L’après-midi, le ciel se couvre et nous prenons la direction de l’intérieur des terres avec le but pour la journée suivante de faire la randonnée de Preikestolen. C’est une mauvaise idée: la couverture nuageuse qui est complète mais laisse entrevoir des nuages blancs au-dessus de la mer, s’entasse vers l’est contre les montagnes pour rester totalement sombre. De plus, la température chute vers les 13°C dans le Lysefjord.
Le ferry de Lauvvika à Oanes
Au nord de Stavanger commence le réseau irréguliers des fjords et il y a plus de ferrys à prendre que des ponts disponibles. La route 13 se termine à Lauvvika et la plupart des ferrys passent en face à Oanes. Les files sont numérotées et s’il n’y a pas d’indication particulière, il faut les remplir en commençant par la fille n°1. Quand celle-ci est pleine on passe à la file n°2 etc. Quand le ferry est prêt, le passage sur le bateau se fait en commençant par la file n°1. En roulant sur la rampe d’accès il y a toujours des employés des compagnies de ferrys qui répartissent les véhicules suivant leur taille et poids. Aux grand passages il y a des systèmes avec feux, au petits passages comme ici il n’y pas d’autre indication. Parfois la route se termine juste au bout du quai sans indication spéciale. La mer du Nord en Norvège est soumise à des marrées faibles mais quand même perceptibles. Les rampes sont donc être ajustables en hauteur.
Le ferry de Lauvvika à Oanes dispose de trois voies basses mais aussi de rampes plus hautes sur le côté. On y est assez serré.
La plage Ytre Dørviga sur le Lysefjord
La soirée sera cependant sympa. J’avais repéré un parking en bout de route au sud du Lysefjord, avec une option possible de camper sur une plage du Lysefjord. Des plages dans le fjord sont déjà des raretés, alors avec la possibilité d’y passer la nuit sans venir en bateau c’est encore plus rare mais possible à Ytre Dørviga. On ne peut pas descendre en voiture tout en bas et comme on ne veut pas rester tassés sur le petit parking, on fait comme la plupart des autres et on plante notre tente en bordure de l’eau. Il y a du monde et ça papote tard la nuit, mais ce sera le seul inconvénient. Nous sommes en pleine haute saison et une vingtaine de tentes sont plantées au bord de la plage et plus loin dans la forêt.
La plage Ytre Dørviga s’atteint à partir de Oanes en passant le pont Lysefjordbrua et en serrant à droite après le tunnel pour remonter le Lysefjord sur la rive sud. Après le lieu Viga descend une piste vers un parking (poubelles). Il suffit de continuer à descendre à pied. Il y a des toilettes sèches en bas. Un cours d’eau douce passe au parking et arrive jusqu’à la plage, c’est pratique après avoir vidé des poissons ou de manière générale pour se laver. Le parking est en pente, mais avec des cales normales on devrait pouvoir se mettre droit. Il y a la place pour 15 véhicules au maximum et en été il peut être plein (sans réelle alternative tout près). Le camping est autorisé, mais le feux sont interdits en été (les norvégiens s’en moquent cependant). Au dessus de la plage, il y a de l’herbe assez plate pour mettre des tentes de taille moyenne. Il faut éviter de se mettre dans les cuvettes, elles sont toutes très humides.
Vue retour de la page à partir d’un rocher. Les deux tentes de gauche sont les nôtres. Au fond la hutte avec les toilettes sèches.
Vue en direction aval. Le plateau rocheux en face s’appelle Hatten. Dans l’autre sens le fjord est bouché de brume et de nuages
On voit bien que la température avait chuté, il fait environ 13°C. Nous sommes bien habillés, mais moyennement relaxés.
On retente notre chance en pêchant, surtout que d’autres sortent un maquereau après l’autre. Mais une nouvelle fois encore ce ne sera pas notre jour, les leurres semblent trop grands pour les poissons dans le fjord. Mais les gens sont sympas, il nous conseillent et instruisent à la pêche locale et comme aucun poisson ne mord, ils nous font cadeau de leur surplus de maquereau.
On avait notre barbecue jetable prêt!
Randonnée avortée au Preikestolen
La Norvège touristique vend et se vante de la nature, c’est bien pour cela que nous sommes là. Mais en haute saison, l’effet peut être désastreux, nous en faisons l’expérience ici. Les parkings sont énormes et chers (EUR15.-). Des bus arrivant en masse. Bien que le ciel soit couvert et que la météo s’annonce douteuse, les tour-opérateurs amènent tous leur troupes, on fait tout le jour réservé, c’est payé et on se lance. Nous venons de notre plein gré, et pourtant nous nous lançons aussi dans le foule. Les quelques photos sont cependant toutes sans gens, c’était difficile à réaliser.
La randonnée est donc une longue file avec des véritables bouchons aux endroits plus raides ou plus étroits. Nous montons quand même et la couverture nuageuse semble avoir son niveau inférieur au-dessus de la crête du fameux roc. Or déception, ce n’est pas le cas. C’est trompeur car les rentrés maritimes se font du côté du fjord et la randonnée monte à l’abri derrière la crête. Le fjord peut être complètement rempli de brume et de nuages et la montée se fait sous des nuages beaucoup plus hauts. Quand nous tournons à Hengjane dans le fjord (c’est l’endroit où le chemin actuel passe du plateau rocheux sur une bande rocheuse en bordure de la falaise), on est pris dans une brume dense qui trempe tout très vite. Bien sûr, il n’y a aucun avertissement en bas que c’est ainsi, une webcam préviendrait des déceptions. Apparemment, on préfère laisser monter les gens pour leur faire payer le parking.
L’ensemble du chemin est stabilisé. La plus grande partie en gros blocs de pierre, soit par dalles irrégulières, soit sous forme de grandes marches dans les zone plus raides. C’est très fatigant à marcher, surtout en descente.
Les marécages se passent sur des madriers formés d’anciennes traverses de chemin de fer.
En passant la vue sur le Lysefjord, les nuages peuvent encore être assez haut, la situation peut changer très vite. Le seul moyen de savoir si Preikestolen sera visible est de monter environ deux tiers du chemin normal et de jeter un œil vers le sud-ouest à la hauteur du premier lac atteint (vers 540m d’altitude). À cet endroit, il y a des entailles dans la crête qui donnent en direction du grand lac Refvatnet (sous le parking du départ), mais qui est lui ouvert sur le fjord. Si des des brumes passent par dessus la crête quand on est au niveau du premier petit lac, ce sera aussi brumeux au Preikestolen et il vaut mieux attendre ou faire demi-tour.
À Hengjane, le chemin actuel de Preikestolen descend un peu puis tourne à droite. À l’avant se trouve le Lysefjord. Avec une couverture nuageuse à cette hauteur, le Preikestolen sera totalement entouré de brume et quasiment invisible. Il est alors inutile de continuer.
Le chemin actuel du Preikestolen se trouve sur un rebord rocheux. Nous sommes montés un peu plus haut pour cherche un abri au vent pour un casse-croûte plus agréable mais aussi pour attendre un peu et voir si la brume se dissipe. Elle ne change pas et nous retournerons un peu énervés sur nos pas.
Le rocher plat de Preikestolen est cependant visible sur la photo, juste au centre il y a une zone un peu plus sombre que les nuages. C’est le plateau avec beaucoup de gens dessus. Sur le rebord supérieur quelqu’un a monté une tente, les gens sont dedans. C’est sans doute le meilleur moyen d’avoir une vue sur le rocher emblématique, à condition d’avoir le temps pour attendre le meilleur moment, ça peut aussi durer plusieurs jours.
Vue par dessus un lac sans nom sur le chemin de Preikestolen, les arbres se reflètent dans l’eau calme. L’eau est noire.
Par la route Rv13 et la E134 vers l’île de Karmøy
Après l’expérience décevante de Preikestolen et une météo toujours instable, nous décidons de ressortir vers la côte et ce à un endroit où il y a surement peu de touristes et où les nuages de l’Atlantique ne peuvent que passer sans s’entasser: Karmøy. L’île au nord de Stavanger n’est accessible que par le nord et la grande route E39 passe aussi à coté. Il faut donc faire un grand détour pour y arriver, il nous faudra le reste de la journée.
Nous prenons ici aussi la décision importante de laisser de côté tous les fjords et toutes les randonnées (Peer Gynt vegen, etc.) que nous avions prévu. Il y a trop de monde pour apprécier et surtout la couverture nuageuse qui traîne vers les 600m d’altitude. Les montagnes près des fjords dépassent les 1000m, on n’en voit donc que la moitié. On reviendra une autre saison!
Ces quelques photos sont prises en cours de route.
Il s’agit d’abris pour bateaux. On voit ici que le soleil perce quelques fois la couverture nuageuse.
De l’embarcadère de Hjelmeland, on peut rejoindre l’île Ombo (en face sur la photo) ou Nesvik pour continuer la route Rv 13.
La pisciculture d’espèces carnivores est spéculative: elle consiste à transformer des protéines de poissons à bas coût (petits clupéidés, divers déchets de pêcherie) en poisson noble comme le saumon, le bar, la dorade, le turbot, le flétan etc. Le besoin en protéines animale requis pour nourrir ces poissons est élevé, d’après un article dans Nature datant de 2000 il faut 5 kg de poisson sauvage pour produire 1 kg de poisson carnivore marin d’élevage, 2.8 kg pour produire 1 kg de crevette, 3 kg pour produire 1 kg de saumon, contre seulement 0.45 kg pour produire un kg de tilapia et 0.4 kg pour produire 1 kg de poisson chat. Ces besoins peuvent contribuer au phénomènes de surpêche des poissons tels que les anchois ou sardines. Le remplacement des farines de poisson par des protéines végétales étant toujours délicat avec les espèces exigeantes, des travaux de l’INRA montre qu’il est toutefois possible de se passer totalement de farine de poisson même avec une espèce carnivore. (Source Wikipédia)
Depuis la construction d’une nouvelle route, cette petite île n’est plus si calme.
Nous continuons tranquillement notre route vers Karmøy. Nous y retrouvons comme prévu le soleil.
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