Les enfants d’Es-Sabria
Sabria est une des plus anciennes oasis du Sahara tunisien, au sud de Douz et à l’est du Chott el-Jerid. Les coordonnées GPS sont 33.397231, 9.006884. Nous sommes ici entre les quelques maisons au sud de la palmeraie, c’est celle qui est au front des sables de l’Erg Zmilet, plusieurs maisons sont déjà envahies par les sable et abandonnées. En effet la proche palmeraie est mieux protégée que les maisons.
On nous a averti que Sabriya ne valait pas le détour, pourtant les enfants sont bien contents que nous passons par là. Contrairement à ceux des sites touristiques, ils parlent français, ne mendient pas, sont curieux des appareils photos, nous questionnent plus que nous leur demandons des questions et sont bien résolus.
Les palissades de feuilles de palmiers aident à stopper la formation et la progression de dunes en direction de la palmeraie et de la route à gauche.
L’Erg Zmilet dans le Grand Erg Oriental
Nous sommes de retour des ksars du sud de la Tunisie, fatigués de la longue route et ne voulant que rentrer à Tozeur. Mais l’attrait de désert de sable est trop grand. Nous prenons la route la plus directe et avançons simplement jusqu’au point où nous voyons des dunes. C’est au sud de Kébili, Douz et Es-Sabria, la piste avance en direction sud-est vers l’Erg Zmilet (Irq az Zumaylat) qui est la partie orientale du Grand Erg Oriental. Nous avons poussé environ jusqu’aux coordonnées géographiques 33.361007, 9.134272.
Nous tentons aussi quelques sorties dans le sable avec la 205 et constatons que le sable est bien plus stable et accrocheur que la neige tant que l’on reste dans le plat et tant que l’on évite les creux et les versants sous le vent où se trouvent les sables mous. On s’enfonce moins et on s’arrête net au freinage. Lors de détours hors de la route en paysage plat on a l’impression de nager un peu et de ne pas tout à fait aller là ou le volant pointe.
Quand nous nous arrêtons finalement, des colonnes de 4×4 allemands et néerlandais reviennent du désert et nous regardent stupéfaits. En effet, nous sommes à un endroit où nous avons traversé plusieurs langues de sables rabattus par le vent sur la route. Des touristes ne s’aventurent normalement pas avec des petites voitures comme la notre dans le désert.
A cet endroit nous préférons faire une balade à pied et de ne plus continuer la route. Il est inutile d’aller bien loin, on est tout de suite dépaysé. Nous regrettons d’être arrivés là si tard dans la journée, nous aurions bien aimé explorer plus loin ce paysage dépaysant.
André joue dans le grand bac à sable.
Le vent souffle et nous observons l’avancement de la dune grain par grain.
Les chameaux sont rarement là où se trouvent ces panneaux.
Nous rentrons par le Chott el-Jérid (route P16), mais n’en voyons rien car il fait déjà nuit. Nous avons passé trop de temps aux confins du désert et ne le regrettons pas.
À Tozeur, nous rendons la 205 au louer tout en lui faisant remarquer qu’il devra s’occuper des rotules de direction. Après un dîner en ville et une dernière visite à pendre le thé chez nos amis, nous réinvestissons l’auberge de jeunesse de la ville pour une dernière nuit. Il n’y a toujours pas d’eau chaude dans les douches.
La carte en bas montre notre route du 20 février 1996 entre Gabès, Matmata, Gabès, Kébili, Douz, Kébili et puis Tozeur (de droite à gauche en gros). Il s’agit de 420 kilomètres. On a bien fait de louer une voiture sans limitation de kilométrage car nous avons roulé 1200 kilomètres en trois jours.
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