André avait étudié des randonnées en Guadeloupe avant d’y partir, le site zoom-guadeloupe.fr ayant beaucoup aidé. Les tours et les traces GPS sur le portable, on est parti vers l’île et une fois sur place, on a choisi parmi les tours chargés sur la carte d’OsmAnd. Or, André n’avait pas fait attention à la difficulté, vu qu’il n’y a pas de tours vraiment extrêmes en Guadeloupe. Avec 8km et 580 mètres de dénivelé, il y a de quoi transpirer, mais ce grand tour des Monts Caraïbes est classé difficile.
Voir aussi les information sur la page Randonner en Guadeloupe.
Ce sont surtout des passages sur plusieurs marches rocheuses hautes de plus de dix mètres et que l’on ne peut passer que grâce à l’aide des racines des arbres, des passages ravinés et boueux impossibles à passer sans corde (surtout après un passage orageux, mais la corde est sur place) et puis il y a aussi la mouche-café qui pullule ici. Mais sinon, il y a des longues portions sans difficulté. Bien que l’on passe longtemps en crête, il n’y a de vue qu’à deux reprises, dont une directement du sommet du Vent Soufflé. C’est notre première randonnée en Guadeloupe et en milieu tropical, on commence donc fort.
On débute sous 200 mètres d’altitude et on monte jusqu’à 685m, on passe donc différents niveaux de la forêt tropicale avec ici de nombreuses espèces d’orchidées sauvages. On n’a pu identifier que peu de plantes.
Le sentier est bien balisé jusqu’à l’acomat (grand arbre) entre la Morne Grande Voûte et le Vent Soufflé. Au-delà, les indications sont pourries par l’humidité et détruites, les marques manquent complètement. Mais le chemin est toujours bien visible. Entre le Gros Acajou et Vieux Fort il y a quelques bifurcations sans indications, vers le bas il y a un nouveau balisage.

Panneau indicateur de la Trace des Monts Caraïbes au château d’eau de Vieux-Fort. Photo © André M. Winter
Au début, la montée est paisible, ici pèse encore la chaleur du niveau de la mer. Nous découvrons la forêt tropicale du sud de la Guadeloupe.

Trace facile entre le château d’eau de Vieux-Fort et le Morne la Class. Photo © Alex Medwedeff

Racines aériennes et plantes épiphytes. Photo © Alex Medwedeff
Euphorbia tithymaloides a des tiges épaisses en zigzag, manque souvent de feuilles et les fleurs sont normalement rouges. La plante est succulente et de la famille des Euphorbiacées originaire d’Amérique centrale et des Antilles. Cette espèce est à variation clinale, avec une répartition en anneau autour de la Mer des Caraïbes. Les populations des deux extrêmes se rejoignant au niveau des Îles Vierges, ne s’hybridant pas, peuvent être considérées comme deux espèces différentes (source Wikipédia).

Euphorbia tithymaloides. Photo © Alex Medwedeff

Plante grimpante. Photo © André M. Winter
La termitière, composée de boue et de bois mâche, garde une température intérieure constante pour protéger les larves et les œufs.

Termitière entre des branches. Photo © Alex Medwedeff

Surface cassé d’une termitière en Guadeloupe
Certains arbres en sont complètement couverts de tillandsia.
Le Philodendron giganteum est une espèce de plante épiphyte de la famille des Araceae originaire des Antilles. On l’appelle siguine blanche en Guadeloupe. Cette plante n’est pas forcément épiphyte, on la trouve aussi enracinée dans la terre (source Wikipédia).

Une espèce de tillandsia. Photo © André M. Winter

Siguine blanche épiphyte. Photo © Alex Medwedeff
Il y a peu d’ouvertures dans la forêt pour voir les alentours. L’air est chargé d’humidité et la visibilité n’est pas parfaite au début

Point de vue sur les Saintes. Photo © Alex Medwedeff
Les panneaux indicateurs sont en mauvais état, on a replacé les panneaux qui était tombés par terre.

Panneau indicateur à l’acomat boucan impressionnant. Photo © Alex Medwedeff
L’acomat boucan (Sloanea carabiea) n’a pas de racines profondes, il s’aide de racines calant littéralement le tronc. Celui-ci pousse en plus sur une crête et ceci rend les racines en contre-fort encore plus hautes. Cet arbre peut atteindre 40 mètres de haut.

Acomat boucan et ces racines en contrefort. Photo © André M. Winter

Racines d’un acomat boucan. Photo © Alex Medwedeff

Racines d’un acomat boucan vues en contre-plongée. Photo © André M. Winter
Après l’acomat boucan impressionnant, le chemin change radicalement d’aspect et de difficulté. Jusque là, il fallait juste passer sur quelques passages en pente un peu glissants, mais ici le chemin passe quelques fois à gauche sous la crête et rattrape celle-ci par la voie directe et verticale. Ces passages ne sont pas difficiles, mais il ne faut pas avoir le vertige, il sont plus hasardeux par temps humides et bien sûr monter est plus facile que descendre ici.

Alex grimpe à l’aide des racines par dessus un abrupt rocheux. Photo © André M. Winter

Alex grimpe à l’aide des racines par dessus un abrupt rocheux. Photo © André M. Winter
On se troue sur la crête ouest du sommet culminant des Monts Caraïbes, mais on ne voit pas l’horizon.

Forêt tropicale avec plantes épiphytes. Photo © André M. Winter

Fleurs de Piper aequale à différents stades. Photo © André M. Winter
Nous ne verrons ces îles que de loin, du sommet du Vent Soufflé.

Les Saintes vus du Vent Soufflé. Photo © Alex Medwedeff
De gauche à droite: la Madeleine, la Petite Montagne, la Pointe de l’Acomat, le Bord de Mer de Trois-Rivières, la Pointe de la Grande Anse.

Mornes et côte sud de Basse Terre. Photo © André M. Winter
Vue vers le nord-est. La Soufrière est sous les nuages comme durant tous les jours qui suivent.

La Soufrière et la Madeleine. Photo © André M. Winter
Pour la descente en direction est du Vent Soufflé, on reste sur la crête, ici elle est raide mais sans rochers ni racines qui donneraient une prise. Au contraire, la terre glissante forme une sorte de caniveau profond par lequel on glisserait comme sur un toboggan. Une corde plate permet de passer ici sans ressortir couvert de boues et d’hématomes. Il faut bien essayer de rester en angle droit avec le terrain et donc bien se tenir à la corde, la tenue sur le sol est vraiment quasiment inexistante!

Alex descend un passage glissant à l’aide s’une corde. Photo © André M. Winter

Alex descend un passage glissant à l’aide s’une corde. Photo © André M. Winter
Comme il n’y a pas de place sur le sommet, nous descendons un peu en direction nord-est pour trouver une place pour pique-niquer. Il n’y a guerre plus que la trace du chemin pour s’asseoir. Juste installés et en train d’attaquer le casse-croûte, une trombe d’eau s’abat sur nous, même sous les grands arbres les goûtes passent très vite jusqu’au sol. La température chute assez vite et il nous faut nous couvrir d’imperméables. La pluie ne dure pas bien longtemps, mais avec le feuillage dense de la forêt tropicale, l’eau continue à tomber longtemps au-delà. Inutile de dire qu’ainsi des passages en faux plat deviennent glissant comme des patinoires. Comme par miracle nous n’avons jamais atterri sur le cul.
Les bambous poussent par grandes touffes et sont hauts de plus de 15 mètres. Il grincent entre-eux dans le vent et il y en a toujours des cassés de travers.

Forêt de bambous. Photo © Alex Medwedeff
Plus bas, des fleurs parsèment la forêt. Nous n’arrivons pas à en identifier beaucoup.

Fleur rouge dans la forêt tropicale de Guadeloupe. Photo © André M. Winter
Tradescantia spathacea est une espèce de plantes de la famille des Commelinaceae originaire des Antilles et d’Amérique Centrale. On l’appelle Gros curage ou Rhoeo Hance en Guadeloupe. Elle a la particularité d’avoir le bas des feuilles de couleur violette (source Wikipédia).
Heliconia est un genre de plantes à fleur originaire de l’Amérique tropicale et de certaines îles du Pacifique. De nombreuses espèces sont cultivées pour leurs inflorescences de couleurs vives et voyantes (source Wikipédia).

Gros curage. Photo © Alex Medwedeff

Balisier rouge sauvage. Photo © André M. Winter
Il y a des nouvelles constructions à l’est du château d’eau, le chemin y a été déplacé vers le nord.

Nouvelles maisons en haut de la Route de Matouba. Photo © Alex Medwedeff
La carte du tour:

Carte OpenTopoMap des Monts Caraïbes
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