On est la veille de la Nouvelle-An. Avant de partir, André avait repéré quelques sites possibles pour passer la nuit sur la Costa del Sud, mais rien de sûr à 100%. Nous nous y prenons donc à l’avance pour avoir le temps de chercher des alternatives. Il faut d’abord contourner le camp militaire du Capo Teulada par l’intérieur des terres. Par la baie de Porto Teulada nous arrivons sans préavis sur la Costa del Sud. C’est beau, c’est sauvage et presque sans maisons, c’est escarpé et la côte est abrupte. Donc joli à regarder mais compliqué à se poser pour la nuit en camping-car. La route fait plusieurs détours par les terres, monte tout le temps et nous craignons d’atterrir à Cagliari sans avoir trouvé un coin pour cette nuit.
Tour espagnole sur la face est du Capo Malfatano.
À l’est du Capi Malfatano, la route redescend vers la mer au fond d’une grande baie encastrée. Une route y bifurque en direction du Capo Malfatano, enfin appeler cela une route est exagéré. Le tracé est délimité par le maquis ou la mer et il y a d’énormes trous d’eau longs de plusieurs dizaines de mètres, la terre est boueuse. Le site est prometteur, mais la route nous effraie. Nous observons les traces des pneus de véhicules passés avant nous, ils ne semblent pas avoir eu des problèmes pour sortir de ces « piscines ». Nous tentons le passage d’une première flaque et effectivement au fond de celle-ci se trouvent des galets et des pierres, c’est donc comme passer des gués. À l’arrivée l’avant de la voiture est marron jusque par dessus le pare-brise parce que nous prenons quand même un peu d’élan.
La route (visible en haut) est vraiment loin et peu fréquentée en hiver. À noter: le camping est interdit sur la presqu’île, mais en hiver c’est toléré.
Nous passons la Nouvelle-An ici, aucun pétard, pas de feu d’artifice, seulement le feu du phare de Spartivento est visible. Au fond à droite il y a un autre camping-car. Avant le coucher du soleil rentrent deux pêcheurs, ce sont les deux seules voitures qui passent.
La baie entre les caps Malfatano et Spartivento est très profonde et donc bien abritée des vagues et du vent de la pleine mer qui s’ouvre juste au sud des caps. Nous nous installons pour boire un café et faisons encore une randonnée jusqu’à la tour sarrasine en haut du cap. Pour le coucher de soleil, nous allons côté ouest (le bout de terre n’est pas large ici), mais il sera gâche par des bancs de nuages traînant trop bas. Un seul regret: ne pas être resté plus longtemps, mais c’était aussi notre propre erreur: on n’a pas fait le plein d’eau avant de venir ici.
Montée vers le Capo Malfatano
Nous voulons faire le tour du cap par la côte, mais c’est très vite très escarpé, nous montons donc sur le chemin menant vers la tour.
Le boules vertes vives qui ressortent du vert-gris du maquis ne sont pas des pins mais des thuyas sauvages. Ils poussent aussi en bord de mer et bizarrement ils sont plus grands que le maquis autour qui s’adapte à l’exposition du vent. Comme si les thuyas était insensibles au vent.
L’autre campeur est bien loin de nous et il a aussi une bonne place.
En bas la vue vers l’est. « Porto » signifie ici aussi « port naturel », donc « baie ».
L’eau autour du cap est peu profonde, des rochers affleurent partout, c’est dangereux pour les bateaux et embattent pour la nage.
Une corde plutôt mal attachée pend du trou d’accès qui se trouve à plus de 5 mètres au dessus du niveau du sol. Il y a quelques trous burinés dans le mur qui forment un semblant de marches. Mais nous avons préféré nous abstenir de grimper.
Le cap et l’arrière du cap forment une zone militaire interdite d’accès.
Ce séparation est une nasse à poissons, portant ici le nom de « Peschiera di Malfatano ».
On voit aux vagues que hors de la baie de Malfatano, la mer est beaucoup plus agitée.
Le matin du Jour de l’An 2014
Depuis quelques nuits, c’est Alex qui dort dans la tente car elle est tracassé par la toux. Du moins ici le sol, composé d’herbes de posidonie, est particulièrement moelleux. Nicolas et André ne dorment cependant pas très bien vu leurs têtes.
Le camion est décoré de boue de toutes sortes de chemins sardes.
Phare du Capo Spartivento
Nous voyons le phare à partir du Capo Malfatano et pour l’approcher il faut aller jusqu’à Chia et prendre la route Viale Capo Spartivento qui mène aux plages de Chia, en particuliers celle du Stangioni di Su Sali (lagon). En été, il faut s’arrêter au parking payant ici, en hiver on peut pousser sur une route caillouteuse jusqu’au portail (GPS 38.878062,8.850701, quasiment pas de place pour s’arrêter). Mieux vaut s’arrêter avant la grande montée donc avant le point GPS 38.877382,8.851863.
Le phare est établi en 1866 et toujours actif mais automatisé et abritant maintenant une hôtel de luxe (nuits à partir de EUR500).
Vue retour vers l’ouest Au premier plan les écueils à l’ouest du Capo Spartivento, puis sur la gauche le Capo Malfatano (avec la tour espagnole) et la baie profondément imbriquée devant (ce qui explique qu’elle est bien protégée). Au fond le Capo Teuleda et sa zone militaire inaccessible.
Spiaggia Su Giudeu di Chia
Tout près du phare se trouve la merveilleuse plage de Chia. C’est un décor de rêve, il ne manque que les palmiers. En saison, elle doit être bondée avec son lagon à l’arrière, mais ce Jour de l’An, on n’est qu’avec quelques autres randonneurs.
Au fond la Torre di Chia.
Capo di Pula
Après le réveil sous un soleil radieux et la plage de Chia, nous perdons beaucoup de temps à cause d’erreurs stratégiques. Dans trois jours, nous devons être à Olbia. Par la côte est c’est à plus de 400 kilomètres et on veut encore voir du pays. Nous tournons en rond à Pula avant de trouver les fouilles de Nera. C’est au bout du cap, facile, mais enfiler la bonne route l’est moins. Le site est ouvert, mais tout ça pour apprendre que la visite n’est possible que guidée, que la visite commence 40 minutes plus tard et qu’elle n’est qu’en italien. Nous ne faisons donc qu’un tour sur la plage et repartons.
La grande tour porte le nom Torre di Sant’Efisio ou Torre del Coltellazzo (alors que c’est le nom de la petite île sur la gauche). La Tour espagnole date du 17e siècle, la date de la mise en place du feu n’est pas connue.
L’église est datée de 1082
Capo Carbonara à l’est de Cagliari
Nous nous fixons un but pour la nuit beaucoup trop loin au nord et rien que passer la capitale Cagliari prend un temps fou. Vu l’heure, nous ne faisons plus qu’une petite excursion pour voir les phares de Capo Carbonara. Mais le soleil est déjà très bas et nous sommes sur la côte est.
Le phare de l’Isola dei Cavoli à l’allure très classique est établi en 1858 en avant du Capo Carbonara sur lequel se trouve le phare de 1974 sur la photo plus bas.
Il s’agit de l’ancien port de Villasimius. En haut la Torre di Porto Giunco.
Longue étape jusqu’à Tortoli
Nous passons le reste de la soirée sur la route SS125, le tout pour nous retrouver sur un camping pourri. C’est une épopée stressante car nous nous mettons en tête de trouver un camping pour prendre une douche. Or en plein hiver, il n’y en a pas beaucoup. Nous filons donc de Villasimius jusqu’à Tortoli parce qu’ici il devrait y avoir trois campings ouverts. C’est à 200 kilomètres quand même. On roule donc de nuit.
Nous commençons par le Camping Telis à Arbatax, nous le trouvons même en pleine nuit, il est assez bien indiqué. Il y a de la lumière, et on nous ouvre même. Mais on nous refoule parce que « il n’y a pas assez de clients ». C’est vraiment effronté, à déconseiller absolument surtout que la propriétaire qui nous avait ouvert voyait qu’on était avec un gosse et qu’il se faisait tard. On râle aussi bien que l’on peut en italien et on part plus loin vers le nord. Inutile de dire que sur le site internet il est toujours marqué qu’ils ont ouvert toute l’année. Deux autres campings marqués ouverts sont au nord de Tortoli. Ceux-ci ne sont pas faciles à trouver car il y a juste des flèches « campings » à Lotzorai mais pas de détails. En plus toutes les routes y menant sont des tas de boue assez difficiles. Nous trouvons le Camping Iscrixedda, il y a même un gardien, mais celui-ci, visiblement bourré, nous dit qu’ils ont une « fête familiale » et qu’ils n’ont pas ouvert. Bis donc: inutile de dire que sur leur site internet il est toujours marqué qu’ils ont ouvert toute l’année.
Alors le dernier, Camping le Cernie: lumières allumés, portail fermé. On n’est pas les seuls à chercher un camping, des italiens sont là aussi à s’interroger. On repart tous les deux mais on se retrouve finalement par hasard devant le portail, les italiens ont trouvé un numéro de téléphone et il y a même quelqu’un qui vient ouvrir. C’est un camping italien classique: il y a des douches mais elles ne fonctionnent pas (trois goûtes d’eau brûlante pour 20 goûtes d’eau gelée et il n’est pas possible de les mélanger), il y a des sèche-cheveux cassés, pas d’eau chaude du tout le matin etc. Puis la cerise sur le gâteau: EUR20,- sans facture pour tout ça. Pour comparatif: au Camping Nurapolis à Is Arenas, gardienne tout le temps, douches correctes, c’était EUR16,50). Ah oui, re-bis: inutile de dire que sur leur site internet il est toujours marqué qu’ils ont ouvert toute l’année.
Le Capo Bellavista porte un puissant phare. En bas une partie du Port d’Arbatax.
Île juste en face de la plage du camping, à moins d’un kilomètre de la côte.
Au nord de Tortoli tout est plat, mais à partir de Santa Maria Navarrese commence un plateau calcaire avec une marche abrupte.
Le matin le ciel est bas et hivernal, mais vers midi le soleil est présent.
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