Après Segesta et Selinunte nous voilà au troisième site de temples de l’ère grecque sur l’île de Sicile. Le matin, nous partons tôt en direction du site. C’est bien indiqué, le parking est à EUR4,- avec caisse automatique (ne pas perdre le ticket, l’appareil n’en sort pas si on veut en reprendre un). Les femmes à la caisse sont compétentes, on nous y confirme les heures d’ouverture d’autres sites. Nous sommes fouillés à l’entrée: les couteaux et les trépieds sont interdits, pourtant il n’y a ici que des pierres et tout est en extérieur
Sur le site sont installés des bons panneaux explicatifs en italien, anglais, français et braille. Il y a un plan à l’entrée mais il n’aide pas vraiment à l’orientation. On accède par un tunnel sous la route et par une brèche dans les remparts. Très nous nous rendons compte que la Vallée des Temples n’est pas une vallée. Elle porte ce nom car elle apparaît comme telle vue de la ville d’Argigento qui est beaucoup plus en hauteur. Bref, on se retrouve dans le quart inférieur de cette crête qui monte vers la droite et qui porte les vestiges. Il y en a donc un peu à gauche et les plus importants temples sont à droite. Il faut essayer de passer au nord et au sud en montant et en descendant, on découvre plusieurs vestiges parsemés.
La partie basse de la crête
La ville grecque était doté d’un système défensif. On entre aujourd’hui par une brèche nommée Porta V.
Comme à Selinunte, les noms de certains temples sont inconnus et portent simplement des lettres de l’alphabet. Le Temple L faisait partie du sanctuaire des divinités chthoniennes.
Au fond la reconstruction romantique du Temple des Dioscures.
Le Temple des Dioscures (faussement attribué à Castor et Pollux) est un temple dorique périptère du milieu du -5e siècle. Le coin sud-est a été remonté au 19e siècle par le sculpteur Valerio Villa Reale et l’architecte Saverio Cavallari. Cette reconstruction est certes très pittoresque, et elle est même devenue un symbole et l’un des sujets les plus photographiés des vestiges d’Agrigente, mais elle est refusée du monde professionnel, qui y voit un mélange d’éléments de différents styles et de différentes époques. (Source: Wikipédia)
De nombreux restes de tambours des colonnes cannelées qui formaient autrefois le péristyle sont disséminés sur toute la surface du temple. On peut aussi distinguer des restes de l’autel, du côté est. La ville nouvelle est très loin au nord du site antique.
Temple B ou Temple de Zeus Olympien
La partie haute des cloisons situées entre les colonnes extérieures du temple B était occupée par des sortes de niches abritant des statues de géants, les prétendus Télamons, de près de 8 mètres de hauteur, qui portaient le poids de la couverture. Ces Télamons avaient des traits carthaginois et symbolisaient des barbares vaincus, réduits en esclavage par les Grecs. Ils s’ajoutaient à une représentation du combat des dieux de l’Olympe contre les Géants, sculptée sur le fronton est du temple. En 1825, le peintre et archéologue Rafaello Politi a fait reconstituer au sol un de ces géants, à partir d’éléments épars. Le géant visible sur le site est une copie, l’original étant exposé, cette fois à la verticale, au Musée archéologique d’Agrigente, visible plus bas sur cette page.
Lors de la conquête d’Akragas par Carthage en -406, le temple, encore inachevé, fut détruit: ses pierres bien équarries, relativement petites, furent réemployées comme forteresse par les romains lors d’une nouvelle attaque de Carthage en -254 ce qui amena l’aménagement de citernes. Il ne reste guère aujourd’hui sur place que de gros éléments du soubassement et des colonnes, et même quelques beaux chapiteaux. (Source: Wikipédia)
Les blocs de l’autel du Temple de Zeus Olympien sont à leur position d’origine, l’espace était initialement rempli de terre. La surface sur la quelle était égorgés bœufs et moutons faisait 54 x 16 mètres.
Temple d’Héraclès
Des débris du temple d’Héraclès ont été trouvés disséminés sur toute la zone, par exemple des chapiteaux recouverts de stuc, comme devaient l’être beaucoup d’autres éléments du temple. Les huit colonnes visibles du côté sud ont été remontées en 1924. L’identification de ce temple dédié à Héraclès est donnée par Cicéron lui-même, questeur en Sicile en l’année -75. On voit encore bien la couverture de stuc sur la colonne.
Ce temple est le plus ancien de tous ceux situés près de la muraille sud, remontant au début du -5e siècle. Il repose sur un soubassement à trois degrés. Son plan est conforme à celui de la plupart des temples de Sicile. Son péristyle de 6 fois 15 colonnes est toutefois plus allongé que d’habitude, ce qui a permis de ménager aux extrémités un espace égal à la largeur de deux colonnes, aussi bien devant le pronaos qu’en arrière de l’opisthodome. (Source: Wikipédia)
Ces conduites appartenaient à un système de canaux, de puits et de citernes.
Temple F ou Temple de la Concorde
Avec l’Héphaïstéion d’Athènes et le temple de Poséidon à Paestum, le temple de la Concorde est l’un des temples les mieux conservés de l’antiquité grecque. Son appellation arbitraire n’est due qu’à une inscription romaine trouvée à proximité, où figurait le mot latin concordia. Il a été construit dans les années -440 à -430. En 597 de notre ère, l’évêque Grégoire d’Agrigente a fait du temple une basilique chrétienne. Chacun des murs de la cella fut alors percé de douze arcatures, et les entrecolonnements furent murés. L’entrée fut reportée sur le côté ouest, ce qui entraîna la suppression de la cloison entre le naos et l’opisthodome, tandis que la sacristie trouvait sa place dans l’ancien pronaos.
Ce temple est de tous ceux d’Agrigente celui qui a été réalisé avec le plus de précision. Les recherches ont montré que les parties inférieures du temple étaient ornées de stucs blancs, tandis que les frises, métopes et parties hautes étaient peintes de couleurs vives. Le toit était couvert de tuiles de marbre. (Source: Wikipédia)
En bas la vue du côté latéral nord. On reconnaît bien l’église formée à l’intérieur du temple. Cette utilisation postérieure a certes transformé le temple mais elle a aussi permis sa conservation.
Les inégalités du terrain sur lequel est édifié le temple sont rachetées par un soubassement (krépis) important. Son plan correspond à la forme la plus classique des temples d’Agrigente: pronaos, naos, opisthodome et péristyle de 6 × 13 colonnes. (Source: Wikipédia)
Le nom étant incertain, il porte aussi la désignation Temple F d’Agrigento.
Depuis 2011, la sculpture d’Igor Mitoraj (sculpteur franco-polonais) se trouve devant le temple de la Concorde à Agrigente.
La Vallée des Temples n’est pas une vallée. Elle porte le nom parce que la zone apparaît comme une vallée vue de la ville d’Agrigento (à droite, hors de la photo).
La ville portuaire à l’avant d’Agrigente est très industriele, y compris directement en bord de mer.
Vue dans le centre d’Agrigente, en haut à gauche est visible la Cattedrale di San Gerlando. Nous ne ferons qu’un tour en voiture en direction de la ville pour avoir une vue retour sur les temples, mais le soleil bas d’hiver crée un très fort contre-jour.
Les tombes paléochrétiennes de la Via Sacra
On trouve plusieurs nécropole paléochrétiennes avec une multitude de tombes creusés dans la roche tendre entre les vestiges grecs entre le Temple de la Concorde et le Temple d’Héra.
Rocher troué pour des tombes paléochrétiennes. Photo © André M. Winter
Temple D ou Temple d’Héra
Le Temple d’Héra ou encore Temple de Junon Lacinienne est, pour le visiteur, le dernier de la série, puisqu’il se trouve à l’extrémité sud-est du plateau. En vérité, on ne sait trop à qui ce temple était dédié: son attribution à Héra ne repose que sur une confusion ancienne avec le temple d’Héra du Capo Lacinio, près de la ville calabraise de Crotone. Du côté est se trouve l’autel de 29,3 x 10 mètres, presque aussi vaste que la cella, mais en biais par rapport à elle. (Source: Wikipédia)
En principe il n’est pas autorisé de grimper sur l’autel, mais qu’est-ce que l’on ne fait pas pour la vue?
Le Temple d’Héra fut élevé dans les années -460/-450. C’est un temple dorique périptère de 6 x 13 colonnes, construit sur un soubassement (krépis) à quatre degrés et destiné compenser les inégalités du terrain. Le temple a été incendié en -406 par les Carthaginois, puis réparé par les Romains, au -1er siècle. Des tuiles de terre cuite remplacèrent alors celles de marbre. La reconstruction du monument en ruines a commencé dès le 18e siècle. Aujourd’hui, 25 des 34 colonnes du péristyle ont été reconstituées. La colonnade nord conserve donc l’ensemble de ses chapiteaux et de son architrave, tandis que la cella est réduite à des éléments de soubassement et bases de colonnes, entre les murs d’antes du pronaos et de l’opisthodome. (Source: Wikipédia)
Rejoindre le musée au nord des temples
D’après le plan reçu à la caisse et d’après d’autres cartes, il y a un chemin à la hauteur du Temple de la Concorde pour le rejoindre le musée On passe entre les champs et sans emprunter les routes pleines de circulation. À la caisse, on nous a cependant dit de sortir au Temple d’Héra, ce qui revient à longer des routes désagréables. Ayant des cartes pour le musée, nous empruntons le chemin au du milieu entre le Temple de la Concorde et la buvette. C’est un sentier paisible, visiblement fraîchement aménagé et qui mène presque directement au musée plus au nord. On passe entre oliviers et amandiers, en haut le chemin tourne, on voit déjà la musée en face de la route
Cet amandier a une floraison prématurée, tous les autres que nous voyons en Sicile sont encore sans fleurs fin décembre. Tous les fruits ne sont pas récoltés.
Mais on arrive alors devant un haut grillage bien fermé. Bien sûr, on est en Italie, on peut grimper par dessus le grillage sur le coté gauche. Mais pourquoi casser les pieds de la sorte? Entre les temples grouillent et s’ennuient des dizaines surveillants (tous habillés en noir et aux lunettes foncées), mais il en aurait fallu un ici pour permettre une liaison piétonne. Mais ceci est logique un peu comme à Segesta, il y a un service de navettes privé qui veut gagner des sous. Bref, on grimpe par dessus le grillage et ce en face de la maison des carabinieri (police). On fera de même au retour. Nous n’avons rien à nous reprocher car nous disposons de billets valables pour les deux sites.
Museo Archeologico Regionale Pietro Griffo
Le musée d’Agrigente est un peu poussiéreux, mais intéressant quand même.
La Trinacrie est le symbole de la Sicile. Ici se voit une forme précoce sans le tête de Méduse. Ce symbole se trouve sur la partie basse d’une jarre votive en terre cuite du -7e siècle trouvée au au sud-est d’Agrigente à Castellazzo di Palma.
À gauche: une amphore de terre cuite sombre datée -520 et signée par un artiste qui se nomme Dikaios.
À droite: la figure, dessinée avec des simples traits, montre un pétase. C’est un chapeau rond dont se coiffaient principalement les voyageurs grecs. Ailé, c’est l’un des attributs du dieu Hermès, protecteur des éphèbes.
Les gouttières, éléments initialement purement techniques, étaient finement sculptées et décorées par des peintures polychromes.
Les statuettes sont des éléments votifs trouvés autour des temples de la cité antique d’Agrigente, notamment dans le système de canalisation.
Ces éléments votifs ont souvent sans glaçure.
Le géant visible sur le dehors est une copie, l’original étant exposé, cette fois à la verticale, au Musée archéologique d’Agrigente.
Fouilles autour du musée
Un ecclésiastérion est un bâtiment de réunions du peuple du -3e siècle. Après l’abandon de l’édifice dès le -1er siècle fut érigé un petit temple dit de Phalaris. Il a été transformé en chapelle à l’époque médiévale.
Ces structures ne sont pas expliqués, elle ressemblent à un petit théâtre.
Église San Nicola
Sous le musée se trouve cette église du 13e siècle de style normand-gothique. Elle faisait partie du couvent San Nicola. Aujourd’hui la partie arrière fait partie du musée archéologique d’Agrigente.
Les touristes chinois sont les bien venus visiblement.
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