À Agzd, nous rejoignons la vallée bien plus touristique du Drâa. On voit beaucoup de palmiers et de casbahs jusqu’à Zagora.
Les photos de cette page sont prises lors de l’aller à Zagora et du retour deux jours plus tard.
La Casbah de Tamnougalte est un ancien complexe de casbahs de souverains qui se visite.
Ces casbahs sont habitées, mais tombent aussi en ruine comme la plupart dans le sud marocain.
Le pisé est un système constructif monolithique en terre crue compactée dans un coffrage (banchage). La terre est idéalement graveleuse et argileuse, mais on trouve des constructions en pisé réalisées avec des terres fines. La terre peut être amendée (ou stabilisée) à l’aide de chaux, de ciment, plus rarement d’autres produits. Les murs de pisé non recouverts de crépi laissent encore voir les couches de mortier protégeant les étapes successives de la construction des murs par leurs habitants aidés de leurs voisins, mesurant ainsi la durée des travaux de construction.
Au fond on reconnait la bordure rocheuse de la vallée du Drâa. En fait il s’agit d’un canyon qui est très large par endroits. Mais ici le fond de la vallée n’est large que d’un kilomètre.
Au fond du village de Tamezmoute se trouve le Jbel Toudma.
Cette casbah près de Tiggint est parmi les meilleures entretenues et directement visibles en bord de route. Elle se visite, bien sûr. Il s’agit d’un entassement de plusieurs casbahs au plan plus ou moins en carré.
La ksar sur la photo en bas se trouve entre Tansikht et Taakilt.
Nous sommes maintenant entre Asrir n’Ilemchane et Beni Zouli, le long de la N9.
Sur ces murs, on reconnait bien le système de coffrage ayant servi à la mise en place des murs. C’est par pans de un mètre de long sur environ 70 centimètres de haut que les coffres ont été installés et remplis de terre humide et de foin (pisé). À la fin du séchage, le coffre est enlevé et remis un « étage » plus haut. C’est grâce aux trous, que l’on voit toujours, que les coffres ont été maintenus en hauteur.
Sur la photo en bas au fond à gauche le Jbel Kissane et à droite le Jbel Zeroual.
Au premier marche plan une femme vêtue de noir et portant des achats sur la tête. Au Maroc ce sont toujours les femmes qui portent tout, les hommes restent à l’ombre et regardent. Devant un taxi beige, la couleur des taxis de la région.
Les « grands taxis » sont le moyen de transport privilégié des Marocains. Ils circulent en permanence entre les grandes villes et parcourent aussi des grandes distances. Quand on voit des marocains attendre au bord de la route ils attendent en général ce genre de taxi.
Ils ont tous cette couleur beige dans le sud, il y en a qui sont bleus plus loin au nord. On voit d’ailleurs aux portières ouvertes du taxi sur la photo en bas qu’il a été repeint en beige, il était bleu ciel avant. Il n’y a en gros que deux marques: des vieilles Mercedes et ces Peugeot 505 break. Leur mode de fonctionnement est simple: ils ne partent d’une ville que lorsqu’ils sont pleins à moins que quelqu’un paye aussi le prix pour les places laissés vides. Voiture pleine ne signifie pas 5 personnes comme en Europe. Dans la Mercedes il y a le conducteur, 2 passagers sur le siège avant et 4 à l’arrière. Dans la Peugeot c’est le même principe sauf qu’il faut encore rajouter 3 autres personnes sur une banquette supplémentaire dans le coffre. Ce remplissage maximal explique aussi les longs arrêts au bord de la route pour accéder et s’extirper du véhicule. Alors que la séparation des hommes et des femmes est très stricte au Maroc, cela ne vaut pas pour les taxis. Bien possible que ce soit un des rares lieux de rencontre.
La grande majorité des gros transports se font au Maroc avec ce type et cette marque de camion moyenne taille et à deux essieux. Les semi-remorques sont très rares et ne circulent qu’autour des ports et près des grandes villes. Ils sont tous identiques et ne diffèrent que par les quelques décorations colorés ou les autocollants publicitaires. Ils sont presque toujours chargés à ras-bord, parfois aussi d’êtres humains en remplacement de bus. Sur les grandes routes comme sur la photo ils ne posent pas de problèmes. Par contre sur les routes étroites ils prennent toujours la priorité, c’est à l’autre de descendre sur le bas-côté, peu importe l’état de celui-ci.
Ce genre de moyen de transport se trouve partout au Maroc, cependant ils sont la plupart du temps à un seul essieu.
Il y a dans la vallée du Drâa plusieurs de ces routes marqué comme « circuits touristiques », ce sont des routes parfois sympathiques, mais sans but spécial en général. Elles mènent toujours à des villages ou passent au travers de ceux-ci (sinon il n’y aurait pas de route) et on a le plus souvent l’impression d’importuner les habitants. Celle-ci ne forme en tout cas pas de boucle, il faut retourner sur ses pas.
Au Maroc les palmeraies sont presque toujours habités. Il y donc en permanence des gens dans les palmeraies.
Sur la photo en bas, on voit au fond la bordure rocheuse nord-est de la vallée avec le Jbel Zeroual et le Jbel Ifarguen. Le champ à droite de la route, avec des pierres pointant vers le haut est un (ancien?) cimetière. En effet, l’Islam enseigne de marquer l’endroit d’une tombe, sans pour autant se différentier des autres. Un cimetière musulman doit donc rester simple.
Point de vue au sud d’Asrir n’Ilemchane
Tous les tours organisés en bus ou en 4×4 s’arrêtent ici, l’endroit n’est pas à rater. L’oasis atteint près de six kilomètres de largeur. La vallée, elle, fait presque dix kilomètres de largeur.
Le village construit en pisé longe une partie très large de l’oasis du Drâa est en partie occupé par un hôtel en style casbah
Zagora
L’eau se fait retenir par les chaines du Jbel Adhar à l’ouest et le Jbel Zagora (visible au fond) à l’est. Juste au passage des deux se trouve la ville de Zagora.
En fin d’après-midi, nous faisons un tour dans la palmeraie le long du canal d’irrigation longeant l’oued et au sud de l’Hôtel La Fibule du Drâa. À ma surprise elle est plutôt chaotique et surtout habité. André ne connaissais pas ça de Tunisie (Tozeur et Nefta). Une tempête de sable nous forcera à rentrer à l’hôtel ou nous dinerons dans la sympathique cour verte.
Beaucoup de murs divisent les terrains de l’oasis de Zagora. Ce canal a l’air délabré. Il n’est dans cet état que parce qu’il n’a pas plu depuis 4 ans.
Cette photo a été prise en automne, quelques minutes avant que le vent de sable ne s’abatte sur la région. En cette période, les vents et les orages sont fréquents et peuvent apporter du sable du désert qui entoure la ville. Ce ne sont que les grains de sable très fins qui sont transportés ainsi (le sable autour de Zagora étant plutôt grossier) et ceci donne cette couleur rosâtre au ciel. Après le passage, le sable se trouve partout.
Les haies faites de feuilles de palmier au premier plan tentent de stabiliser des amas de sable au sud de la palmeraie de Zagora.
Dans les régions chaudes et désertiques, il faut changer ses habitudes. Pas moyen prendre du fromage et de la charcuterie pour le pique-nique. D’une part cela ne tient pas plus de quelques heures, c’est cher et en général c’est vite infesté de sable. Les boîtes de sardines sont idéales, on peut les acheter partout, elles résistent à la chaleur, ont du goût et se vident d’un coup. Il faut juste penser à apporter une fourchette.
L’hôtel Chez Ali
Nous logeons deux nuits à l’hôtel Chez Ali à Zagora. C’est sympa, bon marché, des marocains y restent aussi pour leurs congés. Sinon dans la ville, il n’y a rien voir. Quelques vendeurs de souvenirs arrogants (main tendue en bonjour et pas lâchée), sinon plutôt paisible.
Les tentes berbères sont brunes et tenues par des piquets et normalement habitées par des berbères nomades, généralement éleveurs de moutons. Ici, elle est installée dans la cour de l’hôtel.
Le soir est passé un vent de sable sur Zagora. À l’hôtel, tout a été balayé. Or les deux paons de l’hôtel volent sur la tente pour y atterrir de manière un peu rude. André prend ainsi un autre bain de sable.
Les deux paons sont les animaux domestiques de la maison. Ils mangent les miettes de pain après les repas en terrasse.
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