Aujourd’hui nous traversons le Haut-Atlas du sud au nord pour rejoindre Marrakech. Comme nous avons assez de temps, nous faisons un aller-retour au sud du col Tizi n’Tichka vers l’est, en direction d’Anemiter. Là-bas, la route se transforme en piste en mauvais état pour redescendre sur Ouarzazate. Nous n’allons pas si loin et inspections une saline artisanale.
Au Maroc ces antennes sont omniprésentes.
Le village d’Abadou
Ces maisons se trouvent sur notre route vers une saline artisanale. D’un pointe de vue, on a une bonne vue sur l’ensemble du village et sa structure. Les maison sont construites en pierres et en pisé de terres rouges. On trouve beaucoup de grandes maisons à toits plats et cour centrale.
Les écoles marocaines sont très souvent placées hors des villages et des petites villes. On les reconnaît à leur construction en béton et leur style uniforme, quoiqu’ici des décorations murales au style berbère aient été appliquées.
Les grands rectangles numérotés sur les murs sont des espaces réservés pour les affiches publicitaires pour élections parlementaires de 2007. Elles sont passées de deux semaines lors de notre passage et dans tous les villages ces rectangles étaient appliqués aux murs. Mais très rare étaient les affiches.
Ce type de minaret hexagonal est plutôt rare. Ce n’est bien sûr pas la seule mosquée du village.
Cette casbah est très petite et le fait que les murs de pisé en terre rouge ait été surmonté d’un étage en pierres laisse penser que c’est une casbah en ruine qui ait été réaménagée.
Les taches colorées dans les buissons au fond sont du linge étendu sur les branches pour le faire sécher.
Ces champs se trouvent à une altitude supérieure à 1700 mètre et directement dans le lit de la rivière sèche, ceci au risque d’être balayé lors d’une crue, mais au plus près de l’eau et des terres fertiles.
Les montagnes au fond s’appellent Adrar n’Tayat et Adrar n’Dgout.
Cette casbah est en ruine mais il reste quelques belles chambres à visiter. Ce château était le siège de des seigneurs berbères El Glaoui. Attention en entrant dans le village de Télouet, on est assailli de faux guides dès l’entrée par le sud-ouest. Il faut cependant traverser le village et ainsi on approche la casbah par le nord.
Les terres rouges et la saline d’Anemiter
Nous sommes à 29 kilomètres à l’est de la bifurcation de la route de Ouarzazate à Marrakech. Cette vallée de terres rouges n’est pas très large, la steppe montagneuse calcaire regagne très vite le dessus.
Vue en aval. À cette hauteur se trouve une piste dégradée au nord de la route qui mène à une petite saline artisanale. On reconnaît l’endroit aux traces blanches (qui sont des concrétions de sel) et à une casbah délabrée plus haut.
Il faut traverser ce lit de rivière pour arriver à la saline artisanale. Ces terres sont inexploitables. Mais c’est une présence de sels minéraux naturels qui est responsable de cet état.
Sous la ruine se trouve une piste dégradée qui mène à une petite saline. On reconnait une structure de deux tours sur cette face de cette ruine. A son socle s’amasse la terre délavée des anciens murs.
On fait circuler l’eau dans des bassins et la teneur en sel se concentre au fur et à mesure. Du bassin final, il ne sort plus d’eau et les cristaux s’y amassent. Toute cette installation a l’air dégradée, mais fonctionne sans doute encore.
Dans ce bassin d’une surface de cinq mètres-carrés environ est évaporé l’eau et les cristaux de sels restent. Le sel n’est pas très propre, il y a beaucoup de terre dedans.
Col Tizi N’Tichka, 2260 mètres
Ensuite retour sur la route principale et descente sur Marrakech. La route est alpine mais bonne, problématiques sont les camions très lents. En approchant Marrakech, le pays s’aplatit, la route devient plus large et la circulation s’intensifie. Nous sommes équipés de cartes pour trouver un parking dans la médina proche de notre hôtel. La circulation en ville est « sudiste », tout roule toujours et les camions et bus ont toujours toutes les priorités peu importe d’où ils viennent. Il faut s’habituer aux chariots d’âne sur les routes à quatre voies et plus. Quand des officiels comme le roi se déplacent, il se peut que des axes entiers soient fermés à la circulation. Peu importe si c’est une sortie importante de la ville, tant-pis il faut alors faire des détours d’une vingtaine de kilomètres dans l’arrière-pays.
Ce ne sont pas forcément les vieilles voitures qui empestent l’atmosphère de particules fines au Maroc, aussi les plus récentes y participent. Il semble que ce soit la médiocre qualité du gazole qui est responsable de cet impact environnemental. Aussi trouve-t-on deux types de gasoil aux stations d’essence au Maroc, ce qui pourrait signifier qu’il y a deux types (le fuel domestique étant un troisième type). Cependant la plupart des voitures personnelles roulent à l’essence.
Ces montagnes se situent à l’est du col Tizi N’Tichka et s’élèvent à plus de 2800 mètres.
La route au fond n’est pas la route principale, elle monte à une antenne de télécommunication. Sur les flancs en contre-bas de la route se trouve un reboisement récent.
Les bornes rouges et jaunes accompagnent le haut de la route, elles aident à trouver le tracé lors de brouillard et de chutes de neige, fréquents en hiver.
Il n’y a pas de vendeurs de souvenirs au col, on peut s’arrêter tranquillement. Au fond, on voit les Montagnes au nord du Djebel Bou Ourioul. Il est difficile de croire que ces montagnes sont blanches en hiver et vertes au printemps.
Vue en direction sud et montante juste après le col. Sur l’autre rive on voit un sentier. C’est l’ancien passage muletier. Plus en avant il passe juste au-dessous des rochers.
Au nord du col Tizi N’Tichka, près de Tizi N’Aït Imguer, nous voyons les parties les plus vertes tout le long de notre périple dans le sud marocain. On trouve ici des vrais et grands arbres. Dans la plaine, recommence tout de suite la même nature désertique comme dans le sud.
Arrivée à Marrakech
Tout marche assez bien en ville, sauf au dernier moment, nous hésitons à entrer dans un cul-de-sac qui aurait été notre bonne route. Et c’est là qu’un « guide » à mobylette nous propose de nous guider vers un parking, « son » parking bien sûr. Tout ceci se passe lors d’un concert de klaxon derrière nous (car on bloque la voie unique) et il ne reste pas beaucoup de temps pour réfléchir. Il ne faut pas se fier aux noms de rues car elles ne sont pas indiquées (ou aléatoires), le mieux est une bonne carte ou une copie de Google Earth. Nous suivons donc notre « guide » involontaire bien loin, évidemment trop loin. Là, il y a une rue avec des voitures garées et comme par hasard un caissier qui prend 100 dirham par jour. Et non, il ne lave pas la voiture pour autant. Ensuite, le « guide » nous accompagne quand même à notre hôtel après nous avoir mené en rond dans le labyrinthe des rues. Cela fait bien sûr une longue marche. Et non, il ne porte pas nos bagages. Conséquence: ne jamais suivre quelqu’un sur une mobylette, ne pas se laisser irriter par des gens pressés, les marocains eux-mêmes s’arrêtent aussi toujours et n’importe quand. Et garder le sourire! Mis à part cette petite mésaventure, Marrakech nous semble être la ville la plus moderne de voyage: on ne tente pas de nous vendre quoi quoi que ce soit, même pas un tapis, Alex n’est pas du tout molestée, un bon tiers des personnes en ville sont des femmes et de celles-ci la moitié est sans voile.
Notre hôtel, le Riad Célia, est bien placé, cependant nous avons une chambre sur la rue et c’est bien sûr plus bruyant que sur la cour qui est belle et silencieuse. Mais il n’y a pas de voitures, que quelques mobylettes y passent et on entend des gens parler. Aucun problème avec des boules quiès.
La médina de Marrakech est très grande. Il faut la traverser en long et en large pour les points de visite intéressants. Vu qu’il n’y a pas de noms de rues, ni d’axes principaux et aucun ordre géométrique des rues, il n’est pas facile de s’y retrouver. Nous avons deux plans en papier, un dans notre guide européen avec des noms de rue et l’autre de l’hôtel avec toutes les ruelles, même les plus petites, mais sans noms de rue. Finalement nous naviguerons au compas.
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