La place de Monastiraki
La place emblématique de Monastiraki avec l’ancienne Τζαμί Τζισταράκη (Mosquée Tzisdarakis) est un point de départ idéal pour l’Acropole, la ligne de métro M3 y a un arrêt. Le matin, on monte à l’ombre des maisons et des arbres en direction de l’entrée principale à l’ouest de la falaise contrairement à l’accès par le sud-est où se trouve l’unique autre entrée avec caisses.
Au fond à droite, on voit les constructions à l’ouest de l’Acropole par lesquelles on monte sur le plateau.
Les tickets et l’entrée de l’Acropole
Nous avons réservé nos tickets en ligne sous etickets.tap.gr (en grec et en anglais), c’est l’adresse officielle, les autres sites aux noms crieurs sont au mieux des revendeurs plus chers, au pire des arnaques. Le prix pour le ticket combinant plusieurs sites (mais pas de musée) est assez salé avec EUR30,- par personne, mais justifié par l’effort de préservation du site. En 2022, les travaux qui durent depuis des dizaines d’années sont toujours en cours, mais sur la voie de l’achèvement. Actuellement c’est surtout la partie ouest du Παρθενώνας (Parthénon, le temple principal) qui est en travaux et sous échafaudages. Tous les autres monuments sont pleinement visibles.
La face cachée du Parténon nous aide à rayer de nos idées celle d’attendre le coucher du soleil sur la Λόφος Φιλοπάππου (colline Philopappos) au sud-ouest de l’Acropole. Cela aurait été trop long.
Après la montée à l’ouest de la colline, on passe les caisses où existe une voie séparée pour ceux ayant réservé en ligne. Attention: les tickets sont individuels, dans l’email reçu se trouvent plusieurs PDFs avec un ticket pour chacun, deux dans notre cas. La procédure des scans du portable n’apparaît pas plus vite que la caisse normale, mais cela doit dépendre de l’affluence.
En mai 2022, la montée après la caisse vise la Πύλη Beulé (Porte Beulé), mais on peut aussi viser le haut de l’Ωδείο Ηρώδου του Αττικού (Odéon d’Hérode Atticus, théâtre). Par cette deuxième voie, on accède à la billetterie au sud-est.
Après la Porte Beulé, nommée après un archéologue français, on ressort par les Προπύλαια Ακρόπολης (Propylées). La balade sur le plateau de la table calcaire de l’Ακρόπολη Αθηνών (Acropole d’Athènes) est libre. Nous passons d’abord au sud du Παρθενώνας (Parthénon). En 2002, une grande partie de pierres non encore attribués ou rénovés sont entreposés au sud du temple principal et il n’est pas du tout accessible.
L’Aréopage
En montant, on voit retour ce rocher avec une longue histoire.
À l’ouest de l’Acropole se trouve un éperon rocheux appelé l’Aréopage. La colline tire probablement son nom d’Ares, le dieu de la guerre, et des Ares-Erinyes ou Semnes, déesses souterraines du châtiment et de la vengeance. Un organe judiciaire, le Conseil de l’Aréopage, se réunissait sur cette colline. L’Aréopage était aussi un lieu de culte religieux. Il est également associé à la propagation du christianisme en Grèce. Quelque temps vers le milieu du 1er siècle l’apôtre Paul aurait converti un certain nombre d’Athéniens en enseignant les principes de la nouvelle religion du haut de la colline. Parmi les convertis se trouvait Dionysios l’Aréopagite, le saint patron de la ville d’Athènes, qui, selon la tradition, fut le premier évêque de la ville. Des vestiges de l’église Saint-Dionysios l’Aréopagite, fermée au nord et à l’ouest par le monumental palais de l’archevêque (16e et 17e siècles), sont conservés sur le versant nord de la colline.
Les Propylées
L’entrée monumentale du sanctuaire de l’Acropole a été construit à l’extrémité ouest de la colline dans le cadre du programme de construction de Périclès. L’architecte du bâtiment était Mnesildes, qui a appliqué des solutions architecturales ingénieuses et innovantes. La construction des Propylées (-437 à -432) a été interrompue par le déclenchement de la guerre du Péloponnèse et, par conséquent, le plan initial est resté incomplet.
Les Propylées sont constituées d’un corps de logis central orienté est-ouest et des hexastyle similaires (6 colonnes) forment des façades à fronton dorique. Un mur de refend à cinq portes divise le bâtiment central en deux parties. La plus longue à l’ouest est divisée en trois nefs par deux colonnades ioniques, chacune de trois colonnes, qui soutiennent le plafond. Les plafonds de marbre comportaient des poutres et des dalles à caissons qui avaient un riche décor peint. Le corps de logis central des Propylées est flanqué au sud et au nord de deux ailes avec des porches doriques prostyles similaires. Dans l’aile nord, la salle située derrière le porche a pu servir de salle de banquet pour les fidèles. Selon le voyageur Pausanias (2e siècle), la salle était décorée de peintures et pour cette raison elle est connue sous le nom de Pinacothèque. L’aile sud se compose uniquement d’un porche par lequel on accédait au sanctuaire d’Athéna Niké.
En 2022 le passage dans les Propylées est séparé par des vitres en plexiglas entre ceux qui montent et ceux qui descendent.
Au 6e siècle, l’aile sud des Propylées a été transformée en une basilique chrétienne à nef unique. À l’époque médiévale, les souverains francs et florentins ont converti les Propylées en palais et une tour a été construite dans l’aile sud. Pendant l’occupation ottomane, en 1640, le bâtiment est frappé par un éclair ou un boulet de canon qui fait exploser la poudre à canon qui y était entreposée et cause d’importants dégâts au monument. Les vestiges médiévaux et ultérieurs ont été enlevés lors des fouilles de l’Acropole au 19e siècle, afin de révéler les Propylées de la période classique.
Les graves problèmes structurels causés par la précédente restauration des Propylées (1909-1917) ont conduit à la nécessité impérieuse d’une nouvelle intervention, qui a commencé en 1990. La recherche méticuleuse du matériel architectural conservé et les interventions dans le portique est (accès principal en 2022) ainsi que dans la salle ouest du monument ont contribué à la restauration de vastes parties des plafonds de marbre des Propylées (2002- 2009). L’achèvement du projet par la restauration de deux colonnes ioniques et de leurs nouveaux chapiteaux, donne une idée plus complète de la zone couverte d’un des monuments les plus impressionnants de l’antiquité classique.
En 2011, la partie supérieure du mur sud du bâtiment central des Propylées a été restaurée à l’aide de pièces authentiques, retrouvés au sol, et dont la position d’origine sur le monument a été identifiée.
En 2015, le projet de restauration des Propylées s’est achevé. Cette année-là, l’aile sud-ouest a été restaurée et ses caractéristiques architecturales uniques ont été conservées, tout comme que l’angle nord-ouest avec la colonnade de la façade ouest du bâtiment central.
Le temple d’Athéna Nikê
On avait déjà vu obliquement sur le temple d’Athéna Nikê à travers la Porte Beulé, mais on le voit aussi en tournant à gauche après les Propylées.
Le temple classique, construit de marbre pentélique, est en style ionique avec quatre colonnes à l’avant et à l’arrière. Il est attribué à l’architecte Kallikrates. Les riches décors du temple soulignent les les batailles victorieuses des les Athéniens.
Le petit temple au sommet du bastion qui, depuis la période mycénienne (fin du 13e siècle avant notre ère) gardait l’extrémité sud-ouest de la colline de l’Acropole, était dédié à la déesse Athéna Níkè, protectrice de la ville qui a offert la victoire aux Athéniens dans leur diverses batailles. Il est daté de la période classique (-427 à -424) et appartient au constructions du programme de Périclès. Une balustrade en marbre, qui était ornée de représentations de Nikès ailées (Victoires) et de figures d’Athéna assises était construite plus tard (-415), afin de protéger les trois côtés au sommet du bastion et pour délimiter le sanctuaire de la déesse. Le temple classique a été construit sur le site d’un temple antérieur daté après -468, qui abritait le xoanon, l’ancienne statue de culte en bois de la déesse. Une partie considérable de ce temple et des restes du sanctuaire primitif (6e siècle avant notre ère) sont conservés dans un espace de sous-sol spécialement aménagé.
En bas la vue après avoir passé les Propylées.
Les travaux de restauration du temple d’Athéna Niké tout au long de la période 2000-2010, ont dû être effectués en raison des graves dommages et problèmes structurels qui étaient évidents dans le monument, dont beaucoup avaient été causés par des interventions de restauration antérieures de 1835-1845 et de 1935-4940. L’intervention la plus récente englobait l’ensemble du temple classique et s’étendait également à l’ancien Temple de la Déesse, conservé dans le bastion sous le bâtiment classique.
La restauration structurelle du temple comprenait l’installation d’un nouveau système de support, a corrigé avec succès les lacunes des interventions précédentes et a réintégré dans le monument des blocs architecturaux anciens dispersés. Le style d’origine de l’édifice a été accentué par la restauration d’une partie de son fronton est. Les pièces authentiques de la frise ionique, désormais protégés et exposés au musée de l’Acropole, ont été remplacés par des copies exactes en pierre artificielle. Enfin, tout au long de la période 2011-2013, les travaux menés ont porté sur la restauration du pinacle nord, ainsi que sur la poursuite de la mise en valeur des vestiges archéologiques retrouvés à l’intérieur.
Le temple d’Athéna Nikê ne s’approche pas en 2022, on en a une autre vue en descendant vers le Théâtre de Dionysos et la sortie sud-est.
On avance vers l’est sur le bord sud du plateau. La terrasse moderne que l’on voit et celle du nouveau musée de l’Acropole. Le ticket de EUR30,- n’inclut pas ce musée. Nous n’y allons pas parce que nous n’avons réservé que cette journée pour la ville.
Le Parthénon
Le temple principal de l’Acropole est un grand chantier en 2022, du moins en venant de l’ouest et des Propylées et en longeant la face sud. L’est et le nord sont mieux dégagées de pierres taillés éparses, de rails et de grues.
Travaux de conservation de l’Acropole
Le principal matériau de construction des monuments de l’Acropole est le marbre Pentélique. Les dommages constatés sur ce matériau au cours du temps sont dus à sa structure interne, à l’action d’agents environnementaux et biologiques et à l’activité humaine. La conservation de la surface des monuments implique l’enlèvement du mortier et des clous métalliques des interventions antérieures, la consolidation de la surface, la jonction des fragments, la restauration structurelle au moyen d’injections pour combler les creux et les fissures intérieurs, l’utilisation de mortier pour le fissures superficielles, le remplissage des espaces et le nettoyage de la croûte noire de pollution par laser.
Les matériaux choisis et la conservation appliquée respectent des critères de compatibilité avec le matériau de construction d’origine, de réversibilité et de durabilité dans le temps. La méthodologie employée est constamment améliorée avec des nouvelles connaissances scientifiques.
Les premières restaurations des temps modernes
La restauration des monuments de l’Acropole, parmi les chefs-d’œuvre du patrimoine culturel universel, était un objectif national de la plus haute importance dès la fondation de l’État grec (1833). Dans les premières restaurations des monuments (1835-1854), la consolidation de leurs parties anciennes ont été réalisés de manière expérimentale. Les interventions de restauration à grande échelle veulent, dans la mesure du praticable, retrouver la forme que les monuments avaient à l’époque classique. Avec l’utilisation de matériaux anciens et quelques ajouts de marbre neuf, ces interventions ont été réalisées de la fin du 19e siècle au début de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, la pratique consistant à utiliser du fer ordinaire pour assembler des éléments architecturaux et l’utilisation arbitraire de fragments anciens épars comme matériau de construction ordinaire posaient de sérieux problèmes.
Le Comité pour la Conservation des Monuments de l’Acropole (ESMA) a la responsabilité scientifique de la restauration des monuments de l’Acropole depuis 1975. Depuis 2000, les travaux ont été réalisés par le Service de Restauration de l’Acropole (YSMA).
Pièces architecturales dispersés de l’Acropole
À partir de 1977, on tente d’utiliser et à mettre en valeur les blocs dispersés de l’Acropole qui ne sont plus dans leur position d’origine. Le matériel, qui a été ramassé sur l’Acropole afin d’être protégé, provient de différentes périodes historiques, principalement de monuments trouvés sur l’Acropole, mais aussi de la ville d’Athènes. L’identification des pièces architecturales dispersés pour les associer à des monuments spécifiques à travers leur documentation détaillée est la plus grande énigme de l’Acropole, car elle nécessite une connaissance approfondie de l’archéologie et de l’architecture athénienne. Ces dernières années, l’étude des pièces architecturales calcaires, leur restauration et l’architecture archaïque de l’Acropole ont été priorisées, visant une compréhension holistique des édifices perdus du 4e siècle avant notre ère. L’accent a été mis sur la recherche et la reconstitution de Parthénon archaïque (-570), l’un des temples les plus monumentaux de son temps avec une qualité de travail inégalée.
L’objectif du programme actuel est d’organiser et de mettre en valeur le matériel documenté, car plus de 24000 pièces dispersés répertoriées reflètent l’histoire des 2400 ans de l’Acropole et de la ville d’Athènes d’une manière unique.
Le Point de vue de l’Acropole
Au-delà du Parthénon, sur la face sud, se trouve l’immeuble de l’ancien musée, on n’y accède plus qu’aux toilettes. Plus loin au nord est le Σημείον Θέας Ἀκροπόλεως (Point de vue de l’Acropole) où s’entassent beaucoup de gens. Le pire est une prétendue starlette Instagram française qui en privatise une grande partie en s’étirant extensivement sur le fond de la vieille ville d’Athènes. La photographe est sa mère.
L’Acropole sera le seul endroit où nous rencontrerons vraiment toutes les sortes de touristes internationaux. À côté des starlettes Instagram, ce sont surtout des américains et des canadiens, certains très âgés. Mais on trouve aussi des français du nord badigeonnés de crème solaire demandant d’être pris en photo. Il est en tout cas impossible de se frayer un chemin sans se frotter à beaucoup de d’épaules, de hanches, de seins, de gros ventres et de fesses, le tout plus ou moins couvert de tissu.
La photo en haut est extraite d’une séquence vidéo lors du retour du point de vue. Sur place, nous étions trop occupé à trouver une place au bord du mur pour photographier.
En bas le temple d’Héphaïstos dans l’Agora Grecque où nous nous rendons aussi durant cette matinée.
L’Érechthéion et son Porche des Cariatides
Le dernier grand immeuble est le Ερέχθειο (Érechthéion) avec le fameux Πρόστασις των Κορών (Porche des Cariatides) dont la rénovation est fraîchement achevée.
Cet élégant édifice de l’ordre ionique est appelé, selon des sources littéraires postérieures, Érechthéion du nom d’Erechtheus, le roi mythique d’Athènes. La construction a commencé avant le déclenchement de la guerre du Péloponnèse (-431) ou après la conclusion de la Paix de Nikias (-421) et s’est achevée en -406 après l’interruption des travaux à cause de la guerre. Le plan particulier du bâtiment est dû à l’irrégularité naturelle du sol et à la nécessité d’abriter les anciens lieux sacrés: la source salée, qui est apparue lorsque Poséidon a frappé le rocher avec son trident lors du concours avec Athéna sur le patronage de la ville, les marques de trident et les tombes des rois athéniens Kekrops et Erechtheus. L’Érechthéion se compose d’une cella rectangulaire divisée par un mur intérieur formant deux sections. La section est, qui était à un niveau d’au moins 3 mètres plus haut que celui de la partie ouest, était dédié à Athéna Polias et abritait le xoanon, l’ancienne statue de culte en bois de la déesse. La partie ouest était divisée en trois parties et était dédiée au culte de Poséidon-Erechthée, d’Héphaïstos et du héros Boutès.
Au nord de la cella se trouve un magnifique porche avec 6 colonnes ioniques. Les bases et les chapiteaux ainsi que le cadre de la porte menant à l’intérieur de la cella présentent une décoration en relief élaborée, tandis que les caissons du plafond avait été peints.
Le célèbre Porche des Demoiselles (Korai) ou Cariatides domine le côté sud de l’édifice: six statues de jeunes femmes, debout sur un podium de 1,77 mètres haut, soutiennent le toit du porche, qui était la partie de la tombe de Kekrops au-dessus du sol. Dans la partie supérieure du bâtiment se trouve une frise de pierre grise d’Eleusis à laquelle étaient attachées des figures en relief de marbre blanc de Paros. Aujourd’hui, ils sont exposés au musée de l’Acropole. Vers la fin du 1er siècle avant notre ère, l’Érechthéion a été réparé après un incendie. Au cours de la période chrétienne, il a été transformé en église, tandis que durant la période ottomane, il a été utilisé comme une maison. Lord Elgin avait enlevé la troisième cariatide de l’ouest et la colonne de l’angle nord de l’édifice en 1801. Aujourd’hui, ils ont été remplacés par des copies, ainsi que le reste des Cariatides
Les travaux de restauration de l’Érechthéion ont été menés à bien pendant les périodes 1837-1846 et 1902-1909 à grande échelle. Plus récemment, un nouveau projet de restauration a été entrepris en 1979-1987. Depuis lors, la méthodologie conçue pour l’Érechthéion a également été employée pour les autres interventions sur l’Acropole. La dernière intervention de l’Érechthéion a consisté à restaurer une partie importante du mur du monument et des plafonds de ses porches nord et sud. Au cours de ce processus, les anciennes pièces architecturales ont été remis en leurs positions d’origine.
Le coin nord de l’Érechthéion a été rempli pour des raisons de renforcement structurel et de rétablissement de la forme originale du monument. En 2014-2015, des parties des fondations à l’intérieur de l’Érechthéion ont été remblayées afin de révéler les vestiges de la basilique byzantine, construite au 7e siècle.
La restauration des murs de l’Acropole
Un suivi et un enregistrement systématiques du mur et de la roche sous-jacente de l’Acropole ont été mis en place depuis le début du projet de restauration, tandis qu’un suivi instrumental de haute technologie est opéré sur des lieux spécifiques depuis 2005. Des travaux de stabilisation des masses instables sur la roche ont été réalisés pendant la période 1977-1993 et l’intervention dans le mur a commencé en 2014.
La nécessité d’une intervention dans la zone a été jugée impérative en raison du vieillissement des matériaux de construction de la construction ancienne, de la détérioration des réparations plus récentes et de la concentration accrue d’humidité à l’intérieur de la maçonnerie, et enfin en raison des dommages constatés dans la surface extérieure du mur à plusieurs endroits. L’objectif principal de l’intervention était la formation d’un système de drainage sur le bord supérieur du mur, pour l’aménagement du parcours des eaux pluviales et la stabilisation de la maçonnerie, avec la pose de nouvelles pierres et l’application de nouveaux mortiers
L’Odéon d’Hérode Atticus
On ressort finalement de nouveau par le Propylées et la Porte Beulé.
L’Odéon d’Hérode Atticus, est un théâtre romain construit en l’an 161, par Hérode Atticus, rhéteur grec célèbre pour sa fortune et ses actions de mécénat public, en mémoire de sa femme Régilla, morte en l’an 160. Il est saccagé par les Hérules près d’une centaine d’années après son achèvement. Le monument ruiné est vraisemblablement intégré à la fin de la période romaine dans la muraille de la ville, puis au 6e siècle dans la fortification ultérieure, le Rizókastro. Durant l’occupation ottomane, le monument fait partie du mur de Serpentzé et il est transformé en redoute. Des traces d’habitations et les vestiges d’une église ont également été découverts lors des fouilles. Redécouvert à l’époque moderne, il est fouillé puis restauré entre le milieu du 18e siècle et le milieu du siècle suivant. Lieu emblématique du festival d’Athènes-Épidaure, le monument accueille des événements culturels de renommée internationale. Source: Wikipédia.
Nous passons au-dessus de l’Odéon pour sortir vers l’est en longeant le pied de la falaise de l’Acrople (Peripatos). Or, la porte à l’est est fermé, un surveillant renvoie tout le monde. Il ne nous laisse même pas descendre d’ici vers la billetterie et la sortie au sud-est. Nous revenons donc vers le Ναός του Ασκληπιού (Asclépiéion) où une bifurcation de chemin permet enfin des descendre légalement. Ainsi, on passe au moins le Θέατρο του Διονύσου (Théâtre de Dionysos) et une exposition de diverses parties de statues non encore repositionnés dans leur contexte.
Le Théâtre de Dionysos
La scène parmi les éléments de la forme tripartite du théâtre antique (orchestre, salle, scène) et le bâtiment scénique sont le plus lié à l’évolution de la production théâtrale. Au cours de ses quelque mille ans de fonctionnement, le Théâtre de Dionysos a subi le plus grand nombre de modifications. Au sud de l’orchestre, qui occupait une place centrale dans l’action théâtrale dès la naissance du théâtre antique, un bâtiment scénique permanent était ajouté au 5e siècle avant notre ère. Le développement de la tragédie, en particulier, par les grands poètes dramatiques, Eschyle, Sophocle et Euripide, a nécessité l’ajout d’un bâtiment de scène fixe qui pouvait servir la représentation théâtrale de diverses manières ainsi que l’amélioration de l’acoustique du théâtre.
La rénovation du théâtre de bois a commencé au temps des grands tragédiens, et surtout après le milieu du 5e siècle avant notre ère. En raison des problèmes financiers résultant de la guerre dévastatrice du Péloponnèse (-431 à -404), le bâtiment de la scène a été entièrement construit avec des matériaux moins chers, mais avec une riche façade peinte.
Ci-bas, le théâtre vu du plateau de l’Acropole.
Avec la reconstruction monumentale et l’extension du théâtre en pierre dans la seconde moitié du 4e siècle avant notre ère (phase de Lycurgue), la scène est entièrement reconstruite en pierre et se dote d’une façade en marbre flanquée de deux ailes en saillie à colonnades doriques (paroskenia). Cette première structure en pierre a ensuite été modifiée au 2e ou au 1er siècle avant notre ère, lorsqu’elle une colonnade dorique est ajoutée le long de la façade du rez-de-chaussée et, probablement, à l’étage supérieur. Les deux paraskènia ont également été raccourcis. Ces modifications ont été rendues nécessaires par des éléments de l’action théâtrale transférés sur une scène surélevée (logeion).
Les changements sociopolitiques de l’époque romaine entraînent à leur tour d’importantes modifications du bâtiment scénique. Sous l’empereur Néron, le bâtiment de scène à deux étages reçoit un proskenion profond ainsi que de riches éléments architecturaux sur la façade (61-62). Sous Hadrian (117-138), l’empereur philhellène honoré sous le nom de Neos Dionysos (Nouveau Dionysos), le bâtiment de la scène a fait l’objet de modifications dans un esprit classique. Sa façade était ornée de statues féminines monumentales et de satyres personnifiant les trois genres dramatiques (Tragédie, Comédie et Satyre).
La dernière période de prospérité pour le Théâtre, après sa destruction par les Hérules (en 267), est signifiée par le Bema de Phoedros (4e siècle), ainsi appelé en raison de l’inscription dédicatoire qui subsiste. Celui-ci était décoré de dalles de marbre incurvées provenant des constructions den Hadrian (peut-être des autels) qui représentaient des scènes de la vie de Dionysos et de l’établissement de son culte sur le versant sud de l’Acropole. La construction de la basilique paléochrétienne à l’entrée est du théâtre au 6e siècle marque le début d’une nouvelle ère qui apportera des changements majeurs à l’installation théâtrale et à son fonctionnement.
Entre 2003 et 2005, les pièces architecturales dispersés de l’espace scénique ont été traités et exposés à des fins pédagogiques. L’accent était mis ici sur le regroupement des pièces architecturales sauvées de la phase hellénistique et romaine du monument et sur leur repositionnement à des fins d’illustration. L’intérieur du bâtiment a également reçu un nouveau remblai de terre claire. Ce sont les premières étapes de l’étude plus approfondie du monument et de l’exposition de son bâtiment scénique, qui comprendra la restauration partielle et la réintégration du matériel architectural restant.
Les statues de poètes dramatiques du parodos est
Le parodos oriental était l’entrée principale du théâtre, par laquelle les prêtres et les fonctionnaires arrivaient pour les représentations théâtrales pendant le festival dionysiaque de la ville. Le côté nord de cette entrée a été choisi comme site pour l’érection de statues honorant les poètes dramatiques les plus importants, qui symbolisaient les valeurs éternelles de l’éducation classique et servaient d’exemples aux participants aux concours théâtraux.
Le programme de construction et d’achèvement du nouveau théâtre de pierre à l’époque de Lycurgane (-336 à -324), comme nous l’apprennent les sources anciennes, comprenait également l’érection du monument honorifique posthume aux trois tragédiens (Eschyle, Sophocle et Euripide) dans l’entrée principale, vers -330. Leurs statues en bronze, qui sont conservées sous forme de copies romaines, étaient montées en groupe sculptural sur une longue base à trois marches devant le mur de soutènement des parodos. Les pierres de ce soubassement ont été démontées au cours du 19e siècle et n’ont pas encore été identifiées. Les statues représentent les trois tragédiens, qui ont servi la gloire de l’Athènes classique, dans des poses typiques et dans les vêtements de citoyens athéniens distingués.
À l’est de ce monument, la base honorifique et la statue du représentant le plus important de la Nouvelle Comédie, Ménandre, ont été érigées en -291. Il a écrit plus de 100 pièces, mais n’a remporté le concours que quelques fois. Son travail novateur s’est concentré sur les gens ordinaires et il est considéré comme le père du drame psychologique. À 51 ans, il s’est noyé en nageant au large du Pirée. Le monument en son honneur a été érigé immédiatement après sa mort alors qu’Athènes était sous le règne du roi macédonien, Demetrios Poliorketes. Le poète est représenté assis sur un trône d’honneur, son visage imberbe reflétant la nouvelle mode introduite par Alexandre le Grand.
L’ancien socle de sa statue, retrouvé en 1862, porte le nom du poète, ainsi que les signatures des sculpteurs, fils du célèbre sculpteur Praxitèle. L’inscription se lit comme suit: « Kefisodotos et Timarchos l’ont fait ». La statue originale a été copiée de nombreuses fois à l’époque romaine, en raison de l’admiration particulière des Romains pour les pièces de Ménandre. L’identification de la position et de la forme de ce monument a permis sa restauration, avec la reconstruction des deux marches perdues, le repositionnement de la base antique et l’utilisation didactique d’une réplique moulée à la place de l’original en bronze perdu.
Des six socles qui se dressaient autrefois à cette entrée, un autre, le socle de la statue d’un poète inconnu, vraisemblablement du 2e siècle avant notre ère, a pu être restauré dans la partie ouest du parodos. Ses marches perdues au 19e siècle ont été reconstruites avec de la pierre neuve, et les deux anciennes pierres nouvellement identifiées de la base ont été remises à leur position initiale. Le programme de restauration a été achevé en 2012 par le comité scientifique en charge des monuments du versant sud de l’Acropole.
L’aller à l’Acropole et le site lui-même est décrit en détail aussi dans la vidéo de notre chaîne:
Nous voilà au sud-est de l’Acropole, et nous voulons rejoindre le nord pour visiter d’abord la Ρωμαϊκή Αγορά (Agora Romaine). Le site est au nord de l’Acropole, l’unique entrée se trouve à l’ouest. Cela nous oblige à remonter la Rue Thrasillou en plein soleil.
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