Tout en restant logé dans les Gorges de la Todra, nous partons pour Boumalne et les Gorges du Dadès, c’est à une heure de route environ plus loin à l’ouest dans le même massif montagneux. Nous rentrerons le soir à Tinerhir et repartirons dans les Gorges du Dadès le jour d’après parce qu’il ne fera pas beau avant. C’est un peu compliqué ainsi, mais nous ne voulons pas changer d’hôtel chaque jour.
Ce premier jour dans les Gorges du Dadès est donc sous la pluie. Par endroits l’humidité rend le rouge de la terre et des rochers plus dense. Les Gorges du Dadès sont en tout cas plus impressionnantes que celles du Todra bien que les dernières aient pour eux la plus grande partie étroitement resserrée.
Bien que Boumalne ne se situe pas plus de 200 mètres au dessus de Tinerhir, l’altitude de plus de 1500 mètres a une conséquence importante pour l’oasis: les palmiers-dattiers n’y sont plus productif. À la place on plante des peupliers qui livrent ici du bois de construction très recherché dans le sud du Maroc. En effet, il est aussi possible d’utiliser le bois du palmier, mais il est bien mois résistant et ne peut pas être aussi bien travaillé. Excepté cette différence d’arbres au plus haut étage, le même système de plantation que dans les palmeraies règne ici: les peupliers font de l’ombre à tout ce qui pousse au-dessous.
Boumalne se trouve comme Tinerhir à la sortie de grandes gorges sur les versants sud du Haut Atlas. Ces gorges sont aussi des voies de communication et de ce fait les villes des places de marché importants. Il y a beaucoup de constructions nouvelles.
Les cigognes recherchent toujours des endroits hauts et bien placés. En Europe de l’est et en Espagne, il s’agit d’églises, en Afrique du Nord de mosquées.
La pluie a rendu ces terres couleur ocre-rose totalement rouges. L’érosion ronge la base de cette montagne tabulaire.
Cette casbah à Aït Youl se trouve sur un banc de rochers au milieu de la vallée. Elle est très bien située, mais hors usage.
La photo en bas montre une casbah nouvellement construite à Aït Oudinar. Les briques d’argile de l’étage supérieur sont espacées de quelques centimètres pour donner de la structure à la construction. Cependant ces agréments sont responsables de la faiblesse des bâtisses face aux eaux de pluie.
L’eau de pluie a délavé les parties moins solides pour former ces structures rocheuses appelés « doigts de singe ». On les trouve souvent sur des panneaux publicitaires vantant les mérites de la nature marocaine.
A environ 30 kilomètres au nord de Boumalne, la route surmonte une partie particulièrement étroite de la vallée du Dadès sur sa rive gauche. Elle a été construite dans les années 1930 par les espagnols.
Sur cette arête rocheuse sont installés des petites terrasses avec une vue plongeante sur les deux côtés. C’est original, mais loin d’être beau, le paysage est défiguré.
En amont de Aït Toukhsine nous arrivons sur un plateau comme la veille dans les Gorges de la Todra. Et comme hier, le météo change radicalement, la température baisse et le pluie tombe à grosses goûtes.
Le Dadès est l’artère vitale de sa propre vallée, hors du lit de la rivière au fond ne poussent que quelques rares herbes bonnes uniquement pour moutons et chèvres. La route dans ces gorges est de bonne qualité et permet souvent d’avoir de vues spendides dans le canyon.
Nous sommes en aval de la Zaouïa Sidi Moha Ou Ayachi, au sud de la portion de route à voie unique traversant la paroi rocheuse noire sur la rive droite du Dadès.
Ce grand méandre sera tôt out tard coupé et le Dadès passera tout droit au fond.
Dans cette imposante coulisse passe une route dynamitée dans la roche. Elle est à voie unique, l’asphalte est troué car bombardé de pierres tombant d’en haut.
Les couches calcaires plus haut servent aussi de route. Elle mène à une antenne télécommunication. Nous sommes en amont de Aït Toukhsine.
Au sud de Msemrir.
Les plantations maraîchères accompagnent toujours le Dadès bien que l’on dépasse ici déjà les 1900 mètres d’altitude.
Hors saison ces logis sont tous fermés.
À 27 kilomètres au nord de Boumalne et à la hauteur de l’auberge Tissadrine, on peut accéder par ce canyon à la montagne Isk n’Oumendar, 2660 m.
Les maisons sont rouges comme les montagnes et la terre.
Le soleil passe sous les nuages pour éclairer une casbah isolée de quatre étages dans les basses gorges du Dadès.
Les routes principales sont inondées d’eau opaque et de boue après un fort orage très localisé au nord du centre de Tinerhir. Personne n’ose passer. Le danger n’est pas que l’eau soit trop profonde mais qu’elle ait arraché des morceaux de la route ou creusé des trous. Le bus s’engage mais roule très lentement, nous le suivons seul, les autres attendent de voir ce qui se passe. Le bus a cependant une bien plus haute garde au sol et notre pot d’échappement fait des bulles dans l’eau et le moteur peine. Nous sortons alors un peu vers la gauche et attendons que le bus soit passé pour passer plus tard un peu plus vite et en gardant les tours hauts. Nous avons des doutes en ce qui concerne notre retour dans les gorges du Todra et notre hôtel, mais là-bas, seulement quelques mètres plus loin, tout est sec.
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