Viste de la medersa Ben Youssef à Marrakech

Cette école coranique est édifiée vers 1570 par les Saâdiens et restaurée en 1950. Elle est commandée par le sultan saâdien Abdellah Al Ghalib qui en acheva la construction en 1564-1565. À l’époque de sa splendeur, la medersa Ben Youssef pouvait héberger jusqu’à 900 étudiants. Cette caractéristique architecturale fait de cet édifice sacré la plus vaste medersa de tout le Maghreb. La medersa a un plan quadrilatère d’une superficie de 1680 m², elle comprend une salle de prière et des chambres pour les étudiants au nombre de 130.

Il y a plusieurs classes de chambres: celles donnant sur la patio, réservés aux notables, celles donnant sur les courettes à ciel ouvert comme celui-ci, celles donnant sur les escaliers et celles donnant sur la rue.

Deux chambres reconstituées illustrent, par leur ameublement, la vie des étudiants à l’intérieur de la Medersa Ben Youssef. Une représente la chambre d’un étudiant d’origine rurale, l’autre celle d’un étudiant citadin. On y trouve les mêmes éléments, dont la facture peut varier, par exemple certains objets sont en poterie ou en terre cuite dans la chambre de l’étudiant d’origine rurale sont en céramique ou en bronze chez l’étudiant citadin:

• un écritoire en bois,
• des encriers,
• des calames (plumes de roseau),
• des manuscrits (essentiellement religieux),
• des bougies ou lampes à huile,
• un tajine, brasero et soufflet pour les repas.
• plateau, verres et théière pour le thé,
• potiches à provisions (dattes et fruits secs),
• cruche d’eau et récipient pour les ablutions,
• peau de mouton servant comme tapis de prière,
• un coussin et un tapis étalé sur une natte pour dormir.

Les maisons berbères n’ont traditionnellement pas de vitres aux fenêtres. Cette fenêtre est une des chambres les plus nobles, elles sont grandes et donnent sur la cour.

Les fenêtres donnent d’un couloir sur une des cours intérieures. Le chef d’œuvre de l’architecture sacrée de la Medina de Marrakech étonne par certaines de ses audaces. L’architecte a ainsi balayé certaines des traditions arabo-andalouse, en aménageant des ouvertures de certaines cellule sur les rues de la Medina. Il a également aménagé dans les cellules des fenêtres donnant sur les petites cours structurant l’édifice.

Il y a six cours de ce genre autour de la cour centrale de la medersa. Autour sont placés des chambres d’étudiants. La medersa Ben Youssef fascine pour la richesse artisanale et décorative mise dans l’élaboration des murs en stucs et les décors en cèdre.

Cette photo a été prise en posant l’appareil par terre.

Ces bandes de structures géométriques sont en stucs, c’est-à-dire en plâtre peint. Seulement dans les monuments plus nobles ils sont faits de marbre gravé. Elles délimitent ici les décorations du plafond.

La salle de prières occupe la partie médiane de la façade méridionale du patio. Elle est cloisonnée en trois nefs latérales offrant des placards en bois qui faisaient office de bibliothèque. La nef axiale accueille le mihrab qui offre une ouverture en arc de plein cintre, soutenu par quatre colonnettes en marbre. La salle de prières affiche un décor somptueux et rassemble tous les éléments qui constituent la richesse du monument: le marbre, le bois et le plâtre aux motifs polychromes.

Le décor de stuc en forme de stalactites sous la coupole du mihrab se découvre le long de la visite libre de la medersa Ben Youssef. Cette niche dans le mur de la Medersa indique la direction de La Mecque, les fidèles priaient donc dans cette direction. Des versets, inscriptions ou épigraphes sont gravés en l’honneur du fondateur.

Le mur de la photo en bas à gauche décoré délimite un côté de la grand cour rectangulaire.

Lorsque les décorations en stuc ne montrent pas des dessins géométriques, ils sont composés de textes en arabe répétitifs.

Un grand bassin occupe le centre du patio de la medersa. Il est alimenté par un bec d’eau simple sans grande fontaine et souligne ainsi le calme de cette cour.

La mosquée Ben Youssef

A coté de la medersa Ben Youssef il y a aussi une grande mosquée. Contrairement à la medersa, la mosquée est toujours utilisée. Jadis les élèves de la medersa allaient prendre leurs cours à la mosquée, leur medersa n’ayant été qu’un centre d’étudiants.

La médina de Marrakech s’est formée autour de la mosquée construite au 12e siècle, en l’honneur de Sidi Youssef Ben Ali, un des sept saints patrons de la ville. Les restaurations effectuées aux 16e et 19e siècles n’ont pratiquement rien laissé subsister de l’architecture primitive. Le minaret en pierre domine la ville du haut de ses 40 mètres. Les tuiles vertes sont toujours in signe d’immeubles plus nobles.

Le marabout de 1100 est l’unique témoin architectural de l’époque almoravide à Marrakech. La koubba a été déterrée vers 1948 grâce à des fouilles archéologiques. Elle est situe au quartier ben Youssef à proximité de la mosquée qui porte le même nom. La Koubba Almoravide est un petit complexe architectural destiné aux ablutions qui dépendait d’une mosquée almoravide. Ce monument se présente sous forme d’une coupole que ceinturent les vestiges de petites cellules qui faisaient office de latrines. La coupole est édifiée au-dessus d’un bassin rectangulaire. L’intérieure du dôme est orné d’un décor faste dont les thèmes sont l’épigraphie et l’arabesque floral.