C’est notre journée de culture et des entrées payantes. Glaumbær, dans la vallée de Héraðsvötn, est une ferme en maisonnettes de tourbe et de bois construite aux 18e et 19e siècles, elle est maintenant un musée. C’est un des sites culturels les plus connus d’Islande. Les textes descriptifs des photos viennent en partie du dépliant distribué à l’entrée du musée.
On ne peut pas encore parler de soleil, mais comparé au début de la journée, il fait presque beau.
Par manque de bois, on ne pouvait pas construire grand en Islande. De plus, le peu de bois disponible est du bois flotté venu de Sibérie. Ces troncs sont gros, mais rarement plus long de trois mètres. On fait donc le plus possible en tourbe. Ces deux facteurs réduisent considérablement la taille possible des maisons. Des habitations trapues sont aussi plus faciles à isoler et résistent mieux au vent. En hiver, elles sont entièrement couvertes de neige ce qui accroit l’isolation.
En bas la vue de l’ensemble des constructions du sud. L’église au fond est bien plus récente et ne fait pas partie de l’ensemble muséal.
La tourbe peut servir de matériau de construction dans les régions où le bois fait défaut. En Islande par exemple, elle a été beaucoup utilisée au Moyen Âge pour la construction de fermes. Des briques de tourbes sont alors agencées pour former les murs, et un tapis de pelouse est déroulé sur la charpente du toit. La tourbe présente en effet l’avantage d’être facilement manipulable et d’être un bon isolant thermique, grâce à sa forte porosité. L’inclinaison du toit est particulièrement importante, car l’eau doit à la fois ruisseler et imprégner un peu l’herbe et la tourbe car en desséchant, des fissures se formeraient et le toit de serait plus étanche.
De l’arrière et des côtés, la construction est encore plus fascinante, on ne voit que les fenêtres entre les touffes d’herbe sur la tourbe.
Comme il est très difficile de faire de grandes constructions en gazon, les anciennes fermes Islandaises étaient des ensembles de petits bâtiments séparés, dont les plus fréquemment usités étaient unis par un couloir central. Uniquement les dépôt d’outils ne sont accessibles que de l’extérieur. Le couloir de Glaumbær est extraordinairement long (22 mètres). il est tellement long qu’un visiteur a plaisamment fait remarquer qu’il le croyait mener à une autre ferme. Ce couloir donne accès aux neuf des treize maisonnettes de Glaumbær. Dans le couloir, deux portes intermédiaires, en plus de la porte de devant, empêchent le froid de pénétrer dans les pièces de séjours.
Le couloir (Bæjardyr og göng) est la pièce no. 1 de la ferme-musée.
Les harnais pour attacher le bétail sont en os et en cordes.
Toutes les fermes avaient autrefois leur propre forge, nécessaire pour l’aiguisage des faux et autres outils en usage à la ferme.
Seulement le bâtiment central et servant d’entrée dispose d’un grenier, les autres sont moins hauts.
Le lait frais est versé dans des auges. Au bout de 36 heures, la crème est séparée, et l’on fait s’écouler le lait écrémé de dessous la crème. Après barattage, la crème donne le beurre et avec une partie du lait écrémé on a préparé le Skyr, excellent mets islandais, ressemblant quelque peu au yogourt. Pour laver les auges, on utilise des brosses à poil de cheval.
La cuisine est la partie la plus vieille de Glaumbær, datant probablement du milieu du 18ème siècle. Elle a été utilisée continuellement jusque vers 1900. Des repas y ont été préparés pour plus de 20 personnes. La cuisine sert aussi de fumoir: des viandes à fumer sont suspendues au plafond. Ces cuisines ont souvent une longue durée de persistance, car l’action de la suie sur le bois, avec le courant d’air et la sécheresse, protège le bois. La cuisine (Eldhús) est la pièce no. 3 de la ferme-musée.
Le combustible ordinaire est la tourbe ou la crotte de moutons séchée (inodore). Son usage comme combustible est un bon exemple des possibilités qu’offrent les matières disponibles. La crotte de moutons fourni aussi un excellent engrais pour les herbages.
Ici la nourriture est rassemblée et distribuée en portions par la maîtresse de maison. L’un des nombreux résultats d’un commerce extérieur peu développé a été la nécessité de manufacturer la vaisselle en bois.
Les barils, dans ce garde-manger, contenaient le slátur (boudins, viandes de têtes de moutons pressée, petit lait tourné, etc.) et le Skyr. La température froide de ces pièce dans cette construction de tourbe est idéale pour la conservation des aliments. Certains des fût révèlent que la mondialisation existe depuis longtemps. Le fut en bas à gauche vient de Lisbonne!
Le damier (mon interprétation) se trouve dans la Baðstofa.
La baðstofa d’une ferme islandaise est la salle de séjour. Ici le fermier, sa famille et les domestiques prennent leurs repas, travaillent et dorment. La Baðstofa de Glaumbær, construite vers 1876, comprend 11 lits, mais très souvent ils sont partagés de deux personnes. Cette baðstofa peut donc abriter une vingtaine de personnes.
Chaque habitant travaille et mange assis sur son propre lit. Sur un rayon au-dessus du lit, il a son propre Askur, c’est une assiette ou un bol cylindrique de bois à couvercle, souvent à sculptures compliquées. Dans cet Askur, on lui apportet la nourriture du garde-manger. La place des femmes est du côté des fenêtres parce que leur travail, le filage et la couture, exige une meilleure lumière. Les hommes cardent la laine ou font des cordes avec le poil de cheval. Durant les longues soirées d’hiver, comme les gens s’occupent de leurs travaux à la lumière de petites lampes à huile, quelque membre de la famille, pour leur faire plaisir, lisent des sagas ou récitent des poésies. Quelquefois des récitateurs semi professionnels visitent des fermes dans le voisinage.
La Baðstofa est uniquement chauffée par la chaleur des corps des habitants. Cela est possible à cause des excellentes propriétés isolatrices du de la tourbe islandaise, qui maintient la chaleur ainsi générée, et également parce que l’air en Islande est relativement dénué de microbes et réduit les odeurs corporelles. Comme chaque habitant de la ferme est habillé de laine, il est pas nécessaire que la pièce soit chauffée.
A l’heure du coucher, les gens, encore en partie habillés, tirent sur eux des couvertures de laine et des édredons chauds, qu’ils ont fait eux-mêmes, et les fixent avec le Rùm (Rúmfjöl, la planche de lit).
Une de ces planches, dont certaines présentent une sculpture compliquée, se trouve sur chaque lit. Le jour elle reste placée sur le lit contre le mur, la nuit elle maintenait ramassée la literie. Mettre la planche de lit en place pour la nuit est comme une expression silencieuse de la prière qui est gravée dessus: “Veille sur moi, entoure moi de ta bénédiction éternelle. Que les anges de Dieu forment un cercle au-dessus de mon lit”. Fixer cette planche au bord de son lit signifie aussi que l’on veut avoir la paix.
Les femmes couchent sous les fenêtres, les hommes de l’autre côte. Dans un logement aussi encombré et limité, une friction entre les gens peut seulement être évitée par une conduite générale de respect mutuel et de tact, et en réalité, la Baðstofa comme tout environnement, a crée son propre code de conduite. Il y a entre les gens qui vivent dans la Baðstofa une convention de respecter la vie privée de chacun: ainsi ce que l’on garde sous son oreiller est en sûreté contre tout furetage comme si cela se trouvait dans un coffre-fort.
La ferme historique surprend par sa méthode de construction et par les pièces exposées. Le mode de vie est ainsi bien documenté. La chambre d’amis (Bláa stofa – gestastofa), c’est pièce no. 2 de la ferme-musée. Cette pièce a été construite en 1841. Le poète Jonas Hallgrimsson y a logé en août de la même année. Il est un des poètes islandais les plus aimés, et plusieurs vers de l’un des plus célèbres de ses poèmes d’amour sont brodés sur les rideaux de lit de cette pièce.
La photo des skis a été prise dans le Suðurdyr (Brandahús, porte sud), c’est la pièce no. 9 de la ferme-musée.
Les chaussures principales des Islandais jusqu’aux temps modernes impressionnent: une seule couche de cuir de mouton avec, en hiver seulement, une semelle interne en laine de mouton! Photo prise dans la pièce no. 5 (gusa) de la ferme-musée.
Il y aussi deux maisons en bois à Glaumbær et elles font partie du complexe du musée. Elles datent du 19e siècle et sont construites dans le style danois. L’église, quant à elle, est bien plus récente que la ferme-musée de Glaumbær.
Sur le cimetière de Skagafjörður, à côté de la ferme de Glaumbær.
Après cette longue dernière visite, nous nous dirigeons vers la ville d’Akureyri car nous avons besoin d’un camping avec des douches.
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