Au nord de Σταυρί (Stavri) part une petite route vers le hameau d’Αγία Κυριακή (Agia Kiriaki). À partir d’ici, on peut soir randonner vers le Κάστρο Τηγάνι (Cap de Tigani), très dénudé, soit marcher vers la chapelle Παναγία Οδηγήτρια (Ekklisia Odigitria, Hodiguitria) blottie sous la falaise. Nous prenons l’option deux, la chapelle. On marche d’abord sur une piste, puis sur un sentier dans les rochers. Il n’y a pas de difficulté spéciale sur cet accès, il est cependant entièrement en descente pour l’aller. Cela signifie qu’il faut remonter au retour, mais ce ne sont même pas 100 mètres de dénivelé. Il faut moins d’une heure pour l’aller et le retour, mais il faut bien sûr aussi du temps pour regarder l’édifice religieux sous la falaise.
Ci-bas la vue du chemin sous la falaise vers la chapelle.
La chapelle n’est que sommairement rénovée, mais très originale. La porte donnant sur la mer est fermée à clé, celle à droite n’est fermée que par une corde à renouer en ressortant. Cette porte coince sérieusement. L’édifice semble avoir été remodelé plusieurs fois. Cela se voit surtout au clocheton sous la porte de droite.
En y pénétrant, on arrive dans un vestibule sous le clocheton et donnant sur la partie centrale sous l’étroit dôme. Deux colonnes de marbre avec des chapiteaux sans doute spoliés, soutiennent excentriquement le dôme. L’iconostase est en trois parties comme pour presque toutes les chapelles orthodoxes. Ici, la partie centrale n’est guère plus large que les chapelles latérales. La plupart des voûtes et passages sont cadrés de marbre ciselé, mais ces pièces semblent être aussi un remploi. Un livre se trouve sur le pupitre et des cierges et du pétrole lampant sont rangés sur le côté.
En montant à droite de la chapelle vers la falaise, on voit d’abord une cavité naturelle ayant servi de cuisine à feu ouvert, toutes les parois sont noircies. On peut continuer à gauche de cette baume et donc passer derrière la chapelle. On descend alors vers une cave moite qui est à moitié creusé dans la roche et à moitié accolé à la chapelle. Le fond est creusé de citernes, on reconnaît des rigoles d’écoulement d’un bassin vers un autre. Ces bassins sont trop courts et trop larges pour avoir été des sépultures rupestres. On reconnaît quelques niches ciselées dans la roche, nous nous demandons quel rapport elles peuvent avoir avec ce local sinon fonctionnel.
L’approvisionnement en eau semble avoir été un souci et cela indiquerait qu’au moins un moine devait vivre ici. En montant/escaladant à droite de la baume noircie, on arrive sous une grotte un peu plus grande fermée dans la moitié basse par un mur avec une petite ouverture en bas. Le sol de cette grotte est formé de voûtes en partie effondrées. On peut penser qu’il y avait aussi des réserves d’eau ici.
Le soleil n’arrive ici vers le début de l’après-midi, nous cassons la croûte à l’ombre entre les deux grottes en attendant que le soleil éclaire mieux la chapelle. Pendant que nous mangeons, arrive un autre randonneur. Il nous salue en grec et il trouve aussi la porte ouverte sur le côté. Il reste longtemps dans la chapelle, il prend encore des photos de l’extérieur, puis nous ne le revoyons plus. Nous sommes surpris de le voir nous attendre quand nous nous apprêtons à partir. Il nous demande très directement en parfait anglais si nous pouvons le ramener du début de la rando à la route principale.
La discussion suivante révèle qu’il est canadien de Toronto, étudiant d’urbanisme et immigré grec de la troisième génération au Canada. Il passe ses congés d’été en Grèce pour visiter sa famille parsemée, mais qui vit majoritairement dans la région d’Athènes. Il aime la nature et randonner, il s’échappe donc plusieurs fois quelques jours des réunions familiales. Sa motivation de venir voir cette chapelle est double: sa grand-mère est originaire de la presqu’île de Mani et elle avait un calendrier avec une photo de cette chapelle originale.
Nous ramenons effectivement le randonneur uniquement à la route principale car il doit aller vers le nord pour rentrer sur Athènes et nous allons vers le sud. Il continue en stop car il n’y a ici pas assez de transports en commun.
Ce beau site est aussi décrit en vidéo:
Nous avan1ons le long de la côte pour une nuit haute perchée au-dessus de Váthia.
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