Attention, cette description de randonnée date de décembre 2021. Entre temps, les passages difficiles ont pu changer, en général cela signifie empirer. Nous évitons normalement de donner sur ce site des descriptions détaillés de tours de randonnée car on préfère les placer sous les randonnées de Provence-Guide.Net. Mais celle-ci passe sur des portions interdites par arrêté municipal et ne peut donc pas être rangée dans les randonnées grand public. Une manière légale, mais non moins escarpée de rejoindre le Cap Sicié est décrit sous Côte sauvage du Cap Sicié. Une carte avec notre tracé GPX de la journée se trouve en bas de page.
On part ce 28 décembre 2021 du studio dans les Plaines de la Seyne vers le sud. Nous explorons la côte entre Fabrégas et le Cap Sicié. Comme hier, la météo n’est pas des meilleures durant notre séjour ici et nous devons fuir plusieurs fois vers l’arrière-pays varois pour voir le soleil.
L’Anse de Fabrégas
Nous tenons de rester au bord de la mer quand c’est possible et d’avancer le plus loin vers le Cap Sicié. Il s’agit de vérifier et de corriger le tracé d’une randonnée que nous avions faite en 2010. En effet, le dernier passage entre la Grande Pointe des Jonquiers et le poste photoélectrique du Cap Sicié est ne peut plus être franchi. Ceci nous permet aussi d’explorer toute cette côte soumise aux glissements de terrain et aux nombreux interdits.
Nous découvrons d’abord les pointus sur les calles des pescadous de Fabrégas. Il n’y avait et il n’y a toujours pas de port ici et les anses ne proposent aucune protection contre la houle et le vent d’est venus du large. Les petits bateaux de pêche sont posés ici pour être plus près et plus rapidement près des zones pêche, les pêcheurs habitant historiquement à la Seyne et à Saint Elme.
Jusqu’en 1935, les pêcheurs se contentaient de haler leurs embarcations sur les plages avec des treuils à main et des rondins de bois. On construit alors ces longues cales en forme de rampe dans les rochers. Des chemins de bois, aujourd’hui optimisées par des cylindres roulants, permettaient de tirer les bateaux rapidement hors de l’eau et hors de la portée de la houle. La remontée se faisait avec une manivelle, rapidement remplacée par des petits moteurs aux sommet des « rails ».
Dès 1945 commence cependant la motorisation des pointues. Ils peuvent désormais rentrer aux ports. Les cales sont donc majoritairement abandonnées. Les cales se trouvent sur le domaine public maritime et les usagers n’en sont pas propriétaires. Cette situation n’arange pas les choses pour leur conservation. Une association de bat pour préserver les cales et de maintenir les autorisations d’occupation temporaire (AOT). Elle gère les attributions et force les locataires à utiliser et à maintenir les calles en bon état.
Au nord de l’Anse se trouve un plateau entouré de d’anciens murs. On dirait les restes d’un fortin napoléonien comme on en trouve sur les Îles d’Hyères. Mais le site a aussi été occupé durant la Seconde Guerre Mondiale, on reconnaît quelques bases circulaires de batteries. Curieusement, on ne trouve pas d’information sur ces installations militaires.
Pointe du Bau Rouge et Pointe de St. Selon
Nous entamons maintenant notre marche vers le Cap Sicié. Cela commence par un grand détour vers l’intérieur des terres sur le Chemin du Bau. On peut pas passer par le bord de mer à cause de glissements de rochers mais on ne peut pas non plus passer par l’escaler dans lotissement. Il est condamné pour une raison qui nous échappe, les mauvaises herbes poussent désormais dessus.
Dans le deuxième virage en épingle, on peut enfin emprunter un chemin forestier au-dessus de la Pointe du Bau Rouge. On peut, si on n’est pas repoussé par les panneaux affichant les arrêtés municipaux nommant les accès interdit par noms. Juste derrière se trouvent les anciens panneaux affichant ces mêmes chemins sur des cartes. Il est donc difficile de s’y retrouver.
Mais on peut encore continuer sur 200 mètres avant de trouver le chemin barré. Peu avant se trouve un avertissement assez curieux: « un sanglier de 160kg rode! ». Qui se fatigue à faire un tel panneau, qui a intérêt que tout le monde rebrousse chemin ici? Le seul chemin autorisé monte vers ladite Corniche Varoise, la route avec beaucoup de circulation sur le Cap Sicié.
Nous ignorons la barrière et continuons en légère descente.
L’escalier est un peu délabré, mais encore majoritairement en bon état. Des rochers et du béton peints rappellent maintes fois que l’on approche une plage naturiste.
La côte entre la Pointe de la Grande Falaise et la Pointe de Saint-Selon
C’est la seule section à peu près sans risque où l’on peut descendre vers la mer.
En arrivant en bas de l’escalier, on voit retour vers la Pointe du Bau Rouge. Les parties rouges sont des coulées de terre et de pierres qui ont assez récemment glissés. Le passage du cap est donc vraiment dangereux. Mais il est tout à fait possible d’avancer sans trop de danger vers la Plage du Bœuf à quelques minutes au nord, elle est visible sur la photo en bas.
Au nord des rochers ont voit aussi sur St. Mandrier. Au fond le Mont Coudon qui clos la couronne montagneuse autour de Toulon à l’est. Sous la montagne se trouve la plage des Sablettes.
Les rochers sont aussi le refuge des oiseaux de mer.
En passant le cap, on retombe sur un graffiti rappelant les caractère naturiste inofficiel de la plage. Vu que l’accès est officiellement interdit, les naturistes ont sûrement la paix ici.
En avançant vers la Pointe de St.-Selon, on passe des plages de galets et des rochers qui se rapprochent de l’eau. À deux reprises, on doit attendre que les vagues se retirent pour passer. On trouve certaines installations pour monter des tentes ou du moins avoir un terrain plat au-dessus de la plage.
Au centre de la Plage du Jonquet se trouve une coulée de rochers qui semble encore active, il vaut mieux ne pas s’attarder ici.
Nous voilà arrivés à la Pointe de Saint-Selon. Ici nous attend un autre grand escalier maçonné. Il est impressionnant quel investissement a été fait ici pour un site uniquement joignable à pied. Il est lamentable et triste que l’on investisse aujourd’hui uniquement en parkings et dans des sites accessible en voiture. Mais au moins ainsi cette côte aura plus de paix.
L’escalier qui monte ici commence de manière bien plus délabrée. La partie basse a été détruite par houle et un peu plus haut l’escalier en béton est largement sapé. Mais la construction massive semble encore bien tenir le coup. Après la première section, l’escalier est fixement posé sur le versant naturel. Uniquement la partie basse est un peu aléatoire. Le poids d’un randonneur ne le fera pas basculer, il faudrait les forces de la houle par très mauvais temps pour saper encore plus la construction.
Le long de la montée, on a la vue sur la suite de de la côte. Elle devient de plus en plus raide avec des pointes rocheuses qui tombent verticalement dans la mer. Plus haut se trouvent des zones géologiques très instables occasionnant des chutes et des coulés de pierres. Il n’y avait jamais ce sentier continu au fil de l’eau pour cette raison. Certaines cartes indiquent un chemin descendant du chemin des douaniers vers la Pointe des Jonquiers, mais cela est très embroussaillé ne mène vers ces plages soumises aux glissements de terrain.
L’escalier se termine et le chemin continue à monter. On tombe sur une autre barrière interdisant l’accès et peu après, on retrouve le large chemin douanier qui est ici encore en bon état et officiellement ouvert.
De la Pointe de Malpasset à la Grande Pointe des Jonquiers
Le chemin facile et balisé se termine environ 500 mètres après l’avoir retrouvé. Un premier sentier monte après même pas 200 mètres vers la route de la Corniche Varoise. Un deuxième chemin se trouve après 450 mètres , il monte par les Terres Gastes en direction de Notre-Dame de Mai.
En continuant le chemin des douaniers, on passe d’abord quelques talus arrangés ici apparemment pour signifier que l’on ne peut pas continuer ici. Très vite, on tombe sur un portail assez explicite. On a rajouté des grillages à droite et à gauche les dernières années, mais ils sont bien sûr percés et on passe aisément à droite. Le chemin est ensuite plus étroit, la végétation commence à se rapprocher, mais il n’y a encore aucun danger.
Entre la Pointe des Jonquiers et la Grande Pointe des Jonquiers se trouve une zone meuble où le terrain a glissé et le chemin est emporté. Il faut ici monter vers la droite et contourner ce glissement par le haut. Cette coulée de pierres semble dater de plusieurs dizaines d’années car on retrouve encore des balises rouges et bleues sur les rochers.
Par la suite, le chemin est presque normal, il y a mêmes des restes d’une rambarde. On retrouve les balises rouges et bleues qui marquent aussi la descente du sémaphore en ruine des Terres Gastes vers les installations militaires au Cap Sicié.
Bien sûr, plusieurs coulées de terre et de petites pierres attestent de la mobilité du terrain. Mais il n’y a pas de coulées massives récentes. Peu avant la Grande Pointe des Jonquiers, le chemin est plus accidenté et on passe sous des grands rochers fissurés. C’est peut-être un passage délicat après des fortes pluies. C’est aussi l’endroit où on voit le mieux sur les Rochers des Deux Frères.
Impossibilité de passer au sud de la Grande Pointe des Jonquiers
Quelques mètres après avoir tourné le cap on voit droit sur le Cap Sicié et ses installations militaires en ruine. On reconnait à gauche le monte-charge du poste photoélectrique et des bâtiments sans toit.
Un peu en arrière des maisons se trouve l’autre passage barré par un portail comme nous l’avons croisé à Malpasset.
L’interdiction de passer ici entre la Grande Pointe des Jonquiers et le Cap Sicié est bien justifié. La photo en bas montre l’aspect de ce versant de montagne en complète décomposition. Au premier plan se trouvent encore quelques rochers durs et moyennement solides, mais le chemin est couvert de gravats fins ruisselant en permanence d’en haut. Le creux du chemin est donc parfois complètement remplis de gravats.
Plus loin, dans le creux, on voit une zone aux rochers plus sombres. C’est la partie complétement meuble et désagrégé. Le chemin n’y existe plus que sur des courtes section et sur celles-ci se trouvent des trous béants.
Nous retournons donc sur nos pas vers Malpasset. Sur la photo ci-bas, on voit à l’horizon du versant des pins. C’est ici que se trouvent les rochers fissurés sous lesquels il faut passer.
Revenus à l’extérieur de la zone interdite, nous prenons le premier sentier qui monte sur la droite. Un panneau exagère un peu le danger car on reste constamment au nord de la zone dangereuse, donc au nord de la Pointe des Jonquiers. Les lacets du chemins s’avancent cependant plusieurs fois vers cette arête rocheuse.
On y trouve même une table d’orientation orientée plein est avec Toulon à gauche, Les Rochers des Deux Frères et Hyères devant et le Cap Sicié à droite.
Nous ne montons finalement pas jusqu’au sémaphore. Quand le chemin rejoint la piste, nous descendons vers le nord et la maison forestière et le camping de la Forêt de Janas. Ici, nous tournons à droite, montons un peu le long d’un autre camping et descendons ensuite dans le vallon qui donne droit sur l’Anse de Fabrégas. La piste fait des détours inutiles, mais un chemin passe assez droit en descente. Il est un peu embroussaillé et il faut vraiment descendre jusqu’au ruisseau. On retrouve alors un autre sentier avec des balises privées qui file droit dans le premier virage notable de la Corniche Varoise.
La route de la Corniche Varoise est large et assez récente sur la partie est du massif du Cap Sicié. Mais personne n’a pensé qu’il y a aussi des randonneurs ici, surtout si on ferme un à un les accès aux sentiers côtiers. Car même là où les sentier balisé du littoral la longe officiellement, il y a juste une bande de cailloux entre la route et la glissière de sécurité.
Cette randonnée en vidéo
Le lendemain, nous explorons le centre de la Seyne.
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