Voilà le grand jour, c’est le début de 48 heures de croisière nordique. Nous optons pour une cabine intérieure, même si cela coûte EUR400,- de plus pour les deux trajets. Nous avons lu que les couchettes communes (bien moins chères) sont en bas, au-dessus des moteurs et il y fait chaud et c’est brouillant. Nous voulons dormir sachant que nous n’aurons pas d’hôtel par la suite.
Embarquement au Port de Hanstholm
Note: depuis 2010, les navires partent du port de Hirthals plus loin au nord.
Il faut être présent deux heures avant le départ, cela est long mais inévitable pour charger un tel navire. Les temps de décharment et de chargement sont aussi les seuls moments où le navire est à l’arrêt. Ainsi on ne dispose pas de sa cabine tout le temps, cela dépend quand le nettoyage est terminé en embarquant. Au débarquement, on est sonnée de quitter les cabines deux heures avant l’arrivée. Durant ce temps, les gens s’entassent dans les couloirs avec leurs bagages. C’est le moment où il devient évident que le Norröna n’est pas un navire de croisière de luxe mais un simple ferry. Cela se voit aussi aux cabines et au service.
À l’embarquement, les passagers sont priés de monter par la passerelle, un seul conducteur reste dans le véhicule pour entrer dans la soute. La procédure est assez longue, car le navire fait escale aux Îles Féroé et des véhicules y sont déchargés. En été, toute la soute est remplie jusqu’au dernier mètre carré.
Ce n’est que peu avant l’embarquement final que le tri est fait suivant destination (Islande ou Îles Féroé) et la hauteur du véhicule. Cette dernière n’est qu’évaluée avec une tige.
Les semi-remorques sont placés en premier sur le pont 3. Ils sont orientés pour pouvoir ressortir directement par l’unique rampe du ferry. Les voitures normales montent dans le navire au pont 4
Le photo en bas à gauche montre la vue de la passerelle des passagers. À droite la vue sur la rampe plus raide pour monter au niveau 4. On avance mètre par mètre. Cette rampe est mobile, quand les niveaux supérieurs sont pleins, on la relève à l’horizontale pour placer d’autres véhicules au-dessous.
André est finalement amené à garer notre Berlingo sur une autre rampe qui sépare le niveau 4. Le véhicule est donc stationné en forte pente. Il sort toutes les affaires et veut actionner la fermeture centralisée, mais celle-ci refuse parce que le hayon est doté d’un l’inclinomètre et celui-ci croit que le hayon est ouvert. Il n’est plus possible d’ouvrir et de refermer le hayon parce qu’une autre voiture est garée très près. Mais en secouant le Berlingo, la fermeture s’active enfin.
Quand le véhicule est garé, on ne peut plus y revenir durant tout le trajet. Il faut prendre des vêtements pour deux jours et aussi pour l’extérieur qui n’est pas toujours ensoleillé, quelque chose à lire, des jeux pour les enfants et surtout à manger. Les prix des restaurants sont prohibitifs et les plats proposés rappellent les cantines scolaires. Mieux vaut apporter son propre casse-croûte et ne prendre que le café au bar. Nous avons aussi pris environ cinq litres d’eau pour nous trois et un thermos de thé chaud parce nous ne voulons pas boire des jus ou de l’eau minérale tout le temps. L’eau des robinets n’est pas potable.
Nous avons vu des gens avec un petit thermoplongeur pour faire du thé, cela marche, mais des prises avec assez d’ampérage ne se trouvent que dans les couloirs. L’utilisation de réchauds à gaz et autres est bien sûr interdit. D’autres gens ont pris des sacs de couchage pour pouvoir rester plus longtemps sur les ponts extérieurs.
L’orientation est rendu difficile sur les ponts à véhicules: en effet, on y rentre par l’arrière et puis on monte ou on descend de plusieurs niveaux en se tournant plusieurs fois sur soi-même. Pour compliquer la chose, certains nivaux sont mobiles: on y fait monter les petits véhicules, puis on monte le niveau pour en garer d’autres au-dessous. Des symboles avec huit animaux différents aident à retrouver son véhicule deux jours après, encore faut-il s’en souvenir. On peut retirer des papiers avec ces symboles dans les cages d’escalier. André, un peu stressée avec la fermeture centralisée qui bloque, a oublié de se repérer et en plus le niveau sera changé par le relèvement de la rampe sur laquelle notre voiture est garée. Lors du débarquement, la recherche du Berlingo sera longue.
On voit en bas le une rampe d’accès qui est en train d’être levée. Elle peut être déplacé à l’horizontale afin de placer d’autres véhicules. Cela peut signifier qu’on arrête sa voiture en pente et deux jours plus tard on la reprend à l’horizontale.
Le photo en bas montre toute la zone d’embarquement. Au fond à droite sont les pavillons qui délivrent les cartes d’embarquement. Au fond au centre commence le tri par taille et destination. C’est ici que les passagers doivent quitter le véhicule. Ils passent dans l’immeuble à gauche puis sur la passerelle pour monter dans le ferry dans un niveau supérieur. Les conducteurs doivent attendre un signe d’un agent pour monter finalement dans la coque. Sous la passerelle se trouvent des pavillons de douane, mais les contrôles aléatoire se font à l’arrivée en Islande.
Les véhicules avec destination Îles Féroé entrent en dernier dans le navire. Ils sont les premiers à débarquer après 24 heures. Les locaux arrivent juste à temps. Le ticket bleu visible dans le pare-brise est pour la destination Tórshavn, un papier blanc est pour Seyðisfjörður.
Il faut éteindre tout frigo dans les camping-cars et on peut mettre des produits périssables dans un containeur frigorifique, il est le dernier à entrer dans le navire.
Lors des escales, les moteurs sont à l’arrêt. Au démarrage, il faut faire attention à la direction du vent, les cheminées crachent des morceau de suie de la taille de pièces de monnaie.
Les pistons hydrauliques adaptent la hauteur de la rampe avec les marées.
La grande rampe bleue est aussi la porte qui se ferme sur le grand accès de la poupe. La fermeture est très lente et accompagné d’une sirène d’alarme. Les lamelles retombent une à une avec un bruit d’enfer.
Les moteurs du navire démarrent et tout le bateau vibre.
On n’arrête pas un tel navire pour un retardataire, même s’il ne s’agit que de quelques minutes. Il devra attendre soit quatre jours pour les Îles Féroé ou une semaine pour l’Islande.
Le port de Hanstholm est bétonné dans une côte de sable en 1967. C’est le plus grand port de pêche du Danemark. La sortie est un dédale de digues, mais elles sont nécessaires pour éviter l’ensablement du port.
Des enfants observent le départ du grand navire.
Au départ du port de Hanstholm, le soleil brille encore. Nous perdons vite la terre ferme de vue.
Quand le Danemark disparaît à l’horizon, on ne voit plus rien pour quelques heures. Commence alors la vie sur le navire.
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