Nous avons une journée à passer parce que notre ferry pour Cordouan a été repoussé d’un jour par manque de clients. Bien sûr, on ne nous avertit pas à temps, mais de toute manière nous comptons attendre notre passage vers le phare bien connu. C’est un des défauts de voyager hors saison. Nous nous rabattons sur le Phare de Richard, sur son aire et avec sa visite, nous passons un bel après-midi. On n’est plus sur la commune du Verdon-sur-Mer mais à Jau-Dignac-et-Loirac. Le ciel est fortement couvert, mais il fait chaud. Le soleil se montre pour quelques instants seulement.
Cette pointe presque imperceptible du cours de la Gironde était marqué par l’amer naturel de l’Arbre de Richard. En 1830, une tempête abat ce grand peuplier et il est nécessaire de marquer l’endroit pour la navigation grandissante. On s’aide d’abord d’une bouée, mais cela s’avère insuffisant. On construit alors en 1845 le phare actuellement visible qui est mis en plein service en 1846. Mais la hauteur de 16 mètres est jugée insuffisante et la tour maçonnée est abandonnée en 1870.
La même année, on place une nouvelle lanterne sur une nouvelle structure dont le socle est encore visible près de la route. C’était un grand trépied métallique haut de 30 mètres. Sur le socle se trouve actuellement une réplique au 1/10 réalisée en 1997 par la section professionnelle du lycée de Pauillac. Ce phare métallique était le feu arrière d’une chaîne directionnelle, le feu avant se situait sur le bateau-phare Talais. Ce système est démantelée sans remplacement en 1953, le phare en fonte et en acier est détruit en 1956 et le site restant avec l’ancien phare est vendu à un privé qui le laisse à l’abandon.
En 1982, un groupe de jeunes lance une première restauration illégale, mais la commune de Jau-Dignac-et-Loirac rachète le site en 1988. L’Association Communale du Phare de Richard se crée en 1993 et restaure la maison du gardien pour y installer un petit musée de la pêche et de la navigation sur l’estuaire de la Gironde. Ce n’est qu’en 2009 que l’ancienne verrière est remplacé par une lanterne identique à celle du phare à son origine. Fabriquée en fibres, elle a été réalisée par le Lycée de la Mer à Gujan-Mestras. Le site est ouvert principalement en été.
Quand nous ne sommes pas dans le phare, en train de manger sur les tables de pique-nique ou dans notre Trafic aménagé à passer le temp et à lire, nous explorons un peu cette côte de l’estuaire de la Gironde. Sur la digue sont alignés des cabanes de pêche au carrelet, mais par marée basse, on n’y voit aucune activité. Il n’y a même pas de bateaux qui naviguent sur la Gironde.
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