La Costa Verde est une partie de la côte occidentale sarde encore peu exploité touristiquement. Cela nous suffit pour aller voir. En 2013, le tourisme est en tout cas bien arrivé, même si la route d’accès est une interminable suite de virages et de petits cols. Après le passage dans les vieilles mines de Montevecchio, nous décidons de prendre une des routes directes vers Ingurtosu. C’est cependant une piste très caillouteuse et vu les distances, nous rebroussons chemin et prenons la route goudronné qui mène par une grande boucle vers le nord à la Marina di Arbus. Le rivage est un peu en hauteur, et la colline monte derrière la route, il n’y donc pas énormément de place pour se poser surtout qu’il y a aussi des chalets touristiques partout. On trouve quelques rares sites ventés pour se placer en camping-car, mais ce n’est pas le rêve.
Nous continuons donc plus vers le sud, la route perd sa couverture d’asphalte quelques mètres avant de croiser le Rio Piscinas (GPS 39.546098,8.465533) et les choses sérieuses commencent par un gué très vaguement défini. Le passage des véhicules a crée une sorte de retenue, en amont c’est vaseux et profond, en aval ça ruisselle, il faut donc passer quelque part au milieu sur des galets. Nous avons la chance que les dernières pluies fortes sont passées depuis assez longtemps, l’eau est donc claire. Il faut passer deux branches de la rivière ici, finalement nous passons dans une quinzaine de centimètres d’eau sur des galets arrondis. Vu la largeur et la taille des galets il est impossible de passer en force et avec de l’élan. Par temps de crue il faut absolument s’abstenir.
Après même pas deux kilomètres suit un autre gué sur la le Rio Naracauli qui débouche directement à la plage en descendant la vallée de du même nom. Ça a l’air plus méchant car plus profond et c’est encaissé, il est donc aussi impossible de passer en force. L’eau est trouble et André s’apprête à explorer le passage pieds nus pour sonder profondeur. Par chance un petit 4×4 passe en venant de l’autre sens et on voit bien que ses pneus ne sont pas plus dans l’eau que l’axe des roues. Alors nous nous y jetons aussi, on descend une marche pour se trouver en travers dans le lit de la rivière et de l’autre côté ça remonte tout de suite. Les gués sont donc sans problèmes, mais c’est entre ces deux et après qu’il faut un peu faire attention, il y a du sable un peu partout bien que le route soit en sa base stabilisée avec de la terre et des pierres. Mais l’entretien est « italien » et il faut deviner le tracé de la route par moments. Il n’y a aucun problème sur du sable mouillé, même en camion sans traction 4×4 cela passe bien. Par temps sable sec c’est déjà plus hasardeux.
Fiers d’avoir traversé tous ces obstacles et espérant qu’il ne pleuve pas avant le retour, nous arrivons dans le décors désertique de Piscinas Mais nous sommes surpris par quelques gros camping-cars dont certains ont même des remorques. Ont-ils pris la même route que nous? Cela semble impossible. En effet, il y a une route bien plus simple, celle que nous prendrons pour continuer après deux nuits passés ici. Il suffit de rejoindre directement Ingurtosu et sans essayer de s’orienter vers Montevecchio. Il y quelques mètres de piste facile et le goudron commence dès la mine délaissée de Naracauli.
Au centre de la photo le parking de la plage et derrière le lit du Rio Naracauli.
Au fond les la chaîne montagneuse volcanique du Monte Arcuentu, sans que celui-ci soit visible (la chaîne ne porte pas de nom).
Nous restons donc deux nuits à déambuler sur les dunes. Il y en a qui sont vraiment désertiques, mais la plupart sont couvertes et foisonnent de vie en hiver, on trouve même des champignons poussant dans le sable. Le camping est en principe interdit, mais libre en hiver. En été, il y a un camping plus loin derrière sur la route de Ingurtosu.
Le soleil est là, mais il est déjà bas.
Contrairement au Rio di Piscinas qui vient de la direction de Montevecchio, ce ruisseau-ci descend de Ingurtosu. Le l’endroit du débouché sur la plage est variable. Au fond les Monti dell’Arburese avec le grand Monte Arcuentu.
L’Hôtel Le Dune était le lieu d’embarquement du minerai de la mine de Naracauli. Il reste pas mal de traces de ces activités. L’hôtel est fermé en hiver.
La région était avant tout minière et le minerai de Naracauli est acheminé par un train minier par dessus la plage de Piscinas sur un quai aujourd’hui en ruines. Il reste quelques wagonnets très rouillés, quelques bouts de rail et un peu plus de l’ancien tracé, le quai qui se désagrège et l’ancien immeuble qui est transformé en hôtel. Les traverses de chemin de fer sont en granite.
Vue vers le sud. Quelques gens se promènent et quelques pêcheurs sont là.
Quelques pêcheurs on planté leurs cannes dans le sable et se protègent tant bien que mal du vent.
Vue vers le nord.
Il pose une planche après l’autre et avance ainsi.
Randonnée dans les dunes boisées au sud de l’Hôtel Le Dune.
Il n’y a pas de sentiers et la balade d’êtres humains en grand nombre n’est pas bonne pour les plantes qui tentent de contrecarrer le sable. Nous l’avons cependant fait en restant le plus possible sur le sable et sans marcher sur les plantes. De plus, le sable est humide, donc peu mobile. Ici poussent surtout: le genévrier cade, l’arbre au mastic, les genêts et l’euphorbe.
Le bois du genévrier est très dur, il ne se putréfie presque pas. Le grand nombre d’arbustes morts ne signifie pas un déclin massif et récent, le bois reste simplement très longtemps dans la nature.
Il nous reste des réserves importées.
Nous essayons des fruits plusieurs opuntia, ils sont tous sucrés mais bien garnis en graines.
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