Modica est une ville grouillante, même ce deuxième jour de noël, férié ici. Beaucoup de magasins ont quand même ouvert. En ville, il y a du monde, mais ce sont les habitants, donc aucun problème pour se garer. Curiosité de la ville, elle est blottie au fond d’une vallée profonde. C’est avec Noto dans l’après-midi une journée baroque. Ce n’est pas notre goût architectural préféré, mais ici on n’a pas trop le choix.
Nous nous garons au bas du centre ancien.
Cette tour se trouve au sud de la crête rocheuse avec le Castello dei Conti.
La Chiesa rupestre di San Nicolò Inferiore
Notre premier site de visite est une église souterraine presque lugubre. La cavité est une grotte artificielle en plein centre-ville. L’église a été redécouverte en 1987. Les fresques sur la roche nue de style byzantin tardif sont datés entre le 12e siècle et 1594. Les icônes sont du 14e siècle et couvrent un cycle de tableaux du 12e siècle. Dans le sol sont creusés cinq tombes.
Elle n’est pas du tout évidente à trouver, l’accès au souterrain se trouve au nord du plus petit rond-point dans la Via Clemente Grimaldi. Les coordonnées GPS sont 36.860170, 14.760967. L’entrée est payante.
Au centre trône un Christ Pantocrator, il tient l’évangile en main sur lequel on peut lire Ego sum lux mundi. Le cadre est entouré d’une amande byzantine, c’est le symbole de le renaissance et de la régénération.
À droite du Christ (à gauche sur la photo):
- L’icône de la Mater Domini qui tient l’enfant est typique de Sicile, mais c’est la seule représentation historique en bon état.
- Un frère saint non connu.
- Saint Guy avec un jeune visage et l’inscription delliber signifiant guérisseur. Invoqué pour guérir l’épilepsie, maladie appelée aussi la danse de Saint Guy.
- Saint Pierre avec des chevaux blancs et portant des clés.
À gauche de Jésus (à droite sur la photo):
- Saint Michel Archange est représenté avec des longues ailes. Il montre le niké (globe de la victoire chrétienne sur la mort et sur le péché) et une balance (symbole du jugement dernier).
- Saint Éloi, célèbre en Sicile durant la domination normande. La crosse avec la tête de mulet représente la fonction du saint: protéger les mulets, les animaux les plus importants pour l’économie agricole de l’époque.
- Le dernier tableau, représentant le martyre de Saint Jacques de Compostelle, plus déteint, date du 16e.
L’antica dolceria Bonajuto
Nous sommes heureux de trouve cette confiserie ouverte car nous sommes toujours à la recherche de spécialités locales. On trouve ici chocolat (aux goûts pas toujours faciles), pâtisserie et gâteaux. Le magasin se trouve dans une courte impasse menant à un escalier où l’on peu rejoindre la Via Campailla.
À droite des oranges amères confites avec du miel.
Montée vers le Belvedere Pizzo
Modica est une ville construite dans le fond d’une profonde vallée. Les rares places plates sont artificielles. La montée par escaliers raides et les ruelles très étroites sont une expérience en soi.
Les parvis des églises sont étroits et précédés de longs escaliers.
Beaucoup d’immeubles sont encore débout, mais quelle somme faut-il rajouter pour les remettre en état?
Les églises sont encore plus impressionnantes quand on vient du bas, cet effet est surement voulu. La cathédrale présente des formes rondes originales, l’intérieur est cependant décevant.
La façade principale ne laisse pas supposer un côté arrière si simple.
À droite de la cathédrale se trouve le Palazzo Polara. La famille Polara était très puissante au 17e siècle. Le palais a été donnée à la ville en 1983 et la Pinacoteca Comunale y a été installée, mais l’immeuble est fermée depuis des années. En fronton en haut: l’emblème de la famille Polara.
Parmi les curiosités siciliennes se trouvent les sacs poubelles suspendus. Cela évite de souiller les rues et les chiens et chats errants les déchirent moins. En plus, il ne faut pas descendre dans la rue.
À droite un tricycle motorisé, c’est parfois le seul moyen de passer. Mais des escaliers arrêtent aussi ces engins.
Nous continuons inlassablement de monter. Il y a une multitude d’escaliers dans les versants couverts de maisons. La plupart ne sont joignables qu’à pied.
Nous voilà sur le belvédère. On voit vers le carrefour de vallées dans lesquelles la ville de Modica est calée.
Les maisons sont serrés sur les flancs du vallon.
Nous sommes montés par ces ruelles avant.
En retournant à la voiture, nous achetons une autre spécialité locale formée d’un rouleau de pâte frite, repli de ricotta sucré et saupoudré de cannelle et de pistaches. C’est forcément très nourrissant.
Nous ne trouvons pas de place sympa pour déguster le cannolo avec du café, nous nous arrêtons simplement au parking du stade, d’Ispica.
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