Nous nous trouvons dans l’Anti-Atlas, vers une altitude de 900 mètres et dans un pays très aride. On est sur la route R105 entre Agadir et Tafraoute, après Taourirt Ouazzal.
Ineijarèn
C’est la dernière ville avant le Col Tizi-n’Tarakatine. Comme partout, des nouvelles constructions en béton armé remplacent les vieilles constructions en pierre ou en pisé. Les nouvelles maison sont souvent d’une même couleur dans tout le village, ici on en voit même plusieurs.
Vue en direction nord-est.
Col Tizi-n’Tarakatine
Ce col démarque la limite de la commune rurale d’Ammeln, mais ce n’est pas ce qui est important sur cette photo. C’est le style de route qui vaut une documentation ici:
La largeur est celle d’une route normale et deux voitures ou camions peuvent y passer aisément. Or, ce n’est que la partie centrale qui est goudronnée. En cas de circulation dans les deux sens, un des deux « adversaires » doit partir sur le bas-côté. En général il y a assez de place pour cette manœuvre, cependant l’état de ce bas-côté est très variable. Dans le cas présent, c’est un bas-côté qu’on peut emprunter à 60km/h, mais pour remonter sur le goudron, il faut savoir attendre le bon moment pour ne pas risquer de déchirer les flancs de ses pneus.
C’est toujours le rôle du plus « faible » de quitter le goudron. Un camion n’en descendra jamais. Les 4×4 laissent en général passer les voitures plus petites, sauf s’il y a des européens à bord. C’est vraiment ridicule quand on roule en petite Fiat et que l’on doive prendre le bas-côté caillouteux face à un gros Toyota tout neuf. Beaucoup de routes au Maroc sont dans cet état.
Le village d’Oumsnat dans la Vallée Ammeln
Beaucoup de maisons s’accolent à la montagne. Elles sont ici généralement en bon état et décorées.
La vallée Ammeln, ou se trouve Oumesnat, est une vraie vallée avec des montagnes des deux côtés et un peu moins sèche que les régions autour et c’est peut-être pour cela qu’on la trouve plus belle que le reste.
Nous faisons un arrêt pour visiter une maison berbère traditionnelle. Nous savons qu’elle se trouve à Oumsnat, mais nous la cherchons longtemps, c’est la casbah rouge avec le panneau jaune illisible. Pour y accéder il faut suivre l’indication à partir de la route de Tafraoute. Une grande place sert de parking, à partir de là, il n’est pas conseillé de continuer en voiture car il n’y a pas moyen de se garer dans le village.
Un guide, qui tient aussi des chambres d’hôte tout près, y mène la visite. Il n’y a pas de prix prédéfini, mais il convient de le fixer à l’avance. La visite vaut en tout cas le détour si on n’a pas encore visité d’autres maisons traditionnelles dans les montagnes du sud marocain.
Cette chambre est la seule qui soit décorée dans la maison, c’est aussi la seule chambre pour recevoir les invités. Pour ceux-ci, il y a même une entrée séparée pour ne pas devoir passer par les étables et la cuisine aux niveaux inférieurs. On reconnaît sur cette photo l’importance du tapis dans la culture berbère.
Les éléments en forme de corbeille sont des poulies pour remonter de l’eau des puits d’irrigation. Les autres outils: fourches en bois d’une pièce, charrues à main, des pioches, des pelles, une poulie classique.
On met les graines au centre de la pierre, qui est aussi le centre de rotation. La manivelle est fixé sur la pierre et pendue au plafond. Cela permet de maintenir la pierre en mouvement élancé. Il faut cependant beaucoup de force pour faire tourner la petite meule. Les points noirs sur la photo sont des termites qui s’approvisionnent en grains.
La cuisine est au centre de la maison, aux deuxième des trois niveaux. Elle est entouré de couloirs donnant accès aux chambres. La braise est produite sur un feu ouvert classique dans le coin au fond. On ne cuisine pas durectement dessus, on repartit les braises dans les brasseros (petits fours à tajines), dont on voit deux à droite.
Les arganiers ont des fruits que les chèvres mangent directement de l’arbre. Elles rejettent les noix indigérables. Ces noix sont très dures et doivent être cassées une par une, elles abritent deux ou trois amandes. On met ces dernières dans un broyeur pour produire de l’huile d’argan. Ainsi on sépare l’huile des fibres. De ces dernières on forme des galettes que l’on fait sécher. Ensuite on s’en sert comme combustible.
L’accès à l’eau n’est pas bien réglé: une cruche et en bas une sorte de lavabo plat. Il n’y pas d’eau courante (pourtant il y a un ruisseau pas loin), et pas d’égout.
Contrairement à la plupart des autres maisons du village, celle-ci est entièrement faite de pierres sèches, le toit semble être en pisé.
Oumesnat et la Chaine du Djebel Lekst vus de la route au nord de Tafraoute.
Nous sommes maintanant à moins de cinq kilomètres de Tafraoute et notre station pour deux nuits.
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