Les photos de cette page datent du matin du 26 décembre, mais l’histoire se situe la veille. À cause du temps maussade, nous avons préféré passer la journée du 25 décembre dans l’intérieur des terres mais de revenir sur la côte le soir pour visiter Bosa le jour suivant. L’idée est aussi d’avoir un peu plus chaud en bord de mer. Avec la longueur du tour, il est clair que l’on arrive la nuit, mais André avait repéré un site sympa pour passer la nuit à la Punta Foghe.
Oui, c’est loin de Bosa (20 kilomètres) mais la côte est escarpée et il n’y a que très peu d’accès. Il fait donc nuit en arrivant, mais il n’y a aucune indication sur les multiples routes et pistes sur le plateau. Plus on s’approche de la côte, plus le vent souffle et plus d’eau tombe du ciel. Nous avançons au pif sur des routes en terre cabossées, mais heureusement sans boue. Le jour suivant nous prendrons une autre route pour rentrer bien plus facile et presque entièrement goudronnée.
Arrivés au cap (qui ne se prolonge même pas loin dans la mer), la nature se déchaîne. André gare le Trafic face au vent et le plus près derrière la tour aragonaise pour un semblant d’abri et nous passons au dîner. Comme on est fatigués de la route et du vent, nous nous installons assez vite pour dormir. Le vent secoue le camion dans tous les sens, nous nous croyons sur un navire par forte mer. On essaie de s’endormir, mais les rafales sont très irrégulières et on est fortement secoué dans le lit. Apparemment, la tour ronde forme des turbulences d’air dans lesquelles nous nous trouvons. Somnolant, on calcule quand même: « le Trafic fait plus de trois tonnes équipé comme il est, il est placé face au vent dominant, non il ne peut pas être renversé par la tempête. ». Tout cela n’aide en rien à fermer l’œil. Après une heure de toboggan involontaire, nous décidons de rebrousser chemin et de chercher un endroit plus calme. Dans le faisceau des phares passent des branches de buissons et d’arbres que le vent a arraché. Cela va à l’encontre de notre idée de nous caler entre quelques petits arbres au bord de la piste plus loin dans les terres. Pour finir, on recule d’un kilomètre jusqu’à un endroit un peu plus boisé et on stationne à l’abri d’un arbre où la plus grosse branche est déjà été arraché par le vent.
Le matin nous vivons un réveil sarde: une multitude d’hommes en kaki et en orange fluo nous entourent avant de partir à la chasse à la battue. Mais ils sont silencieux et nous laissent tranquille. Nous repartons à la reconquête du cap avec la lumière du jour, le vent est toujours aussi fort, mais il ne pleut plus. Les vagues sont impressionnantes.
La plupart des tours pisanes ou aragonaises sont barricadés et il est difficile et risqué d’y grimer. Ici c’est pareil, mais l’accès est possible, il faut entreprendre une grimpe verticale de 3 mètres sous le seul accès (tourné vers la terre). On rejoint ainsi une chambre unique de laquelle part un petit escalier dans le mur pour rejoindre la plateforme. Il faut vérifier à chaque prise que les pierres sont bien ancrées.
En haut, le vent souffle bien sûr très fort.
En bas la mer se déchaîne sur la côte.
Vue vers le nord.
Vue vers le sud, sur ce cap se trouve aussi une tour sarrasine.
L’estuaire oblique à la côte est protégé à la fois du vent et des vagues, en bas il fait calme. Nous aurions bien aimé y descendre, mais la pente est raide, rocheuse et couverte de maquis piquant.
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