L’île Karmøy est à l’écart des routes touristiques et c’est ce que nous recherchons après les masses au Preikestolen. On est en front de mer, il n’y a pas d’autre île notable devant, il y a donc toujours du vent et on prend la météo de front. Mais comme l’île est plate et que les hautes montagnes ne suivent qu’à une cinquantaine de kilomètres plus loin à l’intérieur des terres, les nuages passent et après suit le soleil. Voilà pour la théorie bien connue en Bretagne et le soleil en arrivant semble nous donner raison.
Autour de la Baie Hemnesvika
Parmi les campings type « nature » que j’avais remarqué figure le Sandhåland Camping. Il est loin d’être plein en haute saison, on la possibilité de se mettre où l’on veut, les toilettes sont un peu délabrées mais l’eau chaude est non limité et non payante (très fréquent sinon en Scandinavie). Une petite plage magnifique (Hålandsand) se trouve tout près, entourée des rochers à grimper. La pêche en mer directement du camping n’est pas bien possible car on est trop en hauteur.
Vue directement de notre emplacement vers le nord. Il y a des petites plages des deux côtés des rochers au centre.
Après deux tentatives de pêche infructueuses et sachant que l’on arriverait tard, on a acheté de la viande pour le barbecue. La viande est assez grasse et pas bio du tout, mais nous ne trouvons pas mieux. Cependant se sera sur Karmøy que nous pêcherons nos premiers poissons le soir suivant.
On trouve des barbecue jetable partout en Norvège. Il s’agit d’un bac en aluminium et d’une grille un peu plus forte. Entre les deux il y a du charbon de bois (ou mieux des briquette) imbibés de paraffine. Ces charbons sont dans un sac en papier également trempé de paraffine que l’on allume. Le tout prend feu et après 20 minutes la braise est prête (la paraffine est consommée). Il faut cependant toujours un léger courant d’air, sinon le feu peux s’éteindre.
Sur les plages plus grandes, il y a des poubelles spéciales pour ces barbecues. Ce n’est pas très écologique, mais du moins ainsi il y a un bon tri et un recyclage.
Le soir, le soleil est voilé par un nouveau banc de nuages qui arrive, mais il reste assez chaud, nous pouvons manger dehors.
Nous nous offrons deux bonnes bières norvégiennes. Malheureusement, on ne trouve que très rarement des bouteilles.
Le matin suivant, le soleil nous accueille de nouveau. Comme nous n’avons pas bougé du camping la vieille, nous explorons les plages blanches entre les rochers sombres au nord du camping.
Par mer forte ces rochers sont submergés.
Dès qu’il y a le moindre creux, un lac se forme. Au fond la plage de Hemnessand et en haut les maisons du village de Hemnes. La mer n’est quand même pas calme et un nouveau front nuageux approche.
Nous sommes en front de mer de la Mer du Nord norvégienne.
L’eau froide de l’Atlantique est propice à la croissance d’algues marines, il y en a sur tous les rochers. Cela peut être contraignant en pêchant du bord des rochers. Cependant sans algues, il n’y a pas de petits poissons qui sont la proie de ceux que l’on tente de pêcher.
L’oiseau reste à identifier. Le bec ressemble à celui de l’héron, mais les cavités oculaires sont peut-être trop grandes.
Sandvesanden
L’après-midi, nous avançons vers le sud de Karmøy à la recherche d’autres plages avec des vagues rentrantes. Malheureusement, le ciel recommence à se voiler et les effets de vagues translucides ne sont pas si poignants sans soleil.
Le soleil est voilé par les nuages, il s’agit donc de la couleur de la mer naturelle (sur du sable gris).
Skudeneshavn
Nous nous rendons donc dans le village au sud de l’île, ici le manque de soleil n’est pas si grave.
Le long de la côte sud, beaucoup d’anciennes cabanes de pêcheurs sont transformées en résidences secondaires.
Nous trouvons un petit phare au bout de la jetée sud de Syresjøen. La lanterne classique de phares norvégiens datant des années 1930 est ici montée sur pilotis. Ces phares secondaires servent en général à compléter les secteurs cachés des grands ou guident dans des chenaux entre les îles. Les divers secteurs sont différenciés par les couleurs rouges et vertes.
Em bas: ils sont en famille et sont en train de vérifier les pièges à crabe. Tous portent des gilets de sauvetage, c’est moins par les risques de la mer elle-même que par les températures basses de l’eau (choc thermique en tombant dedans).
Nous nous rendons maintenant plus au centre de la ville. Nous achetons ici une deuxième cane à pêche plus légère.
La station de télégraphe de Skudeneshavn ouvre en 1857. Elle se trouvait sur la ligne télégraphique de Mandal à Bergen. Elle a été remplacé en 1899 par un câble téléphonique sous-marin de Stavanger et passant par les îles de Kvitsøy. L’immeuble a été rénove et après avoir abrité une banque, il y a un commerce au rez de chaussée.
Hormis quelques rares maisons en briques et en pierre, la plupart des maisons sont en bois et peintes en blanc. Beaucoup de maisons sont rénovés et servent de résidence secondaire ici.
À l’origine, il s’agit d’une côte rocheuse escarpée, les quais sont construits directement sur la roche et on croit que c’est un port non-naturel:
Les fondements sur les rochers arrondis sont mis à niveau au dessus de l’eau par des pierres sèches. Par dessus viennent des constructions plus ou moins grandes suivant leur utilisation.
Les bâtiments ayant gardé leur fonction d’origine sont assez rares.
Alex est contente de se trouve entre autant de maisons scandinaves.
Dans le Gamle Skudesneshavn (vieux port Skudeneshavn), certaines maisons sont accolés au rochers.
Cette figure a été montée sur un des en 1925. L’aspect est un peu effrayant.
Le grand phare date de 1924, il a été automatisé en 1994 et rénové depuis pour des locations de vacances. Vu du nord-nord-est.
Un feu existe ici depuis 1875, il a été d’abord uniquement temporaire en hiver pour la pêche à l’hareng.
Sans soleil et avec le vent gagnant en force, la balade en ville commence à devenir désagréable. Nous allons nous réchauffer dans le Café Majorstuen. Le vieux propriétaire, né en 1933, y sert des gaufres, du café norvégien (très allongé) et du thé. Comme les gaufres sont le seul plat, il dispose d’une énorme cuvette de pâte préparé le matin et les deux fers à gaufres sont toujours en fonction. Le cadre n’est pas celui d’un café classique, la grande chambre est remplie d’objets personnels et ressemble plutôt à un salon privé.
Pêche dans le port de Åkrehamn
Nous passons sur la côte est de Karmøy et traversons l’île par la seule route est-ouest (non goudronnée). L’intérieur de l’île de Karmøy est plate, couverte de lacs et totalement sans habitations.
La majeure partie de la ville de Åkrehamn (port de Åkre) est totalement tournée vers la mer.
Beaucoup de navires en bois sont encore en service.
Il y a aussi des gros bateau de pêche ici.
La statue montrant un tonneau et une jeune femme s’essuyant le front rappelle l’époque du salage de l’hareng pour l’export à l’étranger. C’était un travail l’hiver car la pêche n’a lieu que durant cette saison. Les hommes étaient chargés de la pêche, les femmes de l’entonnage du poisson. Dans les années 1950, il y avait encore 40 usines confectionnant le hareng dans la région. La statue est une œuvre d’Arne Mæland de 2002.
Malheureusement le vendeur de crevettes a fermé aujourd’hui.
Alex reste pour faire d’autres photos dans le port de Åkrehamn pendant que Nicolas et André tentent une troisième fois de pêcher près du phare et sur les jetées de Mortholmen. Cette fois-ci se sera avec succès et juste avant qu’un orage ne s’abatte sur nous.
Au fond le phare de Åkrehamn. Les îles en face de Åkrehamn sont reliées entre-elles avec des ponts ou des jetées pour mener au phare au sud.
Au fond les îles de Avløpene.
La forme actuelle de Mortholmen n’est sans doute pas naturelle, le centre semble creusé.
Il y un phare ici depuis 1895. Plusieurs îles et écueils se trouvent au large de Åkrehamn.
Nous avons désormais deux cannes pour augmenter nos chances. C’est Nicolas qui a la première prise. Comme il est loin de nous, il a beaucoup de mal a retirer le poisson de l’eau et de l’assommer. Bien sûr, novices, nous n’avions pas tout prévu et il nous manque un manche en bois pour tuer la prise. C’est donc en attrapant le poisson gigotant par le queue et en le frappant contre le mur du quai que nous le soulageons de ses souffrances. Lorsque la pluie redouble, André prend un deuxième poisson. Nous ferons mieux par la suite pour les sortir de l’eau et les tuer. Nous sommes assez fiers, même si ce ne sont que des lieus jaunes. N’ayant pas de maquereaux à côté, on ne se rend pas trop compte du faible goût des lieus.
Sous la pluie et avec les deux poissons en main, nous retournons à la voiture. Nous avons donc une partie du dîner, il reste à trouver le quelques chose pour accompagner le poisson au supermarché de Åkra. La pluie reste forte quand nous retournons au camping et nous attendons longtemps avant de nous lancer à chauffer les poissons. Il est impossible de le faire dans le Trafic car les odeurs resteraient trop longtemps, nous ne chauffons que des légumes ou des soupes dans le camion. Malheureusement le camping de Sandhåland est assez sommaire, il ne dispose d’aucune cuisine fermé, même les bassines pour la vaisselle sont à l’extérieur.
La pluie ne cesse pas et se double d’une sérieuse tempête. Pour finir, André et Nicolas sortent et montent l’au-vent en forme de tente et orienté contre le vent en pleine tempête. Alex cuisine sous cette cabane de fortune et nous mangeons dans la voiture après avoir couché l’abri avant qu’il ne soit abattu par le vent. À la fin du repas, la météo furieuse se calme et le soleil ressort avant de se coucher définitivement. Nous aurions dû attendre juste une heure de plus.
La nuit ne sera cependant pas très calme, le vent revient et maltraite la tente de Nicolas. Par moments elle est aplatie sous les rafales. En pleine nuit, nous voyons Nicolas sortir pour fixer les sardines et nous débattons si nous devons le coucher chez nous dans le petit Trafic. Finalement, le vent se calme un peu et on dort encore bien quelques heures jusqu’au matin ensoleillé.
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