La météo annoncée ce 8 septembre 2022 tient ses promesses. Nous avons déjà vu que la journée a commencée très belle lors de la route jusqu’à Reine. La plus belle journée est pour la randonnée emblématique sur Reinebringen. La vue n’est en tout cas pas surcotée. Plusieurs autres légendes urbaines doivent être relativisées ici.
- Il n’y a pas de parkings dédiés hormis ces deux: à la bifurcation vers le village de Reine et 150 mètres plus loin au nord (Hesthaugen). Par beau temps ces parkings sont pleins. Les seules autres alternatives sont payantes dans le village et encore plus loin.
- Le début du sentier se trouve le long de l’ancienne route vers Moskenes. On passe donc sur le nouveau tunnel.
- Depuis 2022 mène un chemin en marches de granite jusqu’au premier point de vue à 435 mètres (GPS 67.9277442, 13.0745865) et même un peu au-delà. Cette installation crée par des népalais n’a qu’une vocation: préserver le sol de l’érosion et endiguer les touristes. Les marches font entre 20 et 40 centimètres de haut, c’est tout sauf une hauteur standard. Il y en a donc environ 1600. C’est bien plus fatiguant à la montée qu’un chemin normal et c’est casse-genoux à la descente, surtout parce que l’emploi de bâtons n’est pas bien possible. Bien que cela apparaisse plus facile qu’avant, c’est toujours aussi fatigant.
- Le chemin suivant est aisé jusqu’au sommet Reinbringen proprement dit à 484 mètres (GPS 67.9278367, 13.0714434). Au-delà, tout est difficile et exposé. Cela commence par un passage en descente encore faisable avec un peu d’expérience, mais sous les sommet Helvete qui culmine à 615 mètres (GPS 67.926564, 13.060016) se trouvent des dalles à gravir qui sont franchement difficiles. Au-delà suit une descente vertigineuse dans un col que nous n’avons plus entrepris.
- Par beau temps, on marche à la file indienne à cause de l’affluence. L’escalier est assez large pour ça. On voit des gens de toutes les nations. Des gens habillés et chaussés n’importe comment.
- Si on continue au-delà du sommet Reinbringen, il faut obligatoirement un équipement de montagne avec des bonnes chaussures.
Bref, ce n’est pas une partie de plaisir.
Après environ 700 mètres de marche le long de la route E10 et de son ancienne version interdite aux véhicules moteur, on ne peut pas rater la montée vers Reinebringen. Le panneau indique 1,1 kilomètres. C’est la distance dans le plat. On monte en même temps de 480 mètres, cela relativise toute distance horizontale. Nous allons en somme plus loin, on rajoute 400 mètres horizontaux et 40 verticaux.
Ces marches montent dans un cirque sous la crête du Reinebringen et au-dessus de la baie Ramsvika, En bas la route E10 vers Moskenes.
Les marches sont fatigantes et n’en finissent pas. Le grand avantage en partant le matin: il y n’y a que peu de personnes en descente. On gagne progressivement en hauteur.
Alex et André ont besoin de 50 minutes entre le début des marches et le premier point de vue. Ce point n’est qu’une brèche vers 430 mètres entre une élévation sans nom de 449 mètres et la suite de la crête vers Reinebringen et Helvete. La vue est cependant déjà très bien. En avançant un peu plus vers la gauche et vers le haut, on a une meilleure vue. Il n’est pas utile de grimer sur le rocher de 449 mètres, la suite de la crête est bien plus haute et on verra bien par-dessus.
Le chemin en escalier de grandes pierres taillées posés continue un peu au-delà du premier point de vue. La suite de la crête est plus ouverte et on en voit aussi très bien sur Reine et la façade sud des Îles Lofoten. La plupart des gens montent jusqu’ici, une partie avance jusqu’au Reinebringen proprement dit et très peu continuent au-delà.
Lors de la montée, nous sommes survolés par un avion gris sans grande distinction apparente. La couleur grise est évidemment militaire, le nombre restreint de hublots indique aussi que ce n’est pas un avion civil. Il s’agit d’un Lockheed P-3 Orion avec quatre moteurs à hélices de l’aviation norvégienne. Il sert principalement à la surveillance maritime et côtière. La manière de passer ainsi au-dessus du Reinebringen laisse cependant supposer que les militaires s’amusaient aussi un peu malgré les tensions avec la Russie.
Comme décrit plus haut, toute la suite de la crête offre une vue époustouflante. Plus on monte, plus loin on voit vers l’est et dans les fjords de l’Île Moskensøya.
Le Reinebringen proprement dit est un rocher plat dans la crête sinon plus pentue. C’est une césure car la descente à l’ouest exige de grimper dans la roche couverte de tourbe glissante. Ici s’arrête tout aménagement du chemin, ici ne continuent que 10% de ceux qui montent depuis Reine.
Ci-bas une vue de cette descente avec le téléobjectif de plus haut. On voit une personne monter un peu à droite du centre. En bas, il faut descendre au centre du rocher. C’est assez vertical, mais sans difficulté et on n’est pas trop exposé au vide à gauche et à droite.
Tout cela n’enlève rien à la vue qui s’agrandit à fur et à mesure de la montée.
Par la suite, la crête redevient plus pentue et même verticale à droite et à l’est après une bonne centaine de mètres après Reinebringen. La paroi est effrayante, mais le chemin reste sagement à gauche sur le versant ouest.
On voit cependant déjà sur le sommet. C’est l’élévation cornue avec un cairn au sommet visible de loin. Sur la photo en bas à droite, on y voit aussi la majeure difficulté, c’est la plaque rocheuse directement sous le sommet. On la passe dans la roche même et à peu distance à droite des mousses trop glissantes. Ne pas avancer trop loin à droite même si ça a l’air plus facile au début. Il vaut mieux rester dans la faille bien visible.
Mine de rien, la vue est belle partout. Ici c’est encore sous le sommet et sous le passage difficile.
On est trop occupé à grimer, à s’aider et à éviter les autres qui montent et qui descendent par la seule brèche passable qu’il n’est pas possible de photographier ou de filmer. Ci-bas une photo d’en haut. On voit une personne qui est en train de monter dans la faille décrite. On voit aussi les débris et le mousses sur la droite qu’il faut éviter.
Nous voilà sur notre sommet haut de 615 mètres, le gros cairn est celui que l’on voyait avant d’en bas. Helvete est une sorte de grand pré pentu vers le sud avec une paroi verticale au nord. C’est un paysage presque docile comparé à la crête que l’on vient de monter.
Frederik et Nicolas ont largement devancé Alex et André lors de l’ascension jusqu’ici. Ils ont aussi tenté de continuer le long de la crête car ils voient des gens plus loin. Dans la même crête, il y a un autre sommet joignable en peu de temps et qui culmine à 667 mètres. Dans la carte norvégienne, sa paroi nord semble s’appeler Kista. Or, les deux garçons rapportent que c’est une descente en escalade verticale de plus de quatre mètres qui suit en continuant au-delà du pré sommital. Les deux sont assez hardis et ne s’avouent pas très vite vaincus, mais ici, ils reculent et nous en déduisons que ce n’est pas raisonnable de tenter d’y descendre. À vue, il n’y que deux personnes qui sont sur le sommet à 667 mètres. Il n’est qu’à 300 mètres plus loin et cela ne change pas le champ de vision. Dans la même crête suivent d’autres sommets encore plus difficiles et encore plus haut, le secteur ouest-nord-ouest reste donc aussi bouché.
Nous profitons donc de la bonne vue de Helvete.
Chose que nous ne savions pas: on voit d’ici vers la le bout des Îles Lofoten et des îles qui suivent vers l’ouest dans ce grand archipel.
En avançant vers le bord ouest du pré, on voit aussi dans le Djupfjorden qui délimite la crête sur laquelle nous nous trouvons.
Au nord-est, on voit dans la grand fjord derrière Reine, le Kjerkfjorden au bord duquel se trouvent des hameaux qui ne sont joignables qu’en bateau. Il n’y a pas de lignes fixes et il faut prendre des bateaux-taxi à partir de Reine pour faire les belles randonnées dans cet arrière pays loin des routes.
À l’est, nous voyons retour sur les ponts de Hamnøya et de Reine.
Le téléobjectif permet aussi de voir en détails quelques navires de pêche amarrés à Reine.
Nous abandonnons le sommet et redescendons la partie difficile sous le sommet vers l’est. Le passage n’est pas plus aisé en descente qu’en montée. Il faut aussi attendre et conseiller les autres qui tentent de passer.
Dès que nous avons passé cette partie délicate, nous avons la crête tout en descente devant nous. On doit avancer dessus jusqu’au dernier col. Les marches posées commencent peu avant.
On ne se lasse pas du paysage en descendant.
Il faut bien sûr aussi repasser sur l’élévation Reinebringen, le passage ouest est plus facile en montée.
Nous voyons un lac auquel nous n’avions pas fait attention à la montée.
Frederik et Nicolas devancent Alex et André aussi en descente.
Nous nous rapprochons progressivement de notre point de départ au bord de la mer.
Dans la descente, cela bouchonne par moments. Il fait vraiment chaud ce jour, nous sommes contents d’être montés un peu plus tôt. Les marches semblent plus facile que le chemin en crête. Mais cela trompe. La grande hauteur et l’irrégularité de cette hauteur casse genoux, cuisses et mollets. Nous sommes heureux quand nous sommes enfin en bas. On aurait préféré un chemin normal.
Notre journée sur le bout des Îles Lofoten n’est pas encore terminée. Bien que nous soyons bien fatiguées, nous continuons encore jusqu’au bout de la route et le village Å.
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