INFO
- Se garer à Ancône
- Visite de la ville en deux heures
Nous sommes voyageurs et nous aimons les ports comme les phares, tous deux symboles d’échappées lointaines. Les villes portuaires ont toujours un charme un peu rude, une histoire souvent mouvementée et très souvent elles sont encore bien vivantes de nos jours. Nous avons pu observer cela à Gênes fin décembre 2017 et à Trieste au printemps 2015 pour ne citer que des exemples de grands ports Italiens. Ancône est un petit port comparé à ces deux, mais il a tout ce qu’il faut: un grand bassin portuaire naturel, des chantiers navals, une cathédrale aux accents marins, des phares et ses cafés où les travailleurs font leur pause.
Nous nous garons au port au sud du lazaret à la forme pentagonale. Il y a ici des places gratuites, mais nous ne savons pas si c’est ainsi par temps normaux. Nous sommes ici un dimanche matin d’automne en pleine crise du corona virus et il n’y a aucune activité de ferrys dans le port. Lorsque nous partons vers midi, quelques camions se rangent dans la zone douanière, mais il n’y a toujours pas de navire aux quai. Par temps et activité normales, les places de parking doivent être plus difficiles à trouver.
Le port et le lazaret
Ancône dispose encore de son lazaret, c’est l’immeuble du port destinés aux gens devant passer la quarantaine pour protéger la ville et le pays de de maladies contagieuses qui arrivent depuis la mer. Appellé Mole Vanvitelliana, l’édifice pentagonal est bâti en 1732 et forme une île entourée de fossés. Plus tard, il sert d’hôpital militaire et de nous jours pour des manifestations culturelles. En 2020, il est en travaux, mais la visite semble possible.
La photo montre le côté sud, c’est la seule porte au niveau de l’eau et celle par où entraient les arrivants devant passer 40 jours dans l’enceinte pour voir s’ils montrent des symptômes de la peste, du choléra ou d’autres maladies contagieuses courantes dans l’est du bassin méditerranéen au 18e et au 19e siècle.
Nous ne savons pas à quel évènement culturel le cheval rouge fait référence.
Ancône était un fief fasciste dès les années 1920, on en trouve quelques traces par ci par là.
La porte côté terre du lazaret et la Porta Pie se font face. L’arc de 1789 est donc l’arrivée des voyageurs dans la ville, en passant cette porte, ils voient directement sur la cathédrale et le phare.
La cathédrale prône sur un des points les plus hauts de la ville. Nous voulons la visiter et nous savons que les messes du dimanche débutent à 09h00, 10h30, 12h00 et 17h00. En partant du principe qu’elles durent une heure, nous devons arriver en haut vers 10 heures pour avoir la possibilité de visiter l’intérieur. Nous montons donc assez rapidement en direction de cette colline.
De la promenade du port, on voit aussi vers le nouveau phare.
Nous reverrons le port d’en haut plus tard.
Quelques palais et églises de la vieille ville d’Ancône
Le siège de la préfecture se trouve dans un immeuble de style renaissance avec un un grand beffroi. La façade a l’air bien vieilli et une partie semble plus récente. L’immeuble avait été fortement touché par les bombardements libérateurs de 1943 et 1944.
Datant du 13e siècle, le Palazzo degli Anziani est le siège de la République d’Ancône et l’hôtel de ville actuel.
L’église San Francesco alle Scale date du 14e siècle, sa forme actuelle est en partie due aux bombardements de la seconde guerre mondiale.
À différentes reprises, on voit retour sur le grand bassin portuaire. Les quais des ferries sont vides lors de l’année du corona virus 2020.
La Cathédrale Saint-Cyriaque d’Ancône
Le Duomo di Ancona est une église de style romano-byzantin du 12e. Elle est dédiée à saint Cyriaque de Jérusalem, c’est le patron de a ville, son corps se trouve dans une tombe de la crypte de la cathédrale.
La façade tripartite est précédée d’un large escalier, au-dessus duquel s’élève le porche du 13e siècle. Il est évasé, toujours de style roman, formé par un sixième arc complet soutenu par quatre colonnes. Les colonnes avant reposent sur des lions de marbre rouge de Vérone. Le lion de gauche protège un agneau ou un mouton entre ses pattes, tandis que celui de droite écrase un serpent. Dans le sous-arc il y a quatre reliefs représentant les symboles des évangélistes. Le portail est de style roman-gothique et construit en pierre blanche de Conero et en marbre rouge de Vérone. Il est orné de faisceaux de colonnes supportant une série d’arcs ogivaux autour desquels se trouvent des reliefs aux images symboliques: bustes de saints, figures d’animaux réels et fantastiques, motifs végétaux. Au-dessus du porche, il y a un grand oculus à charpente romano-lombarde et, sur les côtés, deux fenêtres.
L’intérieur, en forme de croix grecque, est assez dépouillé et sombre. Nous arrivons juste à la fin d’une messe et sortons quand la suivante se met en place. Un gardien règle l’accès à la porte principale.
Les cryptes sous chaque transept sont conservé dans l’ensemble leur caractère initial. Elles possèdent dix colonnes attribuées au bâtiment d’origine, un temple dédié à Vénus du 3e siècle avant notre ère. On y trouve la tombe de St. Cyriaque.
Assez à l’écart se trouve le campanile de la cathédrale. Il est beaucoup moins soigné. Sa base est une tour militaire de la fin du 13e siècle. Ce clocher est achevé en 1314.
Le grand parvis de la cathédrale sert malheureusement de parking. Mais on en a une bonne vue sur les grands chantiers navals de la ville. On y construit actuelles des navires de croisière de luxe qui sont de taille moyenne. Nous sommes surpris de voir les ouvriers y travailler le dimanche pendant la crise du Covid-19 et pendant que la plupart des bateaux de croisière sont à l’arrêt pour une durée indéterminée.
Colline du Parco del Cardeto
Le monticule au sud-est de la cathédrale est un peu plus haut que celui de la cathédrale. Cet ancien fort est maintenant un parc ouvert au public. Pour le rejoindre, il faut d’abord descendre vers l’amphithéâtre romain. Nous aurions bien aimé le visiter, mais à l’entrée on nous dit de prendre les tickets quelque part en bas dans la ville. Nous n’insistons pas et montons enfance vers la colline.
L’ancien phare d’Ancône
Appelé Colle Cappucini, ce phare de 1860 est inactif depuis 1965. Depuis, la lanterne a été enlevée. Il semble que le site avait été nettoyé et ouvert à la visite au début des années 2000, mais quand nous passons, la porte principale est sommairement barricadée nous découvrons l’intérieur du bâtiment complètement vide.
Nous pouvons monter sur la tour! Cela fait un peu urbex, surtout qu’il n’y a presque pas de graffitis ni des vitres cassées. L’escalier en colimaçon est propre, mais des morceau de ciment sont tombés du mur ou du plafond de l’escalier. La lanterne manque, mais le tronc est couvert par une coupole en verre. La porte vers la galerie autour de l’ancienne lanterne est ouverte et on découvre le panorama à 360° du plus haut point d’Ancône!
Ancône a été une ville prise assez vite par les fascistes de Mussolini et le port était une importante base des occupants allemands nazis qui n’on pu être chassé qu’avec des tonnes de bombes lancés d’avions. La ville en a souffert, mais les nazis ont aussi purgé tout ce qui ne leur plaisait pas, ils ont tenté d’effacer le passé juif de la ville.
Le nouveau phare est plus petit et plus bas que l’ancien. Cela est dû aux grands feux et à un autre grand phare sur le port même d’Ancône.
De l’ancien phare, on voit toute la ville, le bassin du port et la colline avec la cathédrale.
Nous passons beaucoup de temps dans le parc et l’heure avance, nous devons redescendre en ville. Cela passe par des quartiers assez nouvellement construit. Par endroit subsistent des d’anciens murs ou des restes d’un chevet d’une chapelle médiévale. Plus bas, nous passons près de la halle du marché qui n’est plus en très bon état, mais elle reste fonctionnelle. Elle est bien sûr fermée le dimanche.
Sur la Piazza Roma se trouve une curieuse fontaine aux bouches multiples. Sur le site, il y avait déjà une fontaine à l’époque de la Grèce antique, qui a été incorporée dans les murs de la ville au Moyen Âge. Son nom semble dériver du mot latin Càlamus, Canna, témoignant qu’il était dominé par un environnement marécageux. Démoli en 1503, elle a été reconstruite entre 1559 et 1560 dans le style Renaissance-Maniériste. Elle se présente comme une longue série de treize bassins sous autant de masques jetant de l’eau, dont dérive la dénomination commune de Fontana delle Tredici Cannelle. Les masques, dont 12 sont en bronze, la bouche centrale est en pierre, représentent des satyres et des silènes.
Italie oblige, on passe plus d’églises que l’on ne peut visiter. On a fait le compte: durant ces deux semaines, nous avons vu et/ou visité 46 églises, chapelles ou baptistères. Le comble pour des athéstes.
Les chambres du commerce semblent toujours avoir eu assez d’argent pour s’offrir des palais luxurieux. Celui-ci est malheureusement coincé dans une rue étroite ce qui ne le met pas en valeur.
La construction de ce bâtiment a commencé en 1442, dans une période très prospère d’un point de vue économique. Il est situé très près du port, qui a toujours été la plaque tournante des échanges commerciaux intenses d’Ancône et on voulait créer un lieu de rencontre des commerçants et où ils peuvent gérer leur commerce.
La façade, de style gothique vénitien, est érigée de 1451 à 1459. Divisée en trois parties par quatre colonnes en relief qui se terminent chacune par un pinacle, chacun contient une statue représentant quatre vertus cardinales: de gauche à droite, ce sont: l’espoir, la force, la justice et la charité. Les deux parties latérales présentent de grandes fenêtres en verre coloré en forme d’arc pointu concave dans la partie inférieure, fermées depuis 1758 pour des raisons statiques. Dans la partie supérieure, ils abritent des fenêtres à meneaux aveugles et, dans la partie centrale, il y a la statue du chevalier héraldique des armoiries d’Ancône.
À gauche du magnifique palais se trouve le Palazzo Benincasa, plus sobre, il date aussi du 15e siècle.
Comme précisé plus haut, le fascisme et les nazis ont sévis dans la ville pour éradiquer le la vie juive. Ce n’est que très tard que l’on tente de s’en souvenir. Les stoplertseteine (pierres d’achoppement ) de la Via Della Loggia sont assez récents. Ils ont été installés par le créateur de ce bon moyen de souvenir lui même: Gunter Demnig.
Nous finissons notre visite d’Ancône, notre journée et nos congés dans un petit café d’ouvriers sur le port d’Ancône. Il est juste en face de la porte côte mer du lazaret de quarantaine. Nous retournons par la suite directement au Tyrol pour plonger dans l’automne gris dans tous les sens du terme. L’hiver pointe sont nez et un autre confinement est programmé. Nous sommes heureux s’avoir pu partir ces deux semaines fin septembre!
Notre retour se passe sur la voie directe. Il s’agit de 630 kilomètres sans encombres.
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