Le musée du chemin de fer norvégien à Hamar

Nous venons ici le 29 août 2022 directement depuis le débarquement du ferry à Oslo.

Ticket d’entrée au Norsk Jernbanemuseum. Photo © André M. Winter

Notre fils était toujours fasciné par les chemins de fer et aujourd’hui, étudiant, il se dirige vers la planification du transport en commun. Quoi de plus normal donc de visiter le musée national du chemin de fer norvégien (Norsk Jernbanemuseum)? Le musée se trouve à Hamar au bord du lac Mjøsa. L’entrée coûte environ NOK80,-.

Il a été fondé en 1896 et montre le premier matériel roulant en Norvège. Le lieu est dû à un handicap initial de Norvège: On y comptait trois écartements de rails différents. Hamar était longtemps une gare de changement d’écartement et avec l’unification pour la voie normale (écartement standard UIC de 1435 millimètres), la plupart de ces installations devenaient superflues. On se sert aujourd’hui des différents écartements à Hamar pour toutes les locomotives, wagons et voitures historiques. En plus du matériel roulant, le musée rassemble aussi un bon nombre de gares et de stations historiques qui ont été rassemblés ici dans un parc au bord du lac.

Plage de Hamar sur le lac Mjøsa près du musée de chemin de der. Photo © Nicolas Medwedeff

Halle centrale

Le musée est organisé en un bâtiment central à l’est de la route, on y trouve aussi les caisses. Tout le reste se trouve dans le parc entre le lac et la route. On y trouve des hangars avec d’autres locomotives et un immeuble avec une exposition sur les chemins de fer durant l’époque fasciste de Norvège. On commence logiquement par la grande halle. Il n’y a cependant pas de logique historique ni thématique. Tout semble arrangé de manière assez aléatoire. Les locomotives à vapeur portent des numéros historiques, la numéro 16 est effectivement la seizième.

Voiture passager comparable NSB B nr. 265 de 1878. Photo © Nicolas Medwedeff

Wagon à bagages ouvert. Photo © André M. Winter

Il est possible de monter sur une gallérie pour avoir une vue d’ensemble.

Sur le côté sud se trouvent des exposition thématiques et des bureaux de vente de tickets et des salles d’attente d’antan. Le train était un grand vécteur pour le tourisme en Norvège et ici c’est symbolisé par les skis.

La halle des locomotives

On trouve ici quatre locomotives à vapeur des années 1911 à 1926, la première locomotive électrique et une draisine d’inspection.

Plaque de fabrication de la locomotive à vapeur NSB type 32a nr. 288. Photo © Nicolas Medwedeff

Chasse-neige devant la locomotive à vapeur NSB type 27a nr. 234 de 1912. Photo © André M. Winter

Locomotive électrique NSB type El 1. Photo © Nicolas Medwedeff

Dans le cadre du changement d’écartement qui a eu lieu en 1920 et de l’électrification ultérieure de la ligne de chemin de fer d’Oslo V à Brakerøya en 1922, la NSB a acheté 22 unités de la série El 1 à des fabricants norvégiens en tant que première série de locomotives électriques. La partie électrique a été construite par Per Kure Norsk Motor- og Dynamofabrik à Hasle, la partie mécanique par Thunes Mekaniske Verksted. Les locomotives ont été utilisées dans le service de trains de marchandises et de voyageurs.

La conception de la locomotive est comparable à celle de la bavaroise EG 2, mais elle présente également les caractéristiques des locomotives à châssis de pont telles que les prussiennes EG 511 à EG 537. Elle a un châssis principal continu et deux bogies couplés à deux essieux, chaque essieu étant entraîné par un moteur via un arbre intermédiaire à bielles. Les dispositifs de traction et d’amortissement sont disposés sur les bogies.

Les moteurs électriques sont montés chacun dans le bogie et recouverts d’un capot fixé au châssis principal. L’interrupteur d’alimentation, le transformateur et les dispositifs de commande sont situés derrière la cabine du conducteur. Les deux moteurs délivrent au total 940 chevaux, la locomotive pèse 62 tonnes et atteint une vitesse de pointe de 70 km/h.

Hangar Kløften

Cet hangar à marchandises date probablement de 1854. Il provient de la ligne Norsk Hoves-Jerbane. On utilisait le chemin de fer pour acheminer de la glace dans les villes du sud.

La halle à voitures

On y trouve une voiture royale ayant servi à amener les rois pour le couronnement à Trondheim, diverses petites locomotives mais aussi la plus grande locomotive à vapeur de Norvège.

Tour pour axes de chemin de fer de Curtis & madeley 1853. Photo © Nicolas Medwedeff

La locomotive Paal prenait de la vapeur sous pression en un lieu central et roulait tant qu’il lui en restait avant de devoir retourner à la centrale. Elle servait sur un terrain d’usine.

La locomotive nr. 2 Urskog de 1895 sert aujourd’hui à faire fonctionner le petit train du parc. Il n’est en service que lors des vacances d’été norvégiennes.

Les locomotives de type 49 étaient des locomotives avec tender des chemins de fer norvégiens Norges Statsbaner (NSB) pour le service de trains express lourds. Il s’agissait de la série de locomotives à vapeur la plus grande et la plus puissante du NSB. Sept pièces ont été construites entre 1935 et 1941. Les derniers ont pris leur retraite en 1958. L’une des locomotives, connue sous le nom de Dovregubben (le vieil homme de Dovre) d’après son principal domaine d’application, la Dovrebahn passant par Dovrefjell, est conservée au Norsk Jernbanemuseum à Hamar.

Locomotive à vapeur NSB type 49c nr. 470 Dovregubben. Photo © André M. Winter

Locomotive à vapeur NSB type 49c nr. 470 Dovregubben. Photo © Nicolas Medwedeff

Poste de conduite de la Locomotive à vapeur NSB type 49c nr. 470. Photo © Nicolas Medwedeff

On trouve encore d’autres curiosités dans le musée, parmi lesquelles du matériel roulant à remettre en état.

Voiture-lit Sovevogn WLABo1a nr. 705 de 1925 en mauvais état. Photo © André M. Winter

L’ancien bâtiment administratif

Ici se tient l’exposition « rails sombres » retraçant l’histoire des chemins de fer norvégiens sous le régime fasciste de Quisling, soutenu par les nazis allemands. Comme partout, l’infrastructure à souffert de cette politique raciste et guerrière, que ce soit par des nombreux actes de sabotage par la résistance intérieure ou par les raids britanniques.

Les affiches dans l’entrée mettent l’ambiance glauque. Elles étaient affichés dans les salles d’attente des gares.

Affiches fascistes norvégiennes. Photo © André M. Winter

Locomotive décorée de croix gammées. Photo © Nicolas Medwedeff

Horloge du bâtiment administratif du NSB qui a été détruit par le « gang d’Oslo » lors de l’action « Betonblanding » le 14 mars 1945. Dans ce bâtiment, les troupes allemandes, le transport d’armes et de munitions ainsi que le transport des prisonniers de guerre et les déportations de Juifs étaient administrés. Le but de l’action était de freiner le retrait allemand du front occidental.

On expose aussi des documents absurdes comme ce double de carte d’identité pour étrangers qui ne peut pas être utilisé comme carte d’identité. Elle est issue par l’Organisation Todt, force d’intervention Wiking, Région plaire. Ce groupe de génie civil et militaire du Troisième Reich s’occuapait aussi de l’administration locale et des déportations. La personne sur ce papier est de nationalité française, de profession aide pharmacien. Pierre Cullmann est décédé le 4 juillet 2001 à 79 ans.

Document d’étranger non valable comme document. Photo © André M. Winter

On passe finalement une bonne heure dans le musée. Nous laissons la voiture et nous allons faire quelques courses dans le Maxi Storsenter Hamar pas loin. Nous ne trouvons d’abord pas l’entrée, puis pas la boulangerie et ensuite celle-ci n’est pas vraiment bonne. Mais nous étions avertis, le bon pain est rare en Scandinavie. On retourne au parking où se trouve des tables de piquenique qui sont idéales pour notre pause midi. Des toilettes sont aussi présentes, le lieu est aussi utilisé par les camping-cars pour passer la nuit.

Le musée est aussi décrit dans une vidéo sur notre chaîne:

Nous ne pouvons pas rester ici, nous n’avons pas infiniment de temps et il faut avancer vers le nord. On cherche un emplacement dans la vallée de la Lora.

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