Voilà le grand jour, c’est le début de 48 heures de croisière nordique. Nous optons pour une cabine intérieure, même si cela coûte EUR400,- de plus pour les deux trajets. Nous avons lu que les couchettes communes (bien moins chères) sont en bas, au-dessus des moteurs et il y fait chaud et c’est brouillant. Nous voulons dormir sachant que nous n’aurons pas d’hôtel par la suite.

Réservation pour la traversée Hanstholm à Seyðisfjörður avec la Smyril Line. Photo © André M. Winter
Embarquement au Port de Hanstholm
Note: depuis 2010, les navires partent du port de Hirthals plus loin au nord.
Il faut être présent deux heures avant le départ, cela est long mais inévitable pour charger un tel navire. Les temps de décharment et de chargement sont aussi les seuls moments où le navire est à l’arrêt. Ainsi on ne dispose pas de sa cabine tout le temps, cela dépend quand le nettoyage est terminé en embarquant. Au débarquement, on est sonnée de quitter les cabines deux heures avant l’arrivée. Durant ce temps, les gens s’entassent dans les couloirs avec leurs bagages. C’est le moment où il devient évident que le Norröna n’est pas un navire de croisière de luxe mais un simple ferry. Cela se voit aussi aux cabines et au service.

Cartes magnétiques pour les cabines. Photo © André M. Winter
À l’embarquement, les passagers sont priés de monter par la passerelle, un seul conducteur reste dans le véhicule pour entrer dans la soute. La procédure est assez longue, car le navire fait escale aux Îles Féroé et des véhicules y sont déchargés. En été, toute la soute est remplie jusqu’au dernier mètre carré.
Ce n’est que peu avant l’embarquement final que le tri est fait suivant destination (Islande ou Îles Féroé) et la hauteur du véhicule. Cette dernière n’est qu’évaluée avec une tige.

Passage des derniers contrôles avant l’embarquement de la Norröna. Photo © André M. Winter
Les semi-remorques sont placés en premier sur le pont 3. Ils sont orientés pour pouvoir ressortir directement par l’unique rampe du ferry. Les voitures normales montent dans le navire au pont 4

Accès pour voitures dans le ventre du ferry Norröna. Photo © André M. Winter
Le photo en bas à gauche montre la vue de la passerelle des passagers. À droite la vue sur la rampe plus raide pour monter au niveau 4. On avance mètre par mètre. Cette rampe est mobile, quand les niveaux supérieurs sont pleins, on la relève à l’horizontale pour placer d’autres véhicules au-dessous.
André est finalement amené à garer notre Berlingo sur une autre rampe qui sépare le niveau 4. Le véhicule est donc stationné en forte pente. Il sort toutes les affaires et veut actionner la fermeture centralisée, mais celle-ci refuse parce que le hayon est doté d’un l’inclinomètre et celui-ci croit que le hayon est ouvert. Il n’est plus possible d’ouvrir et de refermer le hayon parce qu’une autre voiture est garée très près. Mais en secouant le Berlingo, la fermeture s’active enfin.

Ouverture pour véhicules de la poupe du ferry Norröna. Photo © Alex Medwedeff

Vue retour sur la rampe dans le ferry Norröna. Photo © André M. Winter

Pont 4 pour véhicules dans le ferry Norröna. Photo © André M. Winter
Quand le véhicule est garé, on ne peut plus y revenir durant tout le trajet. Il faut prendre des vêtements pour deux jours et aussi pour l’extérieur qui n’est pas toujours ensoleillé, quelque chose à lire, des jeux pour les enfants et surtout à manger. Les prix des restaurants sont prohibitifs et les plats proposés rappellent les cantines scolaires. Mieux vaut apporter son propre casse-croûte et ne prendre que le café au bar. Nous avons aussi pris environ cinq litres d’eau pour nous trois et un thermos de thé chaud parce nous ne voulons pas boire des jus ou de l’eau minérale tout le temps. L’eau des robinets n’est pas potable.
Nous avons vu des gens avec un petit thermoplongeur pour faire du thé, cela marche, mais des prises avec assez d’ampérage ne se trouvent que dans les couloirs. L’utilisation de réchauds à gaz et autres est bien sûr interdit. D’autres gens ont pris des sacs de couchage pour pouvoir rester plus longtemps sur les ponts extérieurs.
L’orientation est rendu difficile sur les ponts à véhicules: en effet, on y rentre par l’arrière et puis on monte ou on descend de plusieurs niveaux en se tournant plusieurs fois sur soi-même. Pour compliquer la chose, certains nivaux sont mobiles: on y fait monter les petits véhicules, puis on monte le niveau pour en garer d’autres au-dessous. Des symboles avec huit animaux différents aident à retrouver son véhicule deux jours après, encore faut-il s’en souvenir. On peut retirer des papiers avec ces symboles dans les cages d’escalier. André, un peu stressée avec la fermeture centralisée qui bloque, a oublié de se repérer et en plus le niveau sera changé par le relèvement de la rampe sur laquelle notre voiture est garée. Lors du débarquement, la recherche du Berlingo sera longue.

Remember where your car is! Photo © André M. Winter

Papier pour se rappeler l’escalier des ponts voitures. Photo © André M. Winter
On voit en bas le une rampe d’accès qui est en train d’être levée. Elle peut être déplacé à l’horizontale afin de placer d’autres véhicules. Cela peut signifier qu’on arrête sa voiture en pente et deux jours plus tard on la reprend à l’horizontale.

Cale à voitures dans la Norröna. Photo © André M. Winter
Le photo en bas montre toute la zone d’embarquement. Au fond à droite sont les pavillons qui délivrent les cartes d’embarquement. Au fond au centre commence le tri par taille et destination. C’est ici que les passagers doivent quitter le véhicule. Ils passent dans l’immeuble à gauche puis sur la passerelle pour monter dans le ferry dans un niveau supérieur. Les conducteurs doivent attendre un signe d’un agent pour monter finalement dans la coque. Sous la passerelle se trouvent des pavillons de douane, mais les contrôles aléatoire se font à l’arrivée en Islande.

Passerelles et accès véhicules au port de Hanstholm. Photo © André M. Winter

Une voiture sur la large rampe du ferry Norröna. Photo © André M. Winter
Les véhicules avec destination Îles Féroé entrent en dernier dans le navire. Ils sont les premiers à débarquer après 24 heures. Les locaux arrivent juste à temps. Le ticket bleu visible dans le pare-brise est pour la destination Tórshavn, un papier blanc est pour Seyðisfjörður.
Il faut éteindre tout frigo dans les camping-cars et on peut mettre des produits périssables dans un containeur frigorifique, il est le dernier à entrer dans le navire.

Une voiture monte avec remorque sur la rampe du ferry Norröna. Photo © André M. Winter

Gerbeuse avec containeur frigorifique . Photo © André M. Winter

Bateau de pêche VA-82-LS Nesejenta af Mandal à Hansthom. Photo © André M. Winter

Radoub flottant dans le port de Hanstholm. Photo © André M. Winter

Système radar sur la proue du ferry Norröna. Photo © André M. Winter
Lors des escales, les moteurs sont à l’arrêt. Au démarrage, il faut faire attention à la direction du vent, les cheminées crachent des morceau de suie de la taille de pièces de monnaie.

Cheminée du ferry Norröna. Photo © André M. Winter
Les pistons hydrauliques adaptent la hauteur de la rampe avec les marées.

Un marin commande la fermeture de la rampe du ferry Norröna. Photo © André M. Winter

Système hydraulique d’ajustement de la rampe. Photo © André M. Winter

Les barrières sont fermées. Photo © André M. Winter
La grande rampe bleue est aussi la porte qui se ferme sur le grand accès de la poupe. La fermeture est très lente et accompagné d’une sirène d’alarme. Les lamelles retombent une à une avec un bruit d’enfer.

La rampe du ferry Norröna se replie. Photo © André M. Winter

La rampe du ferry Norröna se ferme. Photo © André M. Winter

Des ouvriers attendent de pouvoir lâcher les amarres. Photo © André M. Winter
Les moteurs du navire démarrent et tout le bateau vibre.

Le lâcher des amarres. Photo © André M. Winter

Le ferry Norröna appareille. Photo © André M. Winter
On n’arrête pas un tel navire pour un retardataire, même s’il ne s’agit que de quelques minutes. Il devra attendre soit quatre jours pour les Îles Féroé ou une semaine pour l’Islande.

Quand on arrive trop tard au ferry. Photo © André M. Winter
Le port de Hanstholm est bétonné dans une côte de sable en 1967. C’est le plus grand port de pêche du Danemark. La sortie est un dédale de digues, mais elles sont nécessaires pour éviter l’ensablement du port.

Feux sur les digues à l’entrée du port de Hansthom. Photo © André M. Winter
Des enfants observent le départ du grand navire.

Un feu d’une digue du port de Hanstholm. Photo © André M. Winter

La côte au sud de Hanstholm. Photo © André M. Winter
Au départ du port de Hanstholm, le soleil brille encore. Nous perdons vite la terre ferme de vue.

Vue retour vers le port de Hanstholm. Photo © André M. Winter

Vue retour vers le port de Hanstholm. Photo © André M. Winter
Quand le Danemark disparaît à l’horizon, on ne voit plus rien pour quelques heures. Commence alors la vie sur le navire.
No Comments