Après une nuit trop courte à Vancouver, nous changeons de programme: il s’agit d’explorer et de cartographier quelques uns des volcans du nord-ouest du continent américain, la plupart se trouvent du côté des États-Unis et nous sommes encore au Canada. Certains font des courses en vivres, mais pas tous. Alex, André et quelques autres plus expérimentés perfectionnent leurs réserves en ajoutant quelques soupes en sachet. Tout ceci n’est pas très bien coordonnée, la seule prémisse est de partir vite pour ne pas arriver trop tard à destination au pied du Mount Baker.
Nous changeons aussi de mode de locomotion, il nous faut des véhicules de location. Le problème: avec des membres majoritairement sous 24 ans, les prix des locations sont très chères. On prend un gros van pour dix et une citadine de taille moyenne pour quatre. Les conducteurs assez âgés pour cette dernière sont Alex et André qui occupent donc les sièges avant. Sur la banquette arrière prennent place Peter et Martin. Il en résulte que les seules personnes ayant été aux USA avant l’excursion sont tous regroupés dans une voiture. Nous verrons que c’est tactiquement un mauvais choix.
Nous perdons beaucoup de temps au petit poste frontière de Sumas parce que tous les membres du van sont arrivé sur le continent au Canada et tous ces dix doivent prendre des visas d’entrée dont les quatre dans la berline disposent déjà. La photo du drapeau canadien avec le Mount Baker de l’autre coté de la frontière a bien sûr été prise en attendant à cette frontière. On voit aussi très bien que nous arriverons forcément quand la nuit sera longtemps tombée.
Du côté des États-Unis, les membres expérimentés de la berline tentent de forcer le van à faire un stop pour faire des courses avant le Mt. Baker-Snoqualmie National Forest qui entoure le volcan et le parc national au centre. Nous savons qu’il sera impossible de trouver quoi que ce soit de mangeable dans le parc national, surtout à l’heure tardive ou nous arriverons. Mais Charly, le chef de l’excursion, s’obstine et veut continuer. Ce sera une décision fatale, au camping de la Mount Baker Lodge tout est fermé quand nous arrivons. Certains n’ont rien du tout à se mettre sous la dent. Sachant que nous restons deux nuits ici, c’est plus que gênant car même en partageant, il est difficile de rassasier tout le monde. Le comble de la situation: cela nous arrivera de nouveau quelques jours plus tard.
Nous logeons au Silver Fir Campground qui se trouve en contrebas du Mt. Baker Lodge Visitor Center North.
Le Table Mountain Trail
Après un petit déjeuner partagé entre ceux qui ont de quoi manger et ceux qui n’en ont pas. Nous randonnons ce 6 septembre 1998 vers une montagne à huit kilomètres au nord-est du Mount Baker. Mais il s’agit aussi d’une excursion officielle, nous avons donc droit à un exposé d’une ranger du parc national concernant les éruptions du Mt. Baker. Ensuite, nous entamons le tour de la Table Mountain qui permet d’approche le cône assez uniforme couvert de glaciers.
Le chemin est facile, sans grandes montées. On a plein de temps de cueillir des myrtilles. Le programme officiel est minimal, nous ne faisons qu’interpréter nos propres cartes faites avant de partir et bien sûr de relever le tracé GPS.
Le Mount Baker, également appelé Koma Kulshan, Kulshan, Puk’h’kowitz, Quick-Sman-Ik ou encore Tukullum, est un sommet de la chaîne des Cascades situé au nord-ouest des États-Unis. Volcan considéré comme actif culminant à 3285 mètres d’altitude, il constitue un danger pour les populations environnantes du comté de Whatcom et même du Canada, Vancouver ne se trouvant qu’à environ cent kilomètres au nord-ouest. Les explorateurs espagnols auraient été les premiers Européens à apercevoir le volcan, les premières mentions le concernant datant de 1790 lors de l’expédition de Manuel Quimper et de Gonzalo López de Haro lorsqu’ils nommèrent la montagne La gran montana del Carmelo. Néanmoins, le mont tire son nom actuel du lieutenant Joseph Baker qui aperçut la montagne le 30 avril 1792 lors de l’exploration menée par George Vancouver à bord du HMS Discovery. Le volcan attire un grand nombre de visiteurs. Après le Mount Rainier, il est le deuxième sommet de la chaîne des Cascades pour la présence de glaciers, ceux-ci étant abondamment alimentés puisqu’il s’agit d’un des lieux de la planète où il neige le plus. Source: Wikipédia
À midi, nous faisons une pause près des petits lacs sur le point le plus haut du tour. Nous y sommes entourés de cairns bizarres aux formes et aux tailles démesurés. Plus bas, nous passons près des Galena Chain Lakes, ce sont plusieurs lacs creusés par les différentes extensions du glacier. Le plus haut et le plus grand est l Iceberg Lake, plus bas suivent le Hayes Lake et l’Arbuthnet Lake
Sur les bords se trouvent des névés. Il fait franchement chaud et le léger vent rafraîchissant du col ne souffle plus ici. Trois du groupes, dont André, se lancent dans les flots. L’eau a moins de 10°C et la partie supérieure des flots est un peu plus chaude. Nous sommes bien sûr pas équipés de maillots et tout nu dans l’eau. Quand nous sentons le besoin de sortir, une famille avec plusieurs enfants passe et nous admire du bord. Nous devons cependant sortir nus comme nous sommes. Ils en rient bien, nous ne sommes pas tombés sur des américains bigots.
Il faut remettre en marche le GPS après chaque pause car l’espace de stockage de points est limité.
Le soir, nous retournons au campground où nous avons laissé nos tentes. Il est assez tôt et ceux qui n’on rien à manger trouvent quelques conserves dans la Mount Baker Lodge. Alex, André, Martin et Peter disposent encore de bonne réserves, nous pouvons nous permettre un petit menu tout en rappelant au responsable sa part dans sa misère et de celles des autres.
Après le transfert assez hâtif entre l’univers marin de Vancouver Island et les volcans de l’État de Washington, nous trouvons enfin le calme de discuter de la semaine en canoë autour d’un feu de camp.
La carte en bas montre notre tour de ce jour.
No Comments