Nous venons ce jour de Tafraoute et à Igherm nous ne faisons que passer à la recherche d’essence sans plomb sans succès. Nous espérons que la réserve de la Fiat Palio est grande.
Paysage entre Igherm et Tata
La route passe ensuite en direction plein sud par Tisgui-Ida-ou-Ballou. Le paysage vallonnée fait place à une région de canyons. Sur les côtés se trouves de belles vallées désertes comme l’Oued Akka. Ensuite, une fois n’est pas coutume, nous avons le droit d’aller plein est sur Tata. Des montagnes arides se trouvent au nord et la grande plaine désertisue d’Akka au sud.
Un marabout (مَربوط ou مُرابِط, celui qui est attaché) est un homme ascète (rarement une femme), le plus souvent se réclamant de l’islam ou de syncrétisme musulman. Considérés comme un saint homme et un sage, les marabouts font l’objet d’un culte populaire en Afrique du Nord. Le terme désigne aussi le tombeau à coupole (قُبّة) de la personne vénéré, on les trouve souvent loin en dehors des villages. Par ces faits, ils sont considérés par certains savants sunnites comme mécréants. (Source: Wikipédia)
Ce marabout se trouve à 15 kilomètres au sud d’Igherm, à droite de la route.
Cette mosquée est bâtie en rase campagne, dans les vallées au fond se trouvent plusieurs petits villages, sans qu’aucune route n’y accède.
Comme partout, le cœur du village est en ruines et autour surgissent les nouvelles maisons en béton.
Ici commence une large plaine fluviale plantée de palmiers. Plus au fond la vallée se resserre et prend des allures de canyon. La belle oasis est bien soignée et cultivé. Il semble y avoir assez d’eau ici. Le village se cache derrière les palmiers. Des champs irrigables sont aménagés dans la partie où les palmiers sont moins serrés.
Vue vers l’est. Les montages à droite font partie du Jbel Tanamrout.
Entre la Zaouia n’Aït Haroun et Tata, il n’y a presque plus d’habitation fixes comme ici à avant Imitek à la hauteur de l’oued Akka, par contre on voit beaucoup de tentes de nomades. Elles ne sont pas toutes noires, ils utilisent aussi des bâches de camion désormais.
Il y a très peu de circulation sur cette route. Un homme pauvrement vêtu fait du stop et nous le prenons au milieu de nulle part pour le poser dans une zone tout aussi sans signe de vie. Nous tentons de parler, mais même nos quelques mots arabes ne servent à rien, il ne semble maitriser qu’un dialecte berbère.
Les ânes sont des animaux domestiques omniprésents au Maroc et servent au transport de toutes sortes de choses partout où il n’y pas de route fréquentée.
La ville de Tata
Nous passons une nuit à Tata. C’est une ville sympa, tout à fait africaine, pas arabe du tout, ni maghrébine, ici c’est l’Afrique noire. C’est la seule ville moyenne au sud de l’Atlas où les femmes ne sont pas voilées, tout est en couleurs et musique le soir (de ramadan). Ces noirs sont de descendants d’anciens esclaves d’Afrique Noire (les Arabes pratiquaient aussi l’esclavage) mais aussi de marchands restés bloqués ici dans les années 1980 lors de la fermeture de la frontière avec l’Algérie.
Les hôtels ne sont pas le point fort de la ville. Il y en a deux, on nous conseille le Relais des Sables à l’entré sud après les stations s’essence à gauche. C’est une ruine des années 1960 et la nuit y est chère en plus. Il y a des appareils de climatisations géants qui ne marchent que dans quelques chambres (mais pas dans la notre) et qui font un bruit insupportable chez les autres. Tirer la chasse d’eau équivaut à prendre un bain. On y a quand même passé la nuit, mais nous conseillons d’attendre qu’ils aient rénové un jour pour y aller. Le cadre est sinon beau, mais ils vivent de leur nom, c’est tout. Mais là aussi, on peut et il faut marchander comme au souk quant il s’agit de fixer un prix. L’autre hôtel est plus au nord sur la route menant au centre, sur la droite. De l’extérieur il semble plus neuf, mais ca ne veut rien dire, nous n’y étions pas.
Presque toutes les rues du centre de Tata sont pourvues d’arcades. Dans les rues principales, elles sont décorées de dalles aux dessins géométriques. Dans les rues plus loin du centre on retrouve les mêmes arcades, mais en général sans les dalles.
La nuit, ces rues sont bondées de monde, les magasins ouverts sous les arcades et sur les trottoirs sont installés des cafés. Le tout a un flair complètement africain et on se croit loin d’un pays Maghreb. Nous avons laissé nos appareils photo à l’hôtel et n’avons donc que ces deux clichés du matin suivant pris à la hauteur de l’Hôtel Essalam, dans la rue principale de Tata.
Ces panneaux sont tout à fait typiques pour des régions où peu de gens savent lire et écrire. Des dessins différentient les entrées pour femmes et pour hommes.
L’oasis Oum El Guerdane
Notre guide papier nous indique au sud de Tata une ancienne station de caravanes du Sahara. On cherche un peu au hasard et nous tombons sur des ruines, peu avant le coucher de soleil.
Au sud de Tata, il y a une grande plaine avec d’anciens rifs qui sortent à quelques mètres du sol. Derrière cette barrière se cache une oasis, au nord est construit le village visible sur la photo. Nous sommes au sud de l’Anti-Atlas, à 40km de la frontière algérienne.
Le soleil d’hiver se couche au sud de 30e parallèle.
Ces murs se trouvent au sud d’une petite oasis dans la plaine sinon désertique. La ruine semble être le reste d’une mosquée construite en briques de pisé. La niche visible ici pourrait être l’ancien mihrab.
Dans ces régions arides, il y a souvent des trous d’eau. Ce qui est rare cependant c’est que le puits soit équipé d’un touret, d’une corde et d’un seau comme ici. Mais ce n’est pas de l’eau fraiche qui t’attend ici, elle est un peu salée.
Les longues planches ou demi-troncs de palmiers sont des gouttières pour évacuer l’eau de pluie du toit plat.
Toute plante a besoin d’eau, aussi les palmiers. Ils ne poussent pas n’importe où, ils se trouvent toujours près d’une source d’eau. Ceux-ci ont la chance de se trouver près d’une véritable nappe phréatique. Cependant, l’eau est un peu salée, ceci explique le peu de végétation autour. Les palmier semblent supporter un peu de sel, mais s’approvisionnent en eau fraiche surement plus profondément.
Cette chaîne de montagnes est remarquablement rectiligne et oriente ouest-est. Les palmiers parsemés se trouvent à l’ouest de El-Ayoun. Les derniers rayon de soleil tombent sur les palmiers.
Nous mangeons la nuit tombée au seul café-resto sur la place centrale de la ville de Tata. Mais ici c’est particulièrement bon et copieux. La soupe harira, une tajine au poulet et des fruits forment un menu parfait.
En automne, l’air est chargée d’humidité et offre ainsi de meilleures couleurs lors des couchers de soleil. Les ombres des palmiers percent l’horizon.
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