjà pleins de monde.
Montée par la Scala Fenica
Après le débarquement, nous prenons notre courage à deux mains car nous voyons la montée devant nous. L’escalier Scala Fenica mène vers le village sur la partie ouest, plus haute, de l’île. C’est l’ancienne voie de passage d’avant la construction de la route. La montée est constamment raide et on a aussi un peu d’ombre le matin, mais le soleil est déjà fort à 10h du matin. Nous sommes complètement seuls sur ce passage car les touristes qui montent à Anacapri prennent normalement le bus.
Tout n’est pas noble à Capri, nous restons en Italie.
Vue vers la partie est de l’île.
La chapelle sur la Scala Fenica date de 1849. Elle se trouve peu sous la route moderne.
L’escalier et le chemin est tombé en ruine après la construction de la route. Mais il a été remis en état et en le parcourant, on peut éprouver les peines des habitants quand il n’y avait que ce passage entre le port et Anacapri.
On croise la route peu avant d’arriver sur le plateau d’Anacapri. Ce village est un peu le Capri de seconde classe. Les villas sont plus petites et les gens moins peaufinés. Nous ne nous y arrêtons pas et traversons les ruelles avec les échoppes de souvenirs Made in China pour rejoindre le télésiège.
Le télésiège sur le Monte Solaro
Ce moyen de montée est assez original, il nous épargne 250 mètres de dénivelé positif. On est déposé en quelques minutes au point culminant de l’île à 550 mètres, sur le Monte Solaro. On a donc un panorama à 360 degrés, mais la vue vers l’est de Capri est obstruée par des collines.
Nous ne regardons Anacapri que du télésiège. Le village se trouve à 275 mètres d’altitude et compte 6000 habitants. On reconnaît au fond l’île Ischia.
La curieuse église du village date de 1510. On avait alors rassemblés les éléments de plusieurs autres églises et bâtiments pour la former.
Panorama du Monte Solaro
On débarque sur le sommet du Monte Solaro et on y monte uniquement pour la vue. Rares sont ceux qui continuent ensuite à pied. Les photos sont prises du sommet et de la plateforme inférieure.
Les Faraglioni se trouve sur la face sud mais plus dans la partie est près du Monte Tauro. Les trois principaux rochers:
- le plus grand Stella (étoile), 109 mètres est le plus proche de la côte
- Scopolo (falaise), 104 mètres est le le plus éloigné.
- entre ces deux se trouve Faraglione di Mezzo (du mulieu), 81 mètres avec un tunnel naturel de 60 mètres de long au niveau de la mer, qui peut également être traversé par des petits bateaux.
Outre la grotte bleue, les Faraglioni sont l’attraction principale des visiteurs de l’île de Capri. L’administration de l’île prévoit de les éclairer artificiellement les nuits sans lune.
Les bateaux qui naviguent autour de Capri sont pour la plupart touristiques menant aux Faraglione au sud et à la Grotte Bleue au nord. Lors de nos recherches, nous avons tenté de rejoindre la Grotte Bleue par nos propres moyens, mais on fait tout pour compliquer l’approche à pied et à la nage.
La côte est trop raide pour descendre à pied.
Retour à Capri par le Passetiello
Bien que ce passage entre la parie haute et la partie basse de l’île soit décrit dans tous les guides, on ne trouve aucune indication sur le sommet du Monte Solaro pour descendre vers le village de Capri. Il faut avancer vers l’est sur un des chemins, on arrive automatiquement au bord de la falaise le long duquel on avance vers le fameux passage entre les rochers. Ce passage est rocheux, des chaussures de randonnée sont indiqués.
Vue vers la Presqu’Île de Sorrente, la vue est surement plus claire en hiver.
Le Monte Capello, 515 mètres, se dresse au sud-est sur Anacapri et protège la ville de l’est. La large allée semble avoir été créée pour barrer d’éventuels feux de forêt.
L’église de Santa Maria a Cetrella se dresse comme un ermitage sur le plateau entre le Monte Solaro et la paroi rocheuse de Capri. Le complexe est grillagé.
Vue retour vers le Monte Solaro qui a l’air paisible vu d’ici.
Sur les ruines de la ville spoliée au Moyen-Âge se trouve la chapelle Santa Maria del Soccorsio. Au fond la côte de la terre ferme.
Le Passetiello est un ancien sentier qui relie les deux moitiés de l’île. Il mène beaucoup plus haut que la Scala Fenicia et il est donc beaucoup moins fréquenté et non rénové. Dans les endroits où il y a des passages escarpés, des chaussures de montagne sont nécessaires.
On arrive dans la partie haute de Capri où pavanent les touristes. Nous ne nous y attardons pas, nous ne cherchons pas non plus à regarder par-dessus les murs entourant les villas mondaines. Nous traversons le village d’ouest en est et montons en face vers le Monte Tiberio. Il fait trop chaud pour notre idée de descendre sur la côte sud par la Via Krupp.
Nous profitions de la vue retour sur notre chemin de descente d’Anacapri. Le Passetiello descend par une entaille à peine visible dans la falaise entre Anacapri et Capri. On peut voir le passage sur la photo: à gauche se trouve une butte arrondie (Monte Santa Maria, 499 m`tres) avec une pointe à droite. Sous ce point, il y a un autre point rocheux, plus petit. Le Passetiello se faufile exactement entre ces deux sommets pour pénétrer plus bas dans la haute forêt de chênes.
La Villa Jovis sur le Monte Tiberio
Le chemin entre Capri et le Monte Tiberio passe sur des routes entre des villas et des maisons d’habitants locaux. Cela dure, surtout si on est déjà passé par Anacapri avant.
Une des villas de l’empereur Tibère se trouve sur le point culminant de la partie est de Capri. Pendant dix ans, Tibère règne d’ici sur Rome. L’entrée est payante, mais le service et les informations sont inexistantes.
En bas la vue retour de l’intérieur de la villa.
La villa Jovis est un site archéologique dans lequel se trouvent les vestiges de la probable résidence de l’empereur Tibère de 27 à 37 sur l’île de Capri. Située à 334 m d’altitude, sur un éperon rocheux du mont Tiberio, son belvédère permet de visualiser tout un panorama qui va de la baie de Naples et le golfe de Salerne jusqu’aux terres du Cilento. Elle est la plus grande des douze villas tiberiennes de Capri mentionnées par Tacite. Aujourd’hui, en grande partie détruite, elle est caractérisée par une construction massive à plan carré faite de maçonnerie de type opus reticulatum en tuf phlégréen datant du siècle d’Auguste, puis en opus incertum en calcaire local alterné de terre cotta modifiée à l’époque de Tibère. L’ensemble des corps de bâtiments couvraient plusieurs terrasses de 7000m² auquel doit être ajouté plus de 13000m² de jardins et nymphées. Le complexe impérial est centralisé autour d’un important impluvium constitué, entre autres, par quatre grandes citernes. L’aile nord et est du bâtiment abritait les appartements privés de l’empereur, du côté ouest sur trois niveaux se trouvait le quartier des serviteurs, tandis que l’aile sud accueillait l’atrium et l’espace thermale. Plus au sud, isolée de la villa, se dresse la tour du phare utilisée sans doute pour communiquer par signaux optiques avec la flotte impériale basée à Misène. Source: Wikipédia
Les chèvres tiennent certes la végétation basse, mais ce n’est pas idéal pour préserver les ruines.
Au premier plan le cap Punta Campanella et le Monte San Costanzo, 498 mètres. Tout au fond le massif du Monte San Michele, 1425 mètres.
L’habitant de cette villa loge un peu comme Tibère jadis.
Rembarquement pour Sorrentto
Nous reprenons un ferry tout aussi rempli de touristes journaliers qu’à l’aller. La lumière du soir sur la Côte de Sorrente vaut à elle seule le voyage.
On distingue le tracé du funiculaire de Capri sur les deux photos ci-bas. Il monte entre les maisons et les jardins de citronniers.
Nous voilà de retour sur le ferry. Vers 16 heures, la grande majorité des touristes quitte l’île et le bruit des moteurs de bateaux de toutes taille est infernal. Cela contraste fort avec le port sinon paisble.
Les ferrys accélèrent dès la sortie du petit port. Les fonds sont profonds et il n’y pas de sable.
Nous passons à la Marina du Caterola au nord de l’île.
Une dernière fois le Monte Tiberio, 335 mètres.
Contrairement au drapeau national italien, le drapeau marin civil arbore aussi l’emblème de l’Italie.
Près du cap se trouvent quelques zones côtières moins raides mais toujours rocheuses.
Très vite commence cependant la côte verticale.
Le Monte Vico Alvano est haut de 642 mètres.
Nous approchons notre point de départ du matin.
Nous passons au pied de notre camping Santa Fortunata. Il est caché sous les pins et les chênes au centre de la photo. La baie à droite fait partie du camping, un escalier de 50 mètres y descend en lacets.
Cette entaille permet de descendre du plateau vers le port. La route y fait des virages serrés, les bus publiques sont spécialement courts pour pouvoir y manœuvrer.
Nous montons à pied pour rejoindre le centre-ville pour prendre le bus qui nous ramène en quelques minutes au camping. Nous sommes crevés.
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