Nous restons deux semaines sur l’île principale de Guadeloupe et nous avons décidé de prendre deux gîtes à des endroits différents. Avec le recul, ce n’était pas nécessaire car on n’a pas trop économisé de kilomètres de route. Mais on a donc un déménagement à orchestrer ce dimanche 12 février, de plus Alex doit tenir une conférence de travail par skype à 9h, donc on n’est pas pressés de partir de notre première location. Pendant qu’elle est occupée sur sa tablette, André regarde sur son portable la météo des jours à venir et par pure fainéantise il ouvre le lien sauvegardé de la webcam de la Soufrière. On avait regardé le site plusieurs fois par jour en attente d’une vue sans nuages, mais durant toute cette semaine, la Soufrière était couverte et on nous avait confirmé que c’était déjà ainsi depuis plus longtemps. Avant de nous envoler pour la Guadeloupe, on avait même spéculé de partir avant le lever de soleil pour mettre les chances de notre côté, car si la Soufrière se dégage de ses nuages, c’est généralement avant 10h du matin. Bref, il est 10h, rien dans la maison n’est rangé pour partir et André regarde la photo de la webcam: le ciel complètement bleu! Il vérifie aussi sur le site local de Météo France et effectivement, cette journée est annoncée dégagée jusqu’au soir. Par la suite, de nouveau des nuages devront couvrir les hauteurs.
On accélère les rangements et on case les deux valises dans le minuscule coffre non pas sans tricher avec la banquette arrière. On enfile les vêtements de randonnée et on part en direction de St. Claude. La route monte et monte et un kilomètre avant le parking final (ça fait aussi plus de 150m de dénivelé), les voitures sont déjà garés dans les flancs de la petite route. Mais il est impossible de faire demi-tour, alors il faut monter au petit parking, y tourner avec tous les autres et redescendre. Au moins ainsi on aura la voiture à l’ombre et les aliments pris avec ne cuiront pas au soleil. On n’est donc pas seuls, on est dimanche, il fait beau, la Soufrière est dégagée la première fois depuis des semaines et il y a donc aussi beaucoup de locaux sur place. Une grande partie se trouve déjà sur la voie de la descente et une autre partie reste aux Bains Jaunes. De ce fait, ce sera supportable sur le volcan. Nous montons donc l’après-midi!
Voir aussi les information sur la page Randonner en Guadeloupe.
Au dessus du Pas du Roy
Au sud-ouest du sommet de la Soufrière, Saint-Claude, Basse-Terre, Guadeloupe, Antilles françaises, France, Union Européenne
Nous venons de monter par ledit Pas du Roy, un chemin bien aménagé et dallé de roches naturelles. On y est presque constamment à l’ombre. En arrivant sur un plateau la forêt se transforme en végétation basse à 1100m d’altitude. Le soleil tape alors plus fort.
En haut à gauche le Piton Dolomieu.
À gauche un oratoire ciselé dans la roche. Les antennes se trouvent sur la Citerne, un ancien cratère.
Droit devant au sud les îles des Saintes.
Sur le morne Houëlmont, 420 m, se trouve la webcam de la Soufrière.
L’explosion phréatique qui un jour d’avril 1798 donna naissance à l’éboulement Faujas se fit entendre jusqu’à Basse-Terre. Elle fut aussi violente que l’éruption de 1976-1977. Elle survint après déjà plusieurs semaines de manifestations éruptives, mais ne fut suivie d’aucune éruption magmatique. Cette entaille profonde porte le nom d’un célèbre géologue et vulcanologue de la fin du 18e siècle. La roche et les débris volcaniques sont très fertiles, mais aussi très acides. Peu de végétaux peuvent les peupler directement.
L’éboulement Faujas est visible vers 1350m d’altitude sur Chemin des Dames, au nord-ouest du sommet de la Soufrière.
Le sommet la Découverte, 1476 m
La Soufrière n’a pas de véritable cratère central, mais plusieurs bouches éruptives, des gouffres d’où s’échappent des vapeurs sulfureuses et des entailles profondes.
Vue du sommet vers le sud-est et sur les émanations de vapeur d’eau légèrement sulfureuse du Gouffre Tarissan.
Le Gouffre Tarissan est la seule bouche émanant des gaz que l’on peut approcher en 2017.
Pour monter au Piton Saussure, on passe la partie rocheuse sur la droite, le reste sur la crête.
Le centre de la Basse Terre est verte et montagneux. Le sommet de la Soufrière est sur la droite hors de la photo.
Entre ces restes de pitons souffle souvent la buée sulfureuse des gouffres du plateau sommital, une situation qui a sans doute contribué au nom de la formation. La plante pionnière ici est l’ananas-rouge montagne.
En arrivant au sommet, les derniers nuages se dissipent. Nous attendons la totale éclaircie en faisant une pause un peu sous le sommet et à l’abri du vent.
Au centre les Monts Caraïbes, à gauche la commune de Trois-Rivières et les Saintes au fond, à droite la ville de Basse-Terre. Au centre devant l’ancien parking haut.
Ce véritable petit massif montagneux marque le sud de Basse Terre. Son point culminant, le Vent Soufflé, s’élève à 685 mètres.
À gauche la Madeleine et à droite les Monts Caraïbes. Au fond la Dominique. Au centre devant l’ancien parking haut.
Vue en direction sud-sud-est, au fond à droite les Saintes. Sur le cône de la Citerne, 1146 m, se trouvent des antennes.
Sous le champ à gauche se trouve la ville de Basse-Terre. Devant s’étendent des maisons de St. Claude.
Cette vue va de la Pointe Zozio à la Pointe Boisjoli. Devant l’Îlet à Cabris, derrière le Grand Îlet.
Les plantes pionnières sont ici l’ananas-rouge montagne et quelques mousses.
Vue retour vers le nord.
Le Gouffre Tarissan est rempli d’acide chlorhydrique à ébullition, ce qui génère les vapeurs nauséabondes. Le niveau du liquide se trouve environ 70 mètres plus bas. Les parois sont couvertes entre autres de cristaux de soufre.
À gauche: l’Ananas-jaune montagne ou Ananas sauvage de montagne, Guzmania plumieri est une plante de la famille des Broméliacées originaire des maquis d’altitude des Petites Antilles, de Guyane et du Venezuela (source Wikipédia).
À droite: le Gouffre Dupuy est soit un effondrement, soit un gouffre bouché. Il présente un fond plat couvert de végétation. En haut le sommet de la Soufrière.
Nous avions vu monter le groupe par le chemin des Dames et le passage nord qui comportent des passages très raides. C’est un exploit de monter un homme adulte par ces chemins!
Le centre de la Basse Terre est verte et montagneux. Il est traversé par une crête du nord-ouest au sud-est passant par les Sauts de Bouillante, le Merwart, le Morne Moustique et la Matéliane.
Vue en direction nord-est, au fond la Grande Terre. Au moyen plan la Montagne de la Capesterre, 1135 m.
Descente par le Col de l’Echelle
À gauche: la vue en direction nord.
À droite: la lycopode en massue est une mousse qui pousse sur la prairie sommitale de la Soufrière.
À gauche: en bas la commune de Capesterre-Belle-Eau.
À droite: la lycopode prend aussi des formes originales.
Le chemin à l’est de la Soufrière est beaucoup moins fréquenté, il n’est pas beaucoup plus long. Il faut remonter au Col de l’Échelle vers la gauche.
Sous le Col de l’Echelle
Ce rocher semble avoir roule soit de la Soufrière, soit de l’Échelle et s’être brisé en bas.
Les muons font partie des rayons cosmiques bombardant constamment la terre. Ils traversent aisément l’atmosphère et quelques kilomètres de croûte terrestre. Le flux de muons est atténué en fonction de la quantité de matière rencontrée et ainsi on peut radiographier le volcan en mesurant la quantité de muons sortant de l’autre côté.
Dans le cas de la Soufrière, il s’agit moins de prédire des éruptions massives que de déceler les cavités et les roches altérées par le système hydrothermal. En effet, la base du côte de la Soufrière est rongée et des affaissements massifs peuvent se produire.
Il y a actuellement quatre télescopes installés autour du volcan. Il s’agit de prototypes conçus et fabriqués dans des laboratoires de l’Institut de physique nucléaire de Lyon et à Rennes. Ils mesurent en permanence le flux de muons traversant le volcan et transmettent les données à l’observatoire volcanique.
Au fond à droite on aperçoit les contours de la Martinique.
Le bassin des Bains Jaunes serait le bienvenu après une longue randonnée, mais le nombre de personnes dedans, l’eau chaude et les avertissements (ne pas plonger la tête sous l’eau à cause de microbes) nous laissent passer.
Il nous faut encore rejoindre la voiture loin en bas.
Les deux cartes montrent notre tour, la deuxième le détail du sommet du volcan.
No Comments