C’est notre dernier jour entier en Grèce. Demain, nous devons reprendre le ferry vers l’Italie. Notre route pointe toujours vers le nord. Elle continue d’être sauvage, on passe même à l’arrière des rares villages côtiers. À partir de Πογωνιά (Pogonia), la route contourne un autre cap assez sauvage par l’intérieur des terres. On redescend une autre fois vers la plaine entrecoupé de marais, ici ce sont en partie des salines actives.
La Forteresse Agia Mavra
Nous sommes sur la commune touristique de Λευκάδα (Lefkada). Notre but n’est cependant pas la ville ni la grande plage, mais le phare placé sur la forteresse vénitienne Κάστρο Αγίας Μαύρας (Fortresse Agia Mavra, Sainte Maura). Nous garons le Trafic moyennement bien à l’ombre sous la tour portant le phare.
On paye l’entrée de EUR3 par personne, mais on refuse d’acheter le livre explicatif du site en anglais. On espère tirer cette information d’Internet à posteriori. Un panneau indique l’interdiction de photographier lors des travaux. Il y en a quelques uns, mais vendredi midi personne ne travaille, tout le monde photographie donc.
La forteresse est grande. Les parties subsistantes, relevés ou ajoutés sont le phare, des cellules ressemblant à des prisons, une maison carrée qui était peut-être la poudrière et une chapelle orthodoxe aux allures légèrement baroques.
À l’époque médiévale, tout le quartier s’appelait Château d’Agia Mavra et les historiens pensent que pendant un certain temps, le nom a été utilisé pour désigner l’ensemble de l’île de Lefkada. Le premier château a été construit au 14e siècle. Il a fait l’objet d’importantes rénovations et il est assez bien conservé à ce jour. Il a été construit par les anciens dirigeants de Sicile dans le but principal de protéger la vieille ville. À son apogée, l’intérieur du château comportait des citernes, des quartiers et des bâtiments administratifs.
Une église dédiée à Agia Mavra se trouve dans la partie sud-est.
Du fort, nous voyons des grands eucalyptus non loin, juste de l’autre côté du canal. On le franchit à l’aide d’un grand pont-bac tournant. C’est le seul passage routier entre le continent et l’Île de Lefkada. Il y a aussi beaucoup de petits voiliers qui utilisent cette passe pour éviter la mer ouverte. Il y a ici donc des longues coupures formant des grands bouchons car des deux côtés du pont-bac se trouvent des croisements de route. Le petit bac faisant les passages avant rouille simplement un peu plus près du fort.
Nous passons donc ce pont-bac pour rejoindre les grands eucalyptus ombrageant. On tente d’abord de trouver un endroit loin de la route, mais nous revenons au croisement avec le petit parc de grands eucalyptus. Les bancs y sont en état de délabrement avancé, mais supportent encore notre poids pour un casse-croûte. On a la vue directe sur le croisement, le pont-bac, le château et la buvette des camionneurs. Ce n’est pas glamour, très bruyant, mais divertissant quand même.
Le site est aussi décrit cette vidéo de notre chaîne:
Préveza
Pour continuer en direction nord, nous devons repasser le pont-bac. Une déviation à partir d’Agios Nikolaos nous force à prendre l’autoroute A52 jusqu’à Πρέβεζα (Préveza). Elle se termine avant le passage de mer au sud de la ville. Après quelques virages suit un péage et on entre ensuite un tunnel sous la mer, c’est le détroit du Αμβρακικός Κόλπος (Golfe Ambracique). La descente n’est pas très longue, la profondeur atteinte est d’environ 25 mètres. Nous continuons vers la route nationale en bord de mer vers le nord.
Nous avons un souci: le manque d’eau pour la douche. Les points d’eau répertoriés sur notre route sont rares et avec un très maigre débit. On n’en voit pas d’autres non plus. Nous visons donc le dernier dans le village côtier de Mytikas. La fontaine a aussi un débit ridicule, mais on peut poser le bidon et attendre le remplissage à l’ombre. Alex profite du temps d’attente pour acheter deux bières réfrigérées.
Une chapelle à Kato Riza
Nous avons aussi besoin d’un emplacement pour la nuit. Tous ceux sur la côte sont sans ombre sur des plages sans aucune intimité. On avait noté un site utilisé par 1tent1world. C’est la chapelle Άη Γιώργης (Saint Georges) accessible par une route regagnée par la végétation sur un petit cap rocheux entre deux grandes plages près de Κάτω Ριζά (Kato Riza). Le site est en principe idéal, la piste est en mauvais état, mais sans dénivelé notable. Des camions L2 peuvent accéder et faire demi-tour à la chapelle. Il y a la place pour peut-être 3 petits camions.
Mais il y a deux défauts qui nous font rechercher une autre place. Premièrement une conduite d’eau percé qui génère certes une belle végétation, mais aussi un bruit strident irrégulier et énervant. Le deuxième problème est de notre propre faute: on arrive à 15 heures et il n’y a presque pas d’ombre, bien que des grands arbres soient présents. On cherche d’abord l’ombre sous deux cyprès chétifs devant la chapelle, mais ce parvis bétonné devant la façade blanche est un véritable fourneau, on ne tient pas longtemps et c’est André qui presse de partir ou du moins de bouger jusqu’à ce qu’il fasse plus frais. Nous avons encore oublié la prémisse du voyage en van dans un pays chaud: rechercher l’ombre pour le temps de la sieste.
En route pour l’arrière-pays et Valanidoussa
Les sites alternatifs sur les plages sont hors de question, les rares campings peu accueillants avec leur grand nombre de caravanes fixes. Sur l’application park4night on ne trouve rien d’autre. Alex lance une recherche de chapelles sur Google Maps et en trouve une dans les collines à l’arrière de la côte. Il faut prendre des très petites routes assez dégradées et on arrive au village montagnard de Βαλανιδούσσα (Valanidoussa). La route vers la chapelle sans nom au sud du village est en descente et majoritairement couvert d’un gravier calcaire grossier. La route est faisable avec des petits camping-cars, peu de végétation frotte les côtés.
Autour de la chapelle assez récente se trouvent cinq à six places assez plates. On est en vue de quelques maisons isolées du village de Valanidoussa et d’une étable en forêt visible au sud-ouest. Un fermier fait des aller-retour en mobylette entre ces étables et le village. Quelques chiens aboient à divers endroits mais ce n’est pas un vacarme continu. Lors de notre passage, quelqu’un jouait de la musique grecque assez tard la nuit, mais ce n’était pas assez fort pour passer les boules quiès (avec la fenêtre ouverte).
Un grillage se trouve autour de la chapelle, mais le portail est ouvert comme la chapelle elle-même. Derrière le pilier droit du portail se trouve un robinet d’eau actif servant appartement surtout à arroser les arbres plantés. Nous ne savons pas si c’est de l’eau potable, mais les chances sont fortes ici dans les montages. Le parvis est couvert et il y a une vieille table en plastique à laquelle nous avons joint nos chaises de camping pour le repas du soir et le petit déjeuner.
C’était notre dernière nuit en Grèce et elle était presque aussi tranquille et charmante que la première.
Nous continuons maintenant vers le Nécromantéion de l’Achéron.
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