Ce jour il fait enfin beau. Nous avons trouvé une petite randonnée dans notre guide, il s’agit d’un canyon latéral au Dadès. Nous retournons donc là-bas, mais cette fois-ci nous plions bagages à l’hôtel Yasmina. Ce canyon latéral aux Gorges du Dadès est accessible à 27 kilomètres au nord de Boumalne et à la hauteur de l’auberge Tissadrine. On peut accéder ici à la montagne Isk n’Oumendar, 2660 mètres. Il a plu deux journées durant, il n’est donc pas possible de traverser la rivière à gué et il faut passer par dessus un tronc d’arbre installée ici. En effet, des tours guidés sont organisés ici et ce passage est donc important. C’est d’ailleurs le seul endroit de la randonnée pouvant présenter des difficultés pour certains. Des chaussures de montagne sont cependant nécessaires pour toute la longueur du tour.
C’est ici qu’il faut s’arrêter et descendre derrière l’hôtel pour y trouver le passage sur un tronc d’arbre pour pouvoir entrer dans un canyon latéral.
La vallée se présente large et caillouteuse au début, rien de spectaculaire donc. Mais très vite, le canyon prend forme et les parois se resserrent. Il n’y a aucun moyen de se perdre dans la première section. Après environ 20 minutes de montée, la vallée s’élargit et bifurque. Sur la droite se trouve une vallée normale et large, nous reviendrons par ici lors du retour. Pour continuer dans le canyon, il faut se tenir à gauche et ça se resserre comme avant, mais les parois sont plus hautes. Après un nouveau quart d’heure suit un nouveau passage plat et large. Nous nous rendons compte ici que nous ne sommes pas seuls, un tour guidé nous précède. Ils partent sur la gauche (sud), nous prenons vers le nord. Il y a ici partout de bons sentiers empruntés (et maintenus) par les berges, mais bien sûr aucune indication ni balises. En haut, on voit que le sentier continue. Nous descendons dans la vallée et l’emprunteront en aval pour rejoindre la première partie et la voiture.
Ce tronc d’arbre est certes fixé par un câble, mais le tout n’est pas bien solide.
Il y a, environ 100 m plus en aval, de belles têtes de pont en béton qui semblent être faits pour traverser le Dadès, mais l’œuvre semble ne pas avoir été achevée. Vus les humeurs changeantes du fleuve du Dadès, il se peut très bien que le pont ne soit jamais achevé. Mais dans ce canyon se font des tours guidés toute l’année et on peut partir du principe qu’il y a toujours un moyen de passer à sec. S’il n’y a aucun pont, il ne semble pas sage de passer à la hauteur de la vallée latérale car le lit de la rivière est boueux et sans doute assez profond. Il faudra chercher plus en aval où la rivière gagne un peu en dénivelé.
Avant de se jeter dans le Dadès, la vallée s’élargit. Mais on reconnaît au fond le rétrécissement, que l’on peut rejoindre en quelques minutes.
On arrive très vite au premier resserrement. La randonnée dans le canyon est facile, les grosses pierres sont cependant éprouvantes.
Vues en aval. Il faut bien sûr passer sous le gros caillou.
Vues en amont. Les parois deviennent moins hautes ici.
Ici il faut se tenir à gauche, c’est à dire, entrer dans la vallée visible sur la photo, pour accéder à la deuxième section du canyon.
Sur la photo on voit la vallée de droite, or il faut se tenir à gauche pour entrer dans la deuxième section du canyon. Il est possible de descendre par cette vallée lors du retour.
La photo en bas montre cependant la vue en aval, c’est à dire le chemin parcouru en montant.
Regard en direction amont dans le rétrécissement de la deuxième section du canyon.
Ici arrivent des ravins latéraux des deux côtés au même endroit. En grimpant, on pourrait sortir des deux. Celui de gauche (rive droite orographique), dispose d’un grand bassin juste en bas, souvent rempli d’eau. On reçoit un signal GPS ici.
À gauche la vue en amont, le couloir s’assombrit.
Le paysage s’ouvre et après quelques mètres un sentier en bon état et bien visible croise le lit de la rivière. Il semble passer parallèlement au Dadès, mais en montant et descendant entre vallées et crêtes.
La vallée semble passer plus haut par une troisième section de canyon plus en amont. L’image satellite confirme cela.
Le sentier parallèle au Dadès continue au nord de la vallée suivante. Les montagnes plus au fond se trouvent sur la rive gauche du Dadès.
Des formes d’érosion karstique peuvent s’observer dans ces gorges.
La vallée au nord est une vallée calcaire sèche classique, sans canyon. Un sentier accompagne la rivière sur sa rive droite.
L’obligatoire boîte de sardines et accompagnée de pain, de tomates, de grenades, yaourts, de poivrons et de miel et bien sûr d’eau.
Ce petit mais profond canyon coupe beaucoup de strates calcaires. Ici un bloc très massif a été coupé et poli, juste à un endroit où des fossiles apparaissent.
La basse vallée du Dadès
Nous ressortons en voiture de la vallée du Dadès avec des arrêts aux formations rocheuses de granit à Tamlalt.
Ses hommes reviennent sans doute de la mosquée ou d’un lieu de prière dans le village de Imzoudar Ait Sdrat.
Nous sommes à Tamlalt, à la hauteur de la Casbah Aït Arbi, à environ 18 km au nord de Boumalne. Début octobre est le temps de la récolte du maïs. C’est la plante qui pousse le mieux sur les hauts plateaux du Haut-Atlas. On reconnaît bien la structure des murs et toits plats en pisé, avec les pailles dans la terre séchée.
Il ne reste pas beaucoup de murs habitables ici.
Ce sont des terres argileuses très érodables qui se désagrègent ici dans la vallée basse du Dadès.
Les Doigts de Singes de Tamlalt
Nous les avions vus hier sous la pluie, avec le soleil, c’est bien plus beau. L’eau de pluie a délavé les parties moins solides pour former ces structures rocheuses à environ 18 km au nord de Boumalne.. On les trouve souvent sur des panneaux publicitaires vantant les mérites de la nature marocaine.
Hors des vallées humides règne la steppe.
Nous avons rencontré cette voiture avec une remorque pleine de jouets plusieurs fois sur ce trajet.
Les minibus sont des grands taxis en campagne, avec une galerie pour les bagages (ou les chèvres) sur le toit.
El-Kelâa M’Goun et plus loin à l’ouest
La ville d’El-Kelâa se trouve dans un oasis de la rivière M’Goun qui rejoint le Dadès un peu plus loin. La route principale vers l’ouest passe d’abord ici. Nous sommes ici sur la plutôt touristique Route des Casbahs, mais il y en a bien sûr ailleurs au Maroc. Elles se ressemblent toutes plus ou moins. Lors d’une visite au Maroc, il faut prendre garde de ne pas parcourir toutes les vallées contenant des casbahs, on n’en finirait pas.
Vue en amont avec le village d’El-Kelâa M’Goun. Au premier plan, l’Oued Asif M’Goun, un affluent de l’Oued Dadès.
L’automne est au Maroc la saison de la récolte du maïs. L’ensemble de la plante est coupé, transporté à d’eau d’âne (ou de femme) jusqu’au village pour y être séparé en ses parties utiles.
On reçoit un sac en plastique (généralement noir) pour tout achat au Maroc. Ceux-ci se retrouvent partout dans la nature. Dans les steppes et déserts du sud, ils restent accrochés aux rares buissons en bord de route.
A l’est d’Ouarzazate, il n’y a vraiment rien de bien intéressant.
Des montagnes tabulaires se trouvent parfois isolées dans la plaine. Au fond les montagnes du Haut-Atlas.
Par la suite, nous filons sur Ouarzazate, avec le but d’avancer le plus loin possible vers Marrakech. Notre but initial est Skoura, mais nous avançons vite et continuons plus loin. Le pays est plat et sans grand intérêt à notre avis. Nous passons Ouarzazate. Il n’a rien à voir, le gros chantier ralentit considérablement la traversée, on goudronne plus ou moins toute la ville en octobre 2007. En sortant enfin de cette ville infernale, nous accélérons comme tout le monde et nous nous faisons tout de suite arrête par la police pour excès de vitesse, on ne sort de la file que notre véhicule. Les policiers n’ont pas de radar, mais que le choix tombe sur nous est très louche. Nous le regardons de manière étonnée et feignons de ne pas comprendre un seul mot de français en montrant nos passeports autrichiens. Voyant qu’ils n’ont pas de manière à discuter ni de preuve concrète, il nous laissent finalement partir. Nous sommes presque sûrs que c’est une action pour arrondir leur fin du mois.
Les bons hôtels en bord de route se font rares ici et nous faisons confiance à notre guide qui conseille la maison d’hôtes I Rocha à Tisselday, Ighrem N’oudal. C’est au nord de Amerzgan, sur la route entre Ouarzazate et Marrakesh. André est d’abord choqué par le prix de EUR80,- pour deux, y compris repas du soir et petit déjeuner car c’est bien plus cher que nos autres « gîtes ». Nous en faisons la remarque aux hôtes qui restent très dignes face à cette critique et ils nous prient de juger après le repas et la nuit. Nous ne regrettons pas de nous avoir humiliés de la sorte. Nous avons très bien mangé, y compris du vin rouge marocain. Les chambres et les lits sont de qualité européenne. Le couple franco-marocain qui gère la maison fait ces merveilles.
L’Oued Ouarzazate se trouve ici déjà à une altitude de plus de 1500 mètres, à cette altitude il n’est plus possible de cultiver le palmier-dattier de manière profitable. Les plantations sont donc maraîchères. Sur la gauche ce sont les flancs du Borj Imider et sur la droite ceux du Jebel Takedit qui délimitent la vallée à la hauteur de Tisseldeï.
En bas deux photos prises le matin avant de partir.
La maison sur la photo en bas est bâtie de manière mixte, c’est à dire en pierres, béton et pisé, mais toujours avec peu de fenêtres à l’extérieur et une cour centrale. Le toit est plat et lui aussi couvert de pisé, ceci dans le Haut Atlas où les pluies sont quand même plus fréquentes.
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