Initialement, nous aurions dû arriver le soir et on voulait laisser le véhicule à la campagne et rejoindre le centre en train le lendemain. Or, la compagnie GNV avait repoussé le départ de 14 heures et on arrive donc tôt le matin. Dès que l’on quitte le port, on est au centre-ville avec sa circulation infernale et insensée (en matière de sens uniques en tout cas). Et nous là dedans sans aucun plan, sauf celui de laisser le véhicule au plus près. Lundi matin, on pourrait penser que cela marche, mais non, les gens font déjà leurs courses de noël. Ce n’est que très loin au nord que nous trouvons une place et nous nous dégourdissons les jambes sur près de quatre kilomètres pour revenir au centre. Cela nous fait passer dans les quartiers très populaires derrière le port. Arrivés au centre, nous essuyons un orage durant lequel nous nous abritons dans un abribus, voilà donc une arrivé difficile sur l’île de Sicile!
Il y a des marchés à tous les coins, c’est bien. Ce qui est plus fâcheux: pour les piétons valent parfois les mêmes détours que pour la circulation. On fait donc près de douze kilomètres à pied en ville. Autre aspect difficilement gérable et qui vaut pour toute la Sicile: les heures d’ouverture des sites, elle ne correspondent en rien aux indication des guides ni des sites internet des lieux eux-mêmes, souvent des parties des expositions sont fermés sans argument, mais tout aussi souvent d’autres parties sont ouvertes. En général, nous trouvons plus de sites ouverts alors que nous les pensions fermés.
Les immeubles en ruine près du port n’aident pas à nous égayer. Nous n’avons pas pu élucider les raisons logiques de cet état car les prix immobiliers sont aussi très élevés ici. Normalement, on rase et on reconstruit alors, mais apparemment il reste assez de place.
Les maisons sont tenus debout par des câbles serrant le pourtour des façades. Au rez-de-chaussé subsistent cependant des magasin en activité.
Mais le soleil revient peu à peu! Nous avançons vers la Vucciria, c’est le grand marché central, mais il ne s’y passe pas grand chose un lundi. Comme le soleil n’a pas encore définitivement gagné la bataille contre la pluie, nous allons manger dans le bistro Passami ù Coppu dans la Via Roma 195/197 où l’on frit toutes les spécialités siciliennes (cannolo, arancine, pizza fritta et aussi des versions sucrés). On prend tout de suite un plat très local, des arancini avec pistaches et du fromage scamorza. Il s’agit de boulettes au fromage frittes. Ce n’est pas léger comme repas, mais cela nous permet de tenir le reste de la journée.
Cette page montre notre journée à Palerme, mais certains sites ont des pages individuelles. Nous entamons un tour parmi les merveilles culturelles de la ville.
Il y a aussi du baroque à Palerme, comme sur la Piazza Bellini. La photo montre aussi un effet des visites en hiver: le soleil est extrêmement bas mais quand même fort, cela crée des grandes surfaces d’ombre très sombres.
Mais la Piazza Bellini a aussi deux monuments de renom juste en face du baroque: l’Église de la Martorana et l’Église San Cataldo sont présentés sur une page spéciale de ce blog.
Les terrasses sont bien sûr ouvertes en décembre.
Dans toute l’Italie et particulièrement en Sicile se trouvent des palais citadins à l’abandon depuis plusieurs dizaines d’années. Souvent il ne reste que la façade. La Place Pretoria est dite magnifique, mais le spectacle est gâché par ces maisons et une église en ruine. Une fontaine est entourée d’un grillage en fer forgé massif et prohibitif.
Le baroque a frappé quatre coins de maisons pour former le Piazza Quattro Canti ronde au croisement de la Via Maqueda avec la Via Vittorio Emanuele. Les statues changent aux trois autres coins, mais le système de colonnes et de niches reste identique.
On reçoit à ce stand fixe des jus de fruit frais de saison, en décembre ce sont des oranges et des grenades.
Le Duomo di Palermo est une église du 12e siècle, de style extérieur arabo-normand propre à la Sicile. La cathédrale a été construite au à l’emplacement d’une très ancienne basilique de l’empire romain transformée en mosquée au 9e siècle. Les tours datent des 14e et 15e siècles et le porche gothique catalan du 15e siècle. La nef baroque est élargie à la fin du 17e siècle. (Source: Wikipédia)
L’extérieur arabo-normand et catalan fait l’attrait de l’édifice, on se croit en Andalousie. L’intérieur baroque est décevant. Nous ne l’avons même pas photographié.
De la façade, deux grandes arcades ogivales enjambent la rue pour rejoindre le campanile intégré au Palais archiépiscopal. La façade est carrée, couronnée de petits clochetons et arcades. (Source: Wikipédia)
La Chiesa di San Giovanni degli Eremiti et le Palazzo Reale dei Normanni avec la Cappella Palatina se trouvent sur des pages individuelles de ce blog.
la Porta Nuova a été érigé en 1583 par le vice-roi Marcantonio Colonna à la place d’une construction ancienne. Les sculptures rappellent la victoire de Charles Quint en 1535 en Tunisie. La victoire est représentée par quatre grands Maures intégrés comme colonnes dans la façade. Après une explosion de poudre en 1667, la porte est entièrement détruite. Lors de la reconstruction en 1669 sont ajouté la loggia et le toit pyramidal.
En Italie, le mémoire antifasciste est encore vivante. Peut-être parce que le mot fascisme a son origine ici?
Le mercato Ballarò est un grand marché sur plusieurs rues. Cependant beaucoup de marchands vendent les mêmes produits. La mention bio est très rare et très peu de produit sont certifiés de Sicile, pourtant la plupart des fruits et légumes viennent évidemment de l’île.
Nous achetons des clémentines, des olives aromatisées au thym, du fromage caciocavallo et du salami. On ne peut qu’admirer les artichauts, les énormes fenouils et les grandes feuilles de chicorée sauvage. Ces légumes sont trop grands pour notre petite cuisine de camping.
Il faut macérer les olives soi-même.
Les feuilles de choux-fleur et d’artichaut traînent par terre.
Nous finissons notre journée à Palerme au Café Stagnitta près de la Piazza Bellini. Ils torrifient le café eux-mêmes et les viennoiseries sont excellentes.
Avant de quitter la ville pour la campagne, nous devons faire les courses pour les jours qui suivent. Nous ignorons le nutella. Ce sont des grands pots, il faut manger beaucoup pour former tout un nom. Mais il y a mieux que nutella, car bio: nocciolata, crema di cacao e noccole di Rigoni di Asiago!
Le Trafic étant garé très loin devant la ville, nous prenons le bus pour le rejoindre. Il est tellement bondé que le conducteur ne veut pas nous vendre un titre de transport. Le bus reste bien sûr bloqué longtemps dans les bouchons de fin d’après-midi, c’est à se demander si on n’aurait pas été plus vite à pied. En permanence des voitures roulent en contre-sens sur la voie réservée aux bus, conduire ici est vraiment un exploit.
Vu le chaos dans la ville de Palerme, nous chamboulons notre plan de rejoindre directement Syracuse. On reste orienté ouest, nous filons dans la nuit vers le Capo San Vito resté bien sauvage et naturel.
No Comments