Nous avons retrouvé notre camion la veille à la tombée de la nuit et vite fait des courses pour les jours qui suivent. Notre plan initial consistait à couper tout de suite vers Syracuse. Cependant l’expérience citadine stressante de Palerme et une météo mettant l’ouest à l’honneur nous font changer de plan: on veut un coin naturel et paisible pour les jours qui viennent et pour cela le Capo San Vito est parfait. Après avoir fait presque le tour de l’île nous saurons que c’est aussi le seul cap à peu près naturel et peu habité. Partout ailleurs il y a beaucoup plus de constructions et de monde.
La côte nord est couverte, à l’est et au sud il pleut, il reste donc l’ouest sous le vent où nous nous rendons. Les prévisions météo en Italie sont aléatoires, dans les îles encore plus. Mais il y a un site qui marche bien si on ne pousse pas les prévisions au-delà de 24h et si on apporte beaucoup de patience, le site rame, il est de l’armée italienne: www.meteoam.it.
Près de la Tonnara del Cofano
Nous arrivons donc le soir à un emplacement sur la côte entre Castelluzzo et la Tonnara del Cofano sur le cap du même nom à l’ouest du Capo San Vito. Nous sommes agréablement surpris du lieu au matin, au point que nous reviendrons. Aucun dérangement le soir ou la nuit (contrairement à tous les autres emplacements libres des deux semaines suivantes), juste des pêcheurs qui se garent dans la matinée à une heure où nous nous levons de toute manière. C’est l’anniversaire d’André et nous fêtons ça dès le matin.
Le soleil la, mais il fait frais et le vent est fort. Il est impossible de prendre le petit-déjeuner dehors. Au fond le Capo San Vito avec le Monte Monaco.
La route continue encore jusqu’à la Tonnara del Cofano au fond à droite du centre.
Phare du Capo San Vito
Les maisons de San Vito lo Capo sont petites, plates et toutes blanches, on sent un vrai flair nord-africain ici, Les portes et les volets sont bleus, au dessus des entrées sont appliqués des carreaux vernissés montrant des saints ou des scènes de la vie. Nous achetons quelques « dolci » et nous sortons sur le cap pour voir le phare.
Le phare, haut de 40 mètres et établi en 1859, est entièrement blanc à l’exception de la lanterne qui est grise. C’est un des rares phares d’Italie actuellement en bon état extérieur. La maison des gardiens semble habité.
Les iris diffèrent clairement des iris des Garrigues provençaux, la couleur est plus pale et plus bleue, les feuilles vertes sont moins larges et plus pliés, les pétales de la fleur sont toutes ouvertes.
Belvedere Bue Marino
Vue d’un grand belvédère le long de la route vers le nord du Cap San Vito.
La route en bas mène vers le Camping El Bahira où nous passerons la deuxième nuit sur le cap avant revenir à notre emplacement de la veille pour le troisième nuit.
La grande plaine entre les caps n’est pas alluvionnaire, il s’agit d’une grande plaque calcaire légèrement inclinée.
Après cette inspection du cap, nous allons voir les ruines de Segesta et la Tonnara di Scopello. Le soir, nous retournons vers le Capo San Vito, mais prenons place au camping ouvert El Bahira. La douche est extérieure, à 50 centimes pour 3 minutes dont 2 pour chauffer l’eau dans les tuyauteries. Le vent fort souffle toujours, c’est donc une douche à 10°C avec de l’eau à 20°C maximum. Mais on ne paye que EUR12 par nuit, on ne peut pas se plaindre. Nous prenons de l’électricité pour nous réchauffer après la douche glaciale, mais nous ne savons pas s’il faut la payer ou non.
Sur cette page nous continuons cependant à explorer le cap.
Randonnée sur le Monte Monaco au Capo San Vito
Le jour suivant, une belle journée s’annonce, mais le vent reste présent. Nous commençons quand même notre rando à la Strada Mondello, à l’entrée de la ville de San Vito lo Capo. On monte progressivement de l’ouest vers la crête et nous avons ici l’agréable surprise d’être à l’abri du vent. Ce n’est qu’en tournant vers le nord dans le dernier tiers de l’accès au sommet que le vent nous soufflera à la figure. On avance vers le nord et juste avant le sommet on trébuche sur une vieille carrière de marbre qui laisse un paysage lunatique. Les machines ont heureusement épargnés le sommet avancé qui offre une bonne vue sur le cap et les côtes environnantes, bien que le sommet en bout de crête ne soit haut que de 500 mètres environ.
Nous avions envisagé une descente alternative par une carrière de marbre plus au sud, mais celle-ci est encore en activité. Nous redescendons donc par le même chemin. Il n’y a pas de balisage conséquent, lorsque la Strada Mondello tourne, on continue tout droit. Les hébergements distribuent des plans plus ou moins utiles et indiquant les randonnées possibles.
Vue sur le cap principal de la presqu’île d’un hauteur de 250 mètres environ.
Pour ce bout de terre c’est comme sur toute cette partie de la côte: une motte calcaire plate et dépassant de 2 à 3 mètres au-dessus de l’eau. Il n’y a aucune plage de sable ici, uniquemement certaines grandes baies présentent des plages qui sont protégés des corrants par des digues artificielles.
San Vito est un village paisible hors saison et un peu plus calme que le reste de la Sicile.
La croix ne se trouve pas sur le sommet plat ravagé par l’ancienne carrière de marbre. Elle est positionnée en vue de la ville de San Vito lo Capo.
Le Capo Solanto est une autre zone plate à l’est du Capo San Vito proprement dit.
Au fond les montagnes du Capo Raisi.
Le paysage est ravagé par la mine délaissée, mais certaines formes laissés surprennent.
On coupe toujours des grands blocs uniformes. Vu les défauts présents dans les coupes, on comprend l’arrêt de l’exploitation.
En descendant, nous voyons des nuages très noirs arriver sur l’île. Ils nous accompagnent le reste de la journée du 20 décembre 2017, mais ils passent plus à l’est sans laisser une goûte ici.
On trouve peu de vieux et grands oliviers en Sicile.
La vie est rurale ici, quand elles n’est pas touristique.
Capo Solanto
Nous explorons le cap à l’est du Capo San Vito, la Punta Solana qui est aussi formée par une motte calcaire plate avancée sur la mer. Sur ce cap se trouve une vieille tour, un dépôt de marbre découpé dans la région, un phare et une tonnara abandonnée.
Au fond des nuages noirs qui resteront sur la mer. La vieille tour est trop délabrée, le phare récent a été placé à côté.
Vue en direction nord.
Le site ne se prête pas vraiment à passer la nuit en camion aménagé. À gauche se trouve en entrepôt de carrière avec des passages incessants de camions et à droite sur le pointe est située la station d’épuration. En bas à gauche notre trafic.
Vue retour depuis le cul-de-sac de la route du Parco Zingaro.
La Tonnara del Secco
Une tonnara est une madrague. Il est fort possible que ni le terme italien, ni le terme français soient encore connus aujourd’hui. Il s’agit de sites de débarquement du thon pêché en grande quantité en Méditerranée jusqu’au début du 20e siècle et jusqu’à la quasi extermination de ceux-ci. En France, les madragues se trouvaient dans des petites criques et les bâtiments ont souvent disparus. En Italie, les installations sont plus grandes car on mettait le thon souvent sous conserves sur place.
Cet ensemble est en ruine et fortement barricadé, mais fin 2017 il y avait un trou pour passer dans le mur au début de la route longeant le mur sud-ouest.
On acheminait par ici les prises. Au fond la côte du Parco Zingaro.
La cheminée en briques se désagrège lentement.
La plupart des constructions sont encore debout mais il ne reste rien des machines et des outils.
On ne peut qu’espérer que les barils soient vides.
On trouve des cases externes chez d’autres installations de même type. Nous ne savons pas à quoi elles ont pu servir.
Vue de la route en cul de sac à côté de la tonnara, en bas notre trafic. Le site ne se prête pas pour passer la nuit, le terrain est en pente et trop accidenté en bout de route.
Le soir, nous retournons à l’emplacement à l’est sous le Monte Cofano. Le temps est instable et venteux, nous sommes bien à l’abri dans notre Trafic.
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