Voidokilia est la plage ronde, mais ce nom n’est que local. Par contre Navarino est fléché de toutes partes en lettres latines pour le nouveau court de golfe et le lotissement du même nom en construction dans les marécages de la baie Oρμος Ναυαρίνου (Ormos Navarinou). Celle-ci est au sud du site que nous voulons voir ce 26 mai 2022. La plus petite baie ronde que nous voulons voir porte le nom de Παραλία Βοϊδοκοιλιάς (Plage de Voidokilia), le meilleur point de vue est le Παλαιόκαστρο Ναυαρίνου (Château de Navarino), dont subsistent surtout les murs de l’enceinte extérieure.
Nous lisons que le parking au nord de la Παραλία Βοϊδοκοιλιάς (Plage de Voidokilia) est sujet à des cambriolages et de toute manière ce n’est pas le point idéal pour voir la baie d’en haut. On part donc au sud de la Παραλία Διβάρι (Plage de Divari). C’est un cul-de-sac de la route venant de Γιάλοβα (Gialova) et passant sur la lagune entre le Λίμνη Διβαριού (Limni Divariou, étang) et la grande Oρμος Ναυαρίνου (Baie d’Ormos).
L’Île de Sfaktiria (photo d’en bas) est le lieu d’une bataille entre Sparte et Athènes au 5e siècle avant notre ère et la baie formée par cette même île au sud de la Plage de Divari est le lieu d’une bataille navale le 20 octobre 1827 entre une coalition chrétienne assez rare entre Britanniques, Français et Russes d’un côté et les Turcs de l’Empire Osman de l’autre. La coalition l’emporte et ceci crée un tournant décisif dans la guerre d’indépendance grecque contre l’occupant turc.
L’ascension par le sud est rapide, fléchée et bien reconnaissable. On entre par une porte dans le sud de l’enceinte médiévale, puis on peut prendre plusieurs chemins.
Nous restons près et en partie sur le mur à l’ouest pour retrouver l’autre faille dans la muraille dans la partie nord. Du mur et du chemin en descente qui suit, on a la meilleure vue sur la Baie de Βοϊδοκοιλιάς (Voidokilia). C’est une plage parfaitement circulaire qui nous rappelle fort la Baie de São Martinho do Porto. Même la dune au sud et l’orientation nord-ouest de l’embouchure à la mer est semblable.
La descente vers le nord est rapide et en forte pente. Après la partie la plus raide, on arrive au pied de la falaise où se trouve la grande Σπηλιά του Νέστορα (Grotte de Nestor). Il faut une lampe torche ou une frontale pour avancer jusqu’au fond de la grotte avec l’ouverture naturelle très haute qui rappelle un peu l’Oreille de Dionysios dans les Latomies de Syracuse. Il n’y a cependant rien à voir mis a part quelques concrétions calcaires, même si une vraie occupation néolithique est documentée et que la mythologie grecque y joue aussi un rôle.
La suite de la descente est plus plate et on passe très vite sur la dune de sable au sud de la Παραλία Βοϊδοκοιλιάς (Plage de Voidokilia). On peut s’élancer du haut en courant vers le bas comme dans les dunes d’un désert. Il faut de toute manière vider ses chaussures du sable quand on sort de cette zone.
Arrivés sur la plage, nous sommes à l’abri de la brise de la mer et il fait terriblement chaud. On boit et on mange quelques petits gâteaux dans la maigre ombre d’un tamaris. D’autres touristes se baignent cependant (en nudistes en partie), mais ils se plaignent tous de la fraîcheur de l’eau.
Nous ne restons pas longtemps à cuire ici au soleil. Le chemin retour passe au pied de la falaise à l’est du château fort et en bordure du Λίμνη Διβαριού (Limni Divariou, étang). Le chemin est juste un peu plus haut que le niveau d’eau de l’étang et il doit être parfois submergé. Des panneaux interdisent le passage à cause de potentiels chutes de pierres, mais mêmes des bons guides de randonnée disent de passer par là.
Le site est décrit dans cette vidéo:
Pause dans un parc à Katakolon
Nous reprenons notre route vers le nord. Nous nous en écartons cependant pour rejoindre Κατάκολο (Katakolon) pour son phare. Il date de 1865 et il est toujours actif. Le portail est ouvert, mais des panneaux interdisent d’entrer, on s’y tient plus ou moins. Sur la route solitaire vers le phare nous cherchons aussi un endroit pour la pause de midi, mais nous ne trouvons rien de plat et surtout rien à l’ombre.
Alex avait cependant vu en passant un grand parc d’eucalyptus dans la grande zone portuaire. En redescendant du phare vers ce parc, nous voyons aussi le grand port et nous nous étonnons de ces installations ici alors que nous ne connaissons pas du tout le nom de la ville. Nous lisons par la suite que c’est une escale des navires de croisière pour voir les ruines d’Olympe et autres sites sur le Péloponnèse en haute saison.
Le parc d’eucalyptus est assez calme et nous ne sommes pas les seuls campeurs à passer midi ici. Dans la partie ouest, il n’y a plus de grillage. Nous pouvons donc y rouler avec notre Trafic aménagé et déballer tranquillement table et chaises car les bancs installés dans le parc sont en totale décomposition. La pause dans cette curieuse ville est donc quand même très agréable.
C’est aussi notre dernière vrai arrêt sur le Péloponnèse car nous le quitterons cet après-midi, même si nous n’en sommes pas encore certains à l’heure actuelle. On passe alors Patras et son pont.
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