La journée est déjà bien avancée et nous voulons rouler au moins jusqu’à Βάθεια (Váthia). Il y a des centaines de villages Mani sur toute la presqu’île du même nom, il est impossible de tous les visiter. Βάθεια (Váthia) est le village modèle à voir car optiquement bien situé sur une colline qui se détache du versant entre la crête et la mer, mais aussi bien visible d’un peu plus haut.
Pourtant, nous ne faisons que passer parce que nous cherchons un emplacement pour la nuit. Il y a ceux sur les rares plages et ports qui sont sans intimité, un site sur un terrain de basket abandonné juste au dessus de Βάθεια (Váthia) et une chapelle vertigineusement haute au-dessus du même village. C’est l’emplacement qu’André avait repéré mais annoté de forts doutes quant à la compatibilité de la route avec notre Trafic aménagé. Βάθεια (Váthia) est à 165 mètres et la chapelle à 370 mètres d’altitude. La route est une piste en forte pente, fort cahoteuse et couverte de béton uniquement dans les parties vraiment raides. Ces bandes de béton sont souvent plus irrégulières que le sol naturel.
La montée se fait en trois longs lacets sans vraie possibilité de faire demi-tour hormis les lacets mêmes. Nous montons donc au premier virage, on pourrait aussi passer la nuit tout près, mais nous y voyons paître des vaches. Nous n’avons pas des bonnes expériences avec ces bêtes la nuit en camion.
On continue donc et comme souvent, des routes difficiles empirent en direction du but. La pente augmente, les bandes de béton fréquentes, mais courtes et les changements entre béton et terre sont très abrupts. On ne monte plus qu’en première et en jouant beaucoup et savamment sur l’embrayage.
Plus de 80% de la distance est faite quand nous arrivons au deuxième et dernier virage en épingle. La piste continue comme avant et descend même sous un rocher. Mais ce n’est que pour débuter la monté finale qui est la plus pentue. Elle est entièrement bétonnée, mais des gros gravats on coulé dessus. Cela crée des frictions assez méchantes entre les pneus et le béton. Il n’y a bien sûr aucune glissière de sécurité.
Nous arrivons enfin en haut. C’est une grande place assez plane avec une minuscule chapelle et un énorme autel extérieur en béton. On a la vue plongeante directe sur Βάθεια (Váthia) et une grande partie de la côte. La vue d’un peu plus haut inclut aussi notre Trafic et la chapelle.
Le coucher de soleil est mémorable.
C’est clairement le coucher de soleil le plus mémorable de ces congés en Grèce en mai 2022. C’est aussi un de nos emplacements préférés de toute notre vie en camion aménagé.
Le soir, après la douche extérieure, nous avons quelques frayeurs concernant la tranquillité. Nous voyons une voiture descendre la route de la chapelle sans que nous l’ayons vue monter. Elle doit provenir des étables se trouvant dans la prolongation du deuxième virage. Elle descend en tout cas dans la prolongation du premier virage. Deux hommes descendent pour rassembler une partie des vaches et de les faire monter vers l’étable en les suivant avec la voiture. Nous ne les reverrons plus. Mais un autre groupes de vaches monte plus tard tout seul, mais en passant par la colline et en montant en notre direction! Cependant, elles passent juste au-dessus de nous sur une voie directe vers l’étable. Au pire, nous rencontrons des vaches le matin en descente, mais la nuit sera tranquille.
Bien que nous soyons à l’abri des rafales, on a quand même beaucoup de vent à la chapelle. Il est donc impossible de cuisiner et de manger dehors. C’est pareil le matin, bien qu’il ferrait assez chaud.
Nous profitons de la bonne lumière pour mettre en scène deux paquets de lait que l’on peut acheter en Grèce. C’est du lait entier UHT autrichien impossible à acheter en Autriche. Ils ne s’avarient pas sans frigo. Pourquoi deux sociétés distinctes mais très voisines vendent du lait en Grèce? Le premier Ennstal Milch est en allemand et en grec, le deuxième, Gmundner Milch en italien et en allemand.
La descente de la chapelle est moins stressante quand on connaît le chemin et la sensation de savoir que les quatre roues sont freinés à la descente (contre deux tractantes à la montée) rendent la chose plus facile. Cela ne secoue cependant pas moins et l’on s’étonne de sa hardiesse de la veille.
Nous avons de nouveau Váthia en vue sous divers angles, mais comme hier soir, nous passons et reviendrons l’après-midi pour la visite du village en ruines.
Notre but de la journée est le Cap Tenaro avec son phare au bout.
Le site pour passer la nuit est aussi décrit en vidéo:
Par la suite, nous passons au Phare du Cap Tenaro.
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