Nous avions tenté le Kystriksveien du sud au nord à l’aller, c’était sous le beau temps. Ce 20 septembre 2022, après la randonnée à Litlverivassforsen, nous le prenons dans l’autre sens, on le fait presque en entier, mais la météo est bien plus capricieuse. Nous n’avons pas de pannes de ferry cependant.
Nuit à Storvik
Cette baie se trouve sur la route Fv17 entre Saltstraumen et Forøy. Elle n’a rien de spécial, c’est pour nous un emplacement pour passer la nuit sur le port au nord de la baie. C’est bien tranquille, il y a un banc que l’on pourrait utiliser s’il ne pleuvait pas le soir et s’il faisait plus chaud le matin pour le petit déjeuner. C’est en tout cas ici que nous commençons à enfiler six liaisons en ferry en deux jours.
Les quatre photos sont prises le matin du 20 septembre 2022 où il y a une trêve de pluie. On aère le Trafic pour l’occasion.
Au large se voit un semblant d’éclaircie. La journée restera couverte mais majoritairement sèche.
Route de Storvik à Forøy
Sur cette portion de route, on contourne un cap caché derrière des îles et on passe la localité Ørnes. C’est ici que nous voyons passer ce navire de la compagnie Hurtigruten entre la côte et l’île Mesøya. Il a dû faire une halte à Ørnes.
On s’enfonce ensuite dans le Glomfjord pour passer dans le très long Svartistunnelen qui nous fait sortir à la base de Holandsfjorden (Nordfjorden). D’ici nous espérons voir quelques bouts du grand glacier Svartisen. Mais les nuages sont très bas et les glaces sont sur le plateau et ne descendent plus trop dans les vallées. Le changement climatique ne fait pas halte devant la Norvège.
En avançant le long du Holandsfjord jusqu’à sa partie centrale resserrée et en s’arrêtant au cap Brasetvikneset, on peut voir un peu plus de glace bleue. Ici, Engabreen descend encore bien loin vers la mer. Brasetvikneset est après la baie Holandsvika où partent en saison des navettes vers l’autre rive pour des randonnées justement vers cette langue glaciaire. Le 20 septembre, il n’y a plus de transferts jusqu’à la saison estivale de 2023.
Ferry de Forøy à Ågskardet
Nous continuons de longer le Holandsfjord et nous aboutissons forcément au quai de Forøy. Nous n’attendons pas longtemps ici. Ce passage est très court avec à peine deux kilomètres de traversée.
On voit le but de la rive de départ. La montagne au fond à gauche est Blokktinden, on la verra encore plusieurs fois indépendamment des boucles de la route et des ferrys pris.
Vue retour du quai d’arrivée à Ågskardet.
Pause à Dragvika
La route de Ågskardet à Jetvik, le quai de départ du prochain ferry, n’est pas bien longue. Il faut traverser la presqu’île sur laquelle on est arrivé et tourner à gauche pour remonter le long du Tjongsfjord vers la baie Reppa.
Un tunnel permet de passer ensuite dans un paysage de lacs et de baies marines imbriqués jusqu’à Jetvik. En arrivant, nous voyons que le ferry suivant part trois heures plus tard. Ce n’est pas une erreur ou une panne de ferry, c’est l’horaire d’hiver qui contient une longue pause midi. Les ferrys ne sont pas accordés entre eux. Une première chose à faire est de prendre un café dans le seul local du village. Il ne se trouve pas près de l’embarcadère au sud, mais près des quais initiaux au nord de la presqu’île. En dépit des bonnes affiches, nous ne voulons pas passer les deux heures restantes dans ce café.
Il fait beau, nous retournons de quelques kilomètres en direction de Kistastraumen et plus concrètement à Dragvika ou se trouvent quelques cabanes et un ponton flottant idéal pour pêcher dans le courant de cette partie resserrée. Or, c’est presque marée basse et l’eau ne bouge pas beaucoup. Peut-être une raison pour que les poissons ne mordent pas, c’est en tout cas l’excuse que nous trouvons. Pendant qu’André pêche, Alex photographie les environs.
Cette pêche côtière vise en général le maquereau ou lieu jaune. Ce sont tous les deux des poissons prédateurs que l’on prend avec des leurres d’une soixantaine de grammes. On lance le plus loin possible, on attend que le leurre coule sans cependant toucher le fond et on remonte lentement le fil avec la poulie. La forme du leurre le fait bouger dans l’eau comme un petit poisson ou comme un calmar.
La grande canne, le vent et le poids du leurre rendent l’opération fatigante, c’est une pêche sportive. Après une heure de lancers, André ressent une douleur dans le coude au point d’arrêter ces tentatives infructueuses. Plus tard à la maison, ces examens par échographie révèlent un tennis-elbow (épicondylite) en stade assez avancé. Ce n’est bien sûr pas dû au quelques heures de pêche sur les côtes norvégiennes. André est expert arboriculteur et taille des arbres fruitiers en hiver et au printemps. Le travail au sécateur manuel pendant plus de cinq ans semble avoir occasionné cette blessure douloureuse des tendons des doigts qui se rejoignent tous en un point à l’extérieur du coude. Le travail sur ordinateur pendant 25 ans n’a sûrement rien arrangé. C’est la pêche en Norvège qui révèle ce malheur. C’est même assez chanceux car cela permet à André de débuter des traitements conséquents à temps.
Ferry Jetvik – Oldervika – Kilboghamn
Nous pouvons enfin prendre le ferry. Il est 15h20. L’embarquement est rapide comme toujours quand on est enregistré à FerryPay.no. Le dernier véhicule est sur le ferry et il appareille.
Ce trajet est sensiblement plus long, il dure environ une heure. En saison, il y a des liaisons directes, mais maintenant, hors saison, le ferry fait escale à Oldervika (Sørfjord), c’est juste avant d’arriver au terminus de Kilboghamn.
Pour sortir vers le Værangfjorden, il faut passer ces quelques îles à la sortie de Skjåvika, c’est la baie abritant l’embarcadère Jetvik.
Au nord de Skjåvika.
Au large on voit le sommet marquant Rødøyløva sur l’île Rødøya.
Il est aussi fort utile de se retourner car on voit l’autre face de Blokktinden, elle est un peu moins marquante.
Bien que le trajet soit long, le buffet n’est pas ouvert. Sans doute c’est parce que nous sommes en plein après-midi et hors saison. Nous restons aussi un peu à l’intérieur. Le ciel est certes dégagé, mais il y a du vent et les températures ne dépassent pas 10°C.
Lors de ce passage en ferry, on passe aussi le cercle polaire. Sur la route E6 se trouve un grand bâtiment dédié à cette frontière purement géométrique, ici on a planté un globe similaire à celui qui se trouve au Cap Nord. Il est bien visible du ferry, mais peu de passagers y prêtent attention. Il se trouve sur un cap alors que le cercle polaire passe en fait une bonne centaine de mètres plus loin au nord.
La montagne massive derrière le montument est Telnestinden avec 973 mètres au-dessus de la mer. Il y a du dénivelé ici quand on part du niveau zéro!
L’arrêt à Oldervika est très rapide. C’est une partie de côte de la terre ferme, mais elle n’a aucun raccordement au réseau router restant.
L’arrivée à Kilboghamn est rapide, tellement rapide que nous ne le prennent pas en photo. Il est environ 16h30 quand nous débarquons, mais ce n’est pas encore notre dernier ferry de la journée.
Route de Kilboghamn à Nesna
Cette portion de route longue de 90 kilomètres est faite en plus d’une heure de conduite. Il nous faut un peu plus longtemps car nous nous arrêtons pour le jeu du soleil qui s’abaisse entre les nuages et les îles au large.
La première photo est prise en roulant à Åsheim, c’est au sud du port de Åsnes. Le tout est au bord de l’Aldersundet, c’est un chenal naturel entre la côte et l’île Aldra.
L’arret suivant est à Kleivhalsen, c’est un rocher au cap marquant la partie sud de l’Aldersundet. La hauteur de 70 mètres permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble. Nous passons ici assez longtemps.
D’abord la vue vers le nord-est.
Au nord se trouve l’île Aldra avec cet impressionnante montagne.
Vers l’ouest s’ouvre l’Océan Atlantique non sans être encombré de milliers d’îles sur une bande d’une largeur de 35 kilomètres.
La troisième halte se trouve sur le plateau Sjönfjellet. La route longe la passe maritime Sjona. Nous sommes entre Myklebustad et Nesna.
Le quatrième arrêt est près de trois kilomètres plus loin sur le route Fv17 en direction de Nesna, près de Kålitinden. Ici commence la descente du plateau Sjonfjellet.
Ce peu de soleil à la fin de cette journée grise fait vraiment du bien!
Skogsleira est une baie vaseuse où débouche la rivière Longsetelva.
Ferry de Nesna à Levang
Il s’agit d’une traversée très courte. Tellement courte et rapide, que nous en photographions ni l’embarquement, ni le débarquement. Les quais sont classiques. Seule différence: à Nesna se trouve un bar ouvert.
Contrairement à d’autres quais d’embarquements, nous ne trouvons à Nesna aucune information quant au départ du prochain ferry. Nous ne trouvons rien en ligne, les horaires en ligne étant ceux de la saison estivale. Même des gens dans le bar tout près ne savent rien.
Il est 18 heures et nous ne savons même pas si un autre ferry fait encore le passage vers Levang. Nous nous mettons alors en recherche d’un emplacement calme pour la nuit en avançant jusqu’au bout de la route Hammarøya. La route est en travaux et les rares parkings potentiels sont encombrés d’engins de construction et de bidons de goudron. C’est sans charme aucun.
Nous revenons donc à Nesna avec l’idée de chercher un emplacement ici ou sur la presqu’ile Skog. C’est alors que nous voyons approcher un ferry et aussi un affichage pour un départ quelques minutes plus tard. Nous avons juste le temps de rouler sur le ferry. Nous faisons donc encore cette dernière traversée ce 20 septembre 2022.
En débarquant à Levang, nous nous mettons de suite à rechercher un emplacement pour la nuit. La nuit commence à tomber. On ne roule plus qu’une dizaine de kilomètres sur la route Fv17 vers le sud et nous tournons à gauche pour monter vers un parking vers le barrage de Forsland. La route est barrée au-delà du parking.
Route Levang – Tjøtta
Le deuxième jour sur la route FV17 est aussi couvert que le premier. Ce 21 septembre 2022, nous continuons la route vers le sud. Nous repassons donc sur le pont Helgelandsbrua déjà traversée à l’aller, mais sous une météo bien plus plaisante.
Après le pont, on se trouve sur l’île d’Alsta. Nous voyons que nous avons du temps avant de prendre le ferry suivant, nous nous arrêtons donc à l’église d’Alstahaug.
Pause à Alstahaug Kirke
L’église d’Alstahaug est l’une des trois églises médiévales en pierre du Helgeland, dans le nord de la Norvège; les deux autres églises sont à Dønnes et Herøy. La construction de l’église-halle romane commenc vers 1200. Elle remplace une ancienne église en bois.
Deux phases de construction peuvent être distinguées. La salle du chœur a la structure la plus ancienne. Son portail sud, flanqué de deux colonnes à base attique et voûté d’un arc qui présente l’ornement typique des « étoiles englouties » (karveskurdstjernene), permet une détermination plus précise de la période de construction. La deuxième phase de construction peut être datée d’environ 1250.
De 1863 à 1865, l’église d’Alstahaug a été largement remodelée et modernisée. Afin d’agrandir la nef, une partie de la structure médiévale a été démolie. Le matériau de construction a été extrait d’une carrière à proximité de l’église. Le résultat de ces modifications est une église typique du 19e siècle avec un clocher en saillie et de grandes fenêtres. Le passage médiéval relativement étroit menant à la salle de l’autel a été conservé à l’intérieur. Une restauration a été effectuée dans les années 1960, qui a redonné à l’église son aspect médiéval: le toit pentu, les petites fenêtres et la tourelle faîtière avec sa forme typique en oignon sont revenues.
Le poète et traducteur de la Bible Petter Dass est pasteur d’Alstahaug de 1689 à 1707. Le presbytère et la grange du presbytère, deux bâtiments en bois peints en rouge, abritaient le musée Petter Dass jusqu’à ce qu’un nouveau bâtiment du musée soit érigé. Cependant, Dass n’a pas vécu ici, car le presbytère n’a probablement été construit qu’après sa mort.
Tjøtta – Forvik
C’est un trajet de 1 h et 10 minutes (17,5 km) et celui où nous devions attendre plus de quatre heures à l’aller parce que le nouveau ferry électrique était en panne. Aujourd’hui, nous prenons ce trajet dans le sens nord-sud et le ferry électrique Stokkafjord marche à merveille. Il pleut et nous ne nous aventurons pas dehors.
Nous revoyons aussi le ferry qui nous avait dépanné deux semaines plus tôt.
La météo reste assez affreuse. La photo ci-bas n’est pas un version en noir et blanc.
Le ferry sent tout neuf.
Le ferry Stokkafjord, IMO 9895496, est construit en 2022 par le chantier naval turc Sedef Shipyard à Tuzla près d’Istanbul. Long de 80 mètres, il peut transporter 60 voitures et 250 passagers. Il est hybride car il dispose de moteurs diesel de secours. Ses batteries ont une capacité de 2034 kWh, c’est la consommation moyenne mensuelle d’une famille vivant dans un appartement récent de 90m².
Le garage est fermé lors du trajet, mais il s’ouvre grandement lors des embarquements et débarquements.
Andalsvåg – Horn
Ce trajet est court, nous l’avions aussi pris à l’aller où il faisait plus beau.
Vennesund – Holm
Le dernier ferry sur le Kystriksveien Fv17 que nous prenons aussi bien à l’aller qu’au retour. La longueur de traversée est d’environ 5 kilomètres ce qui le range dans les distances moyennes le long du Kystriksveien. C’est aussi notre dernier ferry lors du retour avant celui entre Oslo et Kiel.
Ici, il fait encore moche, nous ne passons pas de temps sur les ponts extérieurs.
Il est 14h20 quand nous quittons le ferry à Holm. Il pleut toujours, on continue la route vers le sud.
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