De Åfjord par Namsos et Vennesund vers Sømna

Nous avançons toujours vers le nord ce 31 août 2022. En passant de Trondheim vers Åfjord, nous avons choisi de rester assez près de l’Océan Atlantique et à nous engager sur le Kystriksveien, la route 17 qui mène en gros de Steinkjer à Bodø. Il y a environ sept ferry locaux à passer. Ils circulent bien moins souvent que les ferrys près des villes et nous avons un autre problème: nous sommes aujourd’hui le 31 août 2022, c’est le dernier jour de l’horaire d’été. Le 1er septembre l’offre est sérieusement réduite et nous peineront à monter vers le nord sur cette route certes belle, mais très consommatrice en temps.

Le météo n’est pas idéale, mais la circulation est minimale. Nous voyons notre premier élan! Cela peut paraître ridicule, c’est la quatrième fois qu’André est en Norvège il n’a jamais vu d’élan en pleine nature. Il est bien loin, il pleut le temps de sortir la grande caméra avec le téléobjectif, l’élan est sorti du champ de vision.

Notre premier élan. Photo © André M. Winter

Notre route nous mène vers le nord et reste à l’intérieur des terres. Ce n’est qu’un court moment qu’elle rejoint le côte avant de se rabattre de nouveau dans les terres.

Sur la route 715 près de Sørjær. Photo © Nicolas Medwedeff

Nordmelandfossen

Il pleut certes un peu, mais nous nous arrêtons pour une pause après 80 kilomètres de route. On voit directement sur la cascade. On y trouve aussi des chiottes dans un état de délabrement assez avancé, mais il y a du papier toilette.

Un chemin mène vers le pied de la cascade, il est surtout emprunté par les pêcheurs apparemment. Il pêchent en amont des chiottes. Logique.

La cascade Nordmelandfossen. Photo © André M. Winter

Hammarsbrua

Le paysage est sauvage, il n’y a rien pour s’arrêter convenablement. Nous suivons alors une des seules flèches vers un site culturel (logo brun avec un signe dièse ou hashag dont les bouts sont refermés en boucles). Il mène vers in pont couvert historique.

Hammarsbrua côté sud. Photo © André M. Winter

Le pont Hammer (Hammarsbrua) est le plus long pont en treillis couvert de Norvège avec ses 30 mètres. De tels ponts étaient courants dans certaines parties de la Norvège à la fin du 19e siècle. Aujourd’hui, cependant, seuls quelques-uns sont en bon état.

La construction en treillis sous-jacente aux ponts comme Hammarsbrua utilise une combinaison de tiges et de points de croisement pour stabiliser et supporter le poids. Cela permet de construire des ponts plus longs que d’habitude sans utiliser de piliers de support dans le cours d’eau. La technologie a été développée pour la première fois au milieu du 19e siècle et a permis de construire de tels ponts de la taille de Hammarsbrua.

Ce pont couvert présente les côtés extérieurs recouverts de bois. Il y a un toit au-dessus. Ce type de construction de pont était courant au Canada dans la seconde moitié du 19e siècle et a inspiré la construction du pont de 1884 à Hammer.

Au début, il était controversé de savoir si un pont devait être construit à Hammer. La décision de construire a été prise avec une faible majorité au conseil municipal. La minorité dissidente a demandé pour mémoire que la construction d’un troisième pont sur la rivière Soråa soit considérée comme totalement inutile. On a estimé que le pont coûterait 4000 NOK dans la monnaie de l’époque à construire (289000 NOK à l’époque moderne). Le comté a payé 200 NOK et le gouvernement de la ville a payé 100 NOK du coût. Le reste a été contribué par les habitants eux-mêmes.

En 1891, après seulement six ans de service, le pont d’origine a été frappé par une inondation catastrophique. NOK 1000 dans la monnaie de l’époque ont dû être dépensé pour la reconstruction. En 1925, le pont est à nouveau critiqué pour son mauvais état et l’administration régionale des routes décide qu’il doit être restauré. Même alors, on soulignait que les ponts couverts sont une rareté et qu’il est important de préserver leur caractère. Hammarsbrua a fonctionné jusqu’aux années 1970, lorsque le pont a été fermé pour transporter des véhicules et des personnes. Dès lors, cette tâche a été prises en charge par le nouveau pont, qui a été construit juste à côté du pont d’origine. Hammarsbrua a été restauré pour la dernière fois dans les années 1990 et continue d’être préservé en tant que monument culturel.

Il se remet à pleuvoir, nous cassons finalement la croûte dans le camion.

On se remet ensuite en route. Le soleil ne se montre que quelques fois. Le Kollbotnet porte le nom de lac, pourtant il est relié par un très étroit passage à la mer. Sans doute son eau est majoritairement douce.

Cascase Bursløret au bord du lac Kollbotnet. Photo © André M. Winter

Ferry de Holm à Vennesund

Nous voilà sur le passage en ferry le plus méridional du Kystriksveien, la route côtière entre Steinkjer et Bodø. Nous présenterons cette route en détail dans une prochaine entrée du blog.

Nous payons le prix standard de NOK123 pour un véhicule jusqu’à six mètres de long.

La côte d’en face que nous voulons rejoindre. Vennesund se trouve dans un des creux à droite sur la photo.

Iles Grimlinga et Kvaløya sur la côte de Vennesund. Photo © Nicolas Medwedeff

On a un peu d’attente. Beaucoup même, plus d’une heure. En arrivant, on suit un semi-remorque qui roulait à vive allures. Nous pensons qu’il connaisse l’horaire du ferry et qu’il sache qu’il faut se grouiller pour arriver à temps.  Pourtant, en arrivant, le ferry est parti. Quelques voitures attendent déjà. Nous sortons en même temps du véhicule que le camionneur, en passant nous nous sourions. Il est clair que nous nous sommes tous les deux trompés sur l’heure du départ.

Une jetée permet de prendre un peu de recul sur l’embarcadère qui est sinon construit directement sur le cap de Holm.

Embarcadère du ferry de Holm. Photo © André M. Winter

Embarcadère du ferry de Holm avec chargeur FerryCharger. Photo © Nicolas Medwedeff

Système FerryCharger couplé à Holm. Photo © André M. Winter

Le grand bloc blanc sur le quai est un système de chargement des nouveau ferrys électriques. Ils sont en fait hybrides car il disposent aussi de moteurs diesel, mais en temps normaux, ils peuvent faire les passages sans mettre les moteurs à combustion en marche. La charge des batteries doit être très rapide car les ferrys ont rarement plus de 10 minutes d’arrêt pour un trajet de 20 minutes comme ici entre Holm et Vennesund. Les moteurs thermiques sont un système de secours quand il faut par exemple naviguer contre un fort courant.

Système FerryCharger couplé à Holm. Photo © André M. Winter

Le ferry Heilhorn est très récent et cela se ressent dans l’intérieur.

Nicolas assis dans la zone passagers du ferry Heilhorn entre Holm et Vennesund. Photo © André M. Winter

Vue retour du ferry sur l’embarcadère de Holm. Photo © André M. Winter

Soleil et arc-en-ciel sur la côte de Vennesund. Photo © Nicolas Medwedeff

Le ferry Heilhorn dispose d’un pont à véhicules complètement fermé. C’est utile pour des ferrys navigants en mer potentiellement agitée. En revenant de Grèce en mai 2022, nous étions garés sur un pont ouvert et le véhicule était entièrement couvert d’une couche de sel. Cela n’arrive pas dans des garages fermés.

On débarque à Vennesund sous la pluie. Contrairement à Holm, il y a un petit village en plus de l’embarcadère.

Sortie de l’embarcadère de Vennesund. Photo © André M. Winter

Emplacement dans la Baie de Valderåa

Arc-en-ciel sur la route entre Vik et Berg sur Sømna. Photo © André M. Winter

En débarquant à Vennesund, nous sommes arrivés sur la presqu’île un peu difforme de Sømna. Le soleil, quand on le voit, est déjà bas, nous visons donc encore un emplacement trouvé sur park4night. C’est une baie devancée par quelques îles qui se transforment en presqu’île par mer basse. Le chemin pour y arriver: de Vennesund avancer en direction de Brønnøysund, passer Vik et tourner à Berg à gauche en direction de Sømnes. Suivre ensuite la petite flèche « Badeplass Camping », peu après on passe un caisse pour accéder plus loin et ensuite on arrive à un endroit nommé Kjerkstimarka. Tourner ici à droite vers Valderåa jusqu’à arriver à la plage.

La caisse ici est particulière. On ne peut payer que par pièces de monnaie de 10 ou 20 couronnes ou par l’application Vipps. Contrairement à partout ailleurs, la carte de crédit ne fonctionne pas. Le prix est assez dérisoire avec 20 NOK.

On essaie d’abord d’installer l’application Vipps. Le réseau est bon, cela va bien. Nicolas entre toutes sortes d’informations, mais pour finir il faut un numéro de pièce d’identité norvégienne qui a un nombre bien défini de chiffres. C’est bien sûr impossible pour nous comme pour tout autre étranger.

On fouille notre monnaie norvégienne qui nous reste de notre dernier voyage en Scandinavie en 2016. On n’a que des billets. Il est inutile de chercher un distributeur de billets car il faut de la monnaie. Nous retournons donc à Vik pour aller au supermarché. Nous n’avons besoin de rien. On trouve un barbecue camping jetable dont le prix correspond à un de nos billets moins les 20 NOK. On nous rend en effet une de ces pièces à la caisse. Et ainsi nous payons le péage d’accès à la plage. C’est vraiment un peu compliqué.

La baie et sa plage sous les gros nuages et les rives couvertes de résineux nous rappellent très fort la Côte Pacifique sur Vancouver Island en 1998. Il fait même un peu plus frais ici. La pluie intermittente continue. On profite d’une pause pour explorer le paysage.

Plage et baie de Valderåa. Photo © Nicolas Medwedeff

Presqu’île de la Baie de Valderåa. Photo © André M. Winter

Nous profitons d’une accalmie de la pluie et de la marée basse pour avancer au bord de la presqu’île nord de la baie. Devant se trouve un écueil dépassant de 1,6 mètres de la mer. Il est accessible à pied à marée basse. On voit au loin d’autres îles et écueils dont la plupart disparaissent à marée haute.

La Baie de Valderåa à marée basse. Photo © André M. Winter

Les îles comme Sandskjaeren et Kåsskjaeret au large. Photo © Nicolas Medwedeff

En revenant, nous voyons que nous avons un voisin qui a aussi trouvé ce spot. Cela ne nous gène pas sauf que nous n’avons pas encore pris notre douche extérieure. Nous parlons avec ces allemands et ils n’ont pas payé le péage. On leur explique comment faire pour trouver de pièces de monnaie (nous n’en avons plus) et que des gens passent contrôler. Nous n’en sommes pas sûrs, mais un 4×4 est passée pendant notre balade et il a bien regarde notre pare-brise où est placé le ticket. Tout cela semble les embêter et ils repartent sans revenir. C’est le moment de déballer la douche tant qu’il n’y a personne. Mis à part cette visite, on a aussi vu des gens balader leurs chiens ici, mais sans avancer vers l’aire de retournement.

La Baie de Valderåa à marée basse. Photo © Nicolas Medwedeff

Coucher de soleil à Valderåa. Photo © Nicolas Medwedeff

André prend la douche extérieure. Photo © Nicolas Medwedeff

Le coucher de soleil aurait pu être beau comme hier, mais il y a trop de nuages. Sans soleil,  il fait aussi plus frais et la pluie intermittente ne cesse pas. On cuisine quand même dehors, histoire de réduire un peu les oignions et les tomates. C’est André qui fait ceci sous la pluie. La pluie cesse durant la nuit. On dort bien. Il y a juste quelques vaches sur le pré d’à côté.

La cuisine installée à côté du Trafic. Photo © André M. Winter

Le lendemain, 1er septembre 2022, nous visons la montagne Torghatten. Pour y arriver, il faut passer le pont courbé de Brønnøysund. Les gros nuages se dissipent peu à peu. Les prévisions météo par yr.no prévoient une belle journée. Ce service est très bon, mais uniquement pour 24 heures en avance seulement. Ce n’est pas l’erreur des météorologues, mais c’est dû au manque de relevés météorologiques dans l’Atlantique nord.

Passage sur le Brønnøysund Brua. Photo © André M. Winter

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