Cet automne, nous visitons les parties accessibles des gorges du Guadalhorce. Nous savons que le chemin d’accompagnement de la conduite forcée est inaccessible car les deux accès sont arrachés sur une vingtaine de mètres à des endroits infranchissables autrement.
La partie nord
Le canyon traverse l’arête rocheuse du Desfiladero de los Gaitanes. Pour y accéder, il faut laisser la voiture au barrage Presa Conde de Guadalhorce (GPS 36.9328, -4.80366) et marcher ensuite jusqu’au début du canyon jusqu’à un autre barrage qui régule l’eau qui passe dans les gorges.
Sur ce chemin, on longe la zone humide crée par le petit barrage. Des gros poissons semblent s’y plaire.
Les photos suivantes sont toutes prises du petit barrage en amont des gorges et du dernier bout de chemin restant. On voit bien la partie qui a été enlevée pour que personne ne s’y aventure. En automne 2003, ces parties sont cependant dotés de gros câbles d’acier pour passer en mode de via ferrata (?) On pourrait passer au fond des gorges en dépit des profondes vasques, mais les lâchers d’eau du grand barrage et la gérante du site, la Sociedad Hidroeléctrica del Chorro, n’informe en rien sur le niveau d’eau prévisible.
La partie sud plus impressionnante
L’accès par le sud est même possible en train car la ligne qui passe dans la falaise à côté des gorges a ici l’arrêt Estación El Chorro. En voiture, on peut stationner à la gare. C’est aussi un endroit idéal pour une bonne vue dans le canyon.
On voit le chemin d’accompagnement dans la falaise à droite de l’entaille naturelle et aussi la parte manquante près du pont métallique. Le pont dans les gorges porte la conduite forcée. L’accès initial se passait dans la zone du pont ferroviaire. On peut toujours y monter et marcher dans le tunnel. Il a été dynamité pour deux voies, mais une seule a été installée. Il est quand même interdit dit passer et des lourdes amandes s’appliquent depuis 2005.
Nous voyons déjà à la station que la voie est parcourue par beaucoup de trains. Ils passent dans le tunnel avec 60km/h.
Partant de la gare, on avance vers le nord et traversant les quelques maisons puis on marche sur une piste qui longe la rivière retenue. Celle-ci tourne à droite vers un pont en pierre sur lequel passent les trains. On avance vers le pont en quittant la piste forestière principale. Peu avant le pont, on monte sur une chemin délavé vers la gauche. Sur le talus, il tourne de nouveau et reste parallèle au rivage et au chemin de fer. Il continue de monter pendant que la voie ferrée passe dans un tunnel .
On arrive sur une plateforme sous laquelle se cache une autre conduite forcée. Nous voyons maintenant sur le dernier pont. Un petit chemin descend d’ici en direction du pont. On arrive alors près des rails. Le pot est à voie unique, il n’y a pas de place pour se mettre à l’abri quand un train passe à 60km/h. Il est cependant très court et quand un train vient de passer, on peut le traverser comme nous le faisons. Il y a aussi un chemin qui le contourne par la gauche, mais dans tous les cas, il faut traverser les la voie.
Sur la photo en bas, on voit très bien que le tunnel est beaucoup plus large que le pont.
Le pont est à peu près à la même hauteur que l’ancien Caminito del Rey. Accolé à la paroi, on voit bien la vingtaine de mètres qui manquent.
Le tunnel traversant le défilé rocheux a une longueur d’environ 300 mètres. Comme précisé plus haut, il est large pour deux voies, mais uniquement une seule voie ferrée y est posée. Il y a donc amplement de place pour ne pas devoir marcher sur la voie et aucun danger quand un train passe sauf pour les oreilles. Il y a quelques ouvertures sur les parties les plus verticales des gorges avec l’ancien chemin visibles en face. Une partie un peu plus ouverte se passe sur un viaduc maçonnée qui est aussi assez large pour passer aisément. Le tunnel est courbé plusieurs fois, on ne voit donc aucun train arriver, mais on l’entend bien, du moins au dernier moment. Nous avons essayé la supposée astuce indienne de coller l’oreille aux rails et on peut confirmer que cela NE marche PAS pour savoir si un train arrive.
Nous sommes passés dans ce tunnel dans les deux sens, mais nous n’avons croisé aucun train directement dans le tunnel. Nous devons rappeler que nous passons ici en 2003 et que les amandes ont été instaurés en 2005.
Les quatre photos ci-bas sont prises des ouvertures latérales du tunnel sur le canyon. Il faut bien sûr traverser les voies pour regarder par ces fenêtres naturelles.
Nous quittons la voie ferrée après les deux premiers tunnels et n’explorons pas la partie nord le long du chemin de fer. Nous descendons cependant du très haut ballast vers le fond des gorges qui s’élargit ici un peu. La pente dépasse les 40° de pente, un ancien câble électrique sert de corde pour s’aider. Arrivé en bas, on pourrait traverser le cours d’eau et monte assez facilement sur les restes du Caminito del Rey. Nous ne nous y aventurons pas bien que nous y voyons certaines personnes marcher. Nous ne faisons pas confiance à ce béton armé espagnol des années 1920.
On ne peut pas avancer au fond des gorges elles sont remplis de plusieurs mètres d’eau stagnante même si le niveau est très bas en automne.
Hormis la saleté qui gâche les endroits les plus beaux, on voit sur la photo en bas à gauche le ballast maçonné de la voie ferrée. Plus loin derrière, il est moins raide, c’est là où se trouve le câble électrique et où nous remontons pour revenir vers le même chemin à la gare El Chorro.
À droite en bas: la conduite forcée entre le bassin haut vu hier et le barrage en bas qui est en même temps une usine hydro-électrique au fil de l’eau.
Le défilé continue aussi vers le nord. On trouve ici plusieurs sites d’escalade.
Retour à l’aéroport de Málaga
Mine de rien, c’est notre dernier jour de ce congé d’une semaine en Andalousie. Nous prenons l’avion retour ce soir même. Il nous reste un après-midi sans plan précis. Nous allons donc à la plage à Rincón de la Victoria. Il fait assez chaud pour se baigner, mais les douches sur la plage sont désactivées et l’idée de passer les longues heures du retour avec le sel de mer sur la peau ne nous enchante pas. Nous mangeons donc quelques biscuits et vidons notre réchaud à essence en préparant un dernier café tout en admirant les vaguelettes sur la plage.
En fin d’après-midi, nous rendons la voiture de location et nous montons dans l’avion qui nous ramène à Munich. Le transport en avion en soi est toujours assez rapide, mais les temps d’accès et d’attente doublent ou triplent les temps de voyage. Nous arrivons en tout cas tard le soir au Tyrol où l’hiver alpin est déjà arrivé.
Au bord du Guadalhorce, dans les gorges Garganta del Chorro, nous avons pris avec un petite agave arrachée par les dernières crues. En 2021, elle est toujours dans notre salon dans pot et semble s’y plaire.
No Comments