Nos amis, présents de puis plus longtemps que nous dans le Jura, nous proposent de faire une randonnée sur une crête qu’ils ont vu du sommet d’une autre montagne et qui semble attrayante. Une fois n’est pas coutume, nous ne nous occupons de rien et nous suivons nos amis en voiture. En passant la frontière suisse et en montant vers la droite ensuite, un vague souvenir du passage refait surface en nous. Ce n’est qu’en passant aux fermes alpines de la Gittaz et en nous arrêtant sous le Col de l’Aiguillon (« Sur le Tour ») que nous sommes sûrs d’être passées ici. Or c’était en plein hiver en décembre 2015. À l’époque, nous étions montés par le Chalet des Aiguilles et descendus par les éboulis à l’ouest de la crête rocheuse.
Nous changeons donc de plan pour cette fois-ci en prenant quelques risques en nous fiant aux petits trait sur la carte OSM. Au pied sud de la paroi longe un sentier et il s’arrête lors du seul passage vers la crête. Nous n’en savons pas plus en nous mettant en route avec trois enfants.
Ce sentier au pied de la paroi n’est pas bien visible et il y en a plusieurs variantes. Il n’est pas possible de descendre beaucoup plus bas parce qu’une autre marche rocheuse force à rester en hauteur. Nous longeons donc la falaise. Cela monte et descend, mais nous avançons entre éboulis, gravats et arbres tombés.
Nous passons des zones un peu plus larges et donc faciles et à plusieurs reprises, nous bouchonnons devant la falaise et l’abîme. Le sentier initialement bien visible s’est complètement perdu. Le GPS nous indique que la montée devrait être quelque part ici, mais nous ne trouvons que de la roche verticale.
Après la vue désespérante (photo droite en haut), nous descendons d’un cran et nous voyons alors un couloir sur la gauche qui remonte derrière un pilier. On tourne donc de 180° vers la gauche pour entrevoir la montée.
On ne débouche pas directement sur le plateau sommital. Il reste des prés très pentus à monter. On arrive alors un peu à l’est de la croix. La crête n’a pas de sommet bien marqué, mais il est vrai que la croix marque le le sommet absolu.
Partout autour, on voit sur des collines et des prés alpins.
Au sud et à l’est s’aligne la chaîne principale des Alpes avec le Grand Combin de Grafeneire et le Mont Blanc qui dépassent tous les autres. La vue est en principe bonne, mais une couche nuageuse compacte rend la lumière très diffuse.
Après une pause bien méritée, nous longeons la crête qui est couverte de prés sur la face nord. On y marche très aisément. Il y a cependant plusieurs grottes dont certaines ont deux entrées. Elles se trouvent logiquement entre la paroi sud et le côté nord plus plat.
La première n’a pas de nom, le trou en surface n’est pas accessible, il se trouve aux coordonnées 46.796736, 6.487518. L’accès bas bien plus facile est un peu plus à l’ouest, on passe vers le bas puis on peu remonter vers le trou qui apparaît alors sous la forme d’un cœur.
Vers l’est, la crête s’abaisse de plus en plus. Au fond se trouve le Lac de Neuchatel.
La deuxième grotte est la Cave Noire, le nom est trompeur parce que la roche est blanche ou grise. L’accès bas, le plus impressionnant, se trouve aux coordonnées GPS 46.799848, 6.493509. On descend d’un cran, puis on longe un rebord rocheux et celui-ci mène directement à l’ouverture sud. Ce couloir naturel est en descente et au début assez large, mais il faut vite s’accroupir en avançant. Les virages dès le départ font que l’on se retrouve très vite dans le noir. Le sol est jonché de pierres de différentes tailles. Vers l’avant, le niveau se stabilise, mais le tuyau se rétrécit. On sent un courant d’air. Uniquement André avance d’une vingtaine de mètres avant de retourner à la lumière du jour du portail sud.
À l’entrée on trouve des graffitis gravés durant les siècles et les décennies précédentes.
Il y a aussi une entrée nord, c’est un trou vertical vers le bas aux coordonnées 46.800234, 6.49412. Un homme pourrait s’y glisser, mais on ne voit pas le fond. On y accède par une sente qui bifurque du chemin principal vers le nord dans la forêt.
Peu après cette deuxième grotte, nous prenons le chemin sur la gauche qui nous ramène au point de départ. On descend d’abord de manière assez rapide en forêt pour arriver sur une piste forestière. Quand celle-ci tourne à droite, on continue toit droit pour remonter sur un pré qui se trouve sous le Col de l’Aiguillon.
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