Avec une bonne météo, on peut entrevoir la Norvège trois heures après le départ du Danemark. Lors de notre traversée la vue est mauvaise, mais d’après la carte affichée dans un des couloirs, nous passons au sud du phare de Lindesnes. Dans l’Atlantique nord, on ne voit que des plateformes de forage. Ensuite tombe la nuit est le prochain bout de terre en vue sont les Îles Féroé. Quand on repart de là, la nuit tombe de nouveau et on passe les Îles Shetand. On les voit de jour lors du voyage retour. Mis à part l’Islande et les les points cités, on ne voit rien à l’horizon.
Enfin partis et le stress de l’embarquement passé, nous nous détendons au soleil sur le pont ouvert du navire. Nous ne savons pas que nous ne seront plus si légèrement vêtus pendant longtemps.
Les instructions pour se laisser tomber par ce type de boyau dans la nacelle de sauvetage font peur.
Le logiciel de navigation Chartpilot est d’origine russe. Cet écran se trouve sur le pont 5, il est accessible aux voyageurs. Notre position est au sud-est d’Eigersund. Les points roses sont des plateformes de forage.
Cette vue prise du pont 8. Le panneau est lumineux la nuit.
Le Norröna est un navire de 130 mètres pour 1400 passagers. C’est une masse énorme, mais en passant dans l’Atlantique nord, on est quand même secoué. Ce tangage se voit sur les ponts extérieurs quand le garde-fou recoupe plusieurs fois par minute l’horizon. Mais c’est encore pire dans les couloirs où on se sent secoué comme dans un petit bateau. Un autre endroit impressionnant pour se rendre compte du mouvement est la petite piscine intérieure publique dans un niveau assez bas. Au début, nous croyons qu’elle est doté d’un système pour générer des vagues. Mais ce n’est que le tangage du bateau qui remue l’eau de la piscine.
Dès que le ciel se couvre, il faut trop froid pour rester sur les ponts ouverts. Un compromis sont les vérandas dans le tiers arrière où l’on est à l’abri du vent. Elle sont cependant ouvertes à l’arrière.
Sur les ponts, il y a avec des chaises en bois offrant un semblant de luxe, mais on notera que nous avons déjà mis les polaires, le soleil a été remplace par un ciel plombé et un air frais. Après le passage près des côtes norvégiennes, le ciel se couvre définitivement.
Vers le soir, il fait vite plus froid et le ciel se couvre complètement. Nous n’avons donc pas de coucher de soleil sur l’Océan Atlantique.
Le Norröna a une vitesse de croisière de 18 nœuds (35 km/h) et quand le vent vient de face, il n’est pas possible de se tenir sur le pont ouvert avant. Ce soir, le vent vient de l’arrière et annule presque les mouvements de l’air. On rejoint quand même très vite notre cabine.
Un petit sentiment de croisière survient lorsque l’on accoste aux Îles Féroé ou quand on passe entre les Îles Shetland. Le public, donc les voyageurs qui nous accompagnent, est très divers. Cela va des hommes d’affaires en costume, passe par les touristes qui suivront des tours guidés en Islande et va jusqu’aux overlanders en camion huit roues motrices. Un bonne moitié des voyageurs est très orienté vers la nature et cela crée un climat agréable.
La nuit tombe et nous rejoignons notre cabine. Elle est uniquement fonctionnelle et n’a aucun charme. Le tableau remplace la fenêtre inexistante car c’est une cabine intérieure. Celles avec hublots permettent de voir dehors, mais les hublots restent condamnés. Tout le monde est au même régime en matière d’air soufflé dans les cabines. Ce n’est pas une vraie climatisation, l’air est aspiré par la toilette. Il s’agit d’une cabine avec quatre lits, on ne peut les réserver qu’entières, dans notre cas un lit reste donc libre. Ceux du haut peuvent être pliés vers le bas et ceux du bas peuvent être transformés en banquette non sans torticolis. À gauche à côté de l’entrée se trouve une cabine avec douche et toilette. Celle-ci limite la longueur des lits de gauche pendant qu’à droite on peut laisser dépasser les pieds en longueur. À droite se trouve une petite table et une télé est fixé ici au mur. Le navire tangue tout le temps et les lambris grincent aussi tout le temps.
Durant la nuit, nous traversons l’archipel des Îles Shetland, nous dormons, mais nous savons que nous y repasserons au retour durant la journée.
Le matin suivant, nous prenons notre petit déjeuner dans la cabine car il y a très peu de places sur les ponts intérieurs. Nous ne prenons que le café au bar, nous avons pris avec nous le pain et les confitures. On peut emporter ce que l’on veut lors de l’embarquement, mais par la suite il n’est plus possible de redescendre aux voitures. D’une part c’est pour des raisons de sécurité, d’autre par pour des raisons techniques: certains ponts sont mobiles et ont été déplacés verticalement après que l’on ait quitte le véhicule.
On ne voit pas grand chose sur la haute mer, mais ce que nous y apercevons est assez spécial. Il s’agit d’une des rares plate-formes de forage pour le gaz. Il n’est pas évident de photographier par temps sombres sur le pont du ferry avec un téléobjectif: le navire bouge et les moteurs le font tout trembler, il est donc impossible de le poser l’appareil pour le stabiliser.
La plateforme de forage Leiv Eiríksson, construite en 2001, est semi-sumbersible. La base est construite par Dalian New Shipyard en Chine, les installations techniques proviennent de Friede Goldman Offshore aux États-Unis. La construction est optimisée pour les mers agitées. Le forage peut être effectués à des profondeurs jusqu’à 2300 mètres. Après le forage, la plateforme est remplacé par une plateforme fixe pour le puisage. La plateforme Leiv Eiríksson était active jusqu’à 2007 au large de l’Angola. Depuis, elle se trouve entre les Îles Shetland et Féroé à la recherche de gaz naturel.
Il est possible de rester dehors car le navire à le vent de derrière, donc il fait calme sur le pont. Dans ce cas, les ponts au soleil sont pleins de monde. Mais cette quiétude peut changer très vite: un peu plus de nuages, le vent qui modifie sa direction, et le pont est vide. On peut certes ce refugier dans une sorte de véranda ouverte au fond, mais quand les températures chutent, on n’y tient pas longtemps.
Le ferry Norröna est enregistré aux Îles Féroé.
La partie arrière du pont 7 est réservée pour l’équipage. En haut à gauche la zone d’atterrissage pour hélicoptères.
Parfois c’est juste un brouillard épais qui couvre le navire. Tant qu’il n’y a pas de vent, on peut rester dehors, mais tout est trempé très vite.
Nous avons de la terre en vue c’est l’escale aux Îles Féroé. Des véhicules sortent de la soute et quelques uns y entrent car on peut rester quelques jours ici avant de continuer le voyage avec le ferry suivant quatre jours plus tard. Nicolas fait le décompte scrupuleux des véhicules pour passer le temps.
On charge des vivres et du Föroya Bjór (bière des Îles Féroé), nous nous demandons où poussent les ingrédients sur ces îles.
La carte montre le trajet reconstitué approximatif de 1600 kilomètres du ferry entre Hanstholm et Seyðisfjörður. Les archipels traversés sont les Îles Shetland au nord de l’Écosse et les Îles Féroé plus loin au nord-ouest. Même si ces traversées forment des manœuvres plus compliqués pour le navire, il semble que cette route soit aussi ainsi choisie pour éviter les remous plus fort dans l’océan ouvert.
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