Otto Sverdrup
Ellesmere Island et Sverdrup Islands
Période du voyage 1898-1902, Original norvégien, traduction complète 1903. La date de cet article est celle du retour de l’auteur en Europe.
Environ 430 pages, plusieurs photographies et cartes. Titre complet: Second Voyage du Fram de Nansen. Quatre années dans les glaces du pôle.
La version numérique française est un scan de la bibliothèque nationale française avec assez peu de contraste et moyennement bien à lire sur une liseuse: Quatre années dans les glaces du Pôle : second voyage du « Fram » de Nansen. Titre de la Version allemande parue la même année: Neues Land.
Au retour du Fram de sa première expédition, Nansen propose à son second Sverdrup, avec lequel il avait déjà fait la traversée du Groenland, de partir sur le même bateau pour une nouvelle expédition polaire où Sverdrup sera le capitaine. Le but est de faire le tour du Groenland, mais les glaces empêchent ce pari. Otto Sverdrup se rabat sur la partie ouest d’Ellesmere Land, où il découvre et cartographie un nouveau groupe d’îles qui porte désormais son nom.
Comme l’expédition Fram, celle-ci est à compter parmi les expéditions scientifiques modernes. Elles rapportera plus d’informations nouvelles que tout autre expédition arctique. Cependant, nous sommes toujours au tournant du 19e au 20e siècle et les risques pris ne sont pas comparables à ceux de nos jours. On compte aussi quelques morts qui auraient sans doute pu être évités. Ainsi le médecin meurt assez tôt pour la simple raison que c’était le seul qui n’était pas soumis à des pénibles tests médicaux avant le départ. Le deuxième mort est probablement dû au manque d’un médecin à bord.
Le récit, qui s’étale sur plus de trois années passés dans le même environnement hostile, est assez répétitif. Mais il décrit bien cette vie aux confins de la zone vivable. On y voit bien que même en emportant pour cinq années de vivres pour les membres de l’équipage, ils doivent chasser au moins pour nourrir leurs chiens et les hommes ne dédaignent pas des steaks frais de phoques ou de morses. Or cette chasse aux animaux sauvages est à chaque fois un carnage. Ils utilisent presque toujours tout leur butin, mais rien que ces quelques tirs engrènent fortement l’écosystème sensible. Ils trouvent à plusieurs fois des camps délaissés d’Inuits (« Eskimos » dans le texte) et s’interrogent sur le pourquoi et depuis quand ils avaient été abandonnés. C’est évidemment parce que les Inuits n’y trouvaient plus assez pour vivre, même si en apparence les morses, les phoques, les lièvres, les logopèdes et les bœufs musqués s’y trouvent en abondance.
Un autre détail révélateur de la course au pôle et à prendre possession des terres non encore reconnues et la rencontre avec l’explorateur Robert Peary et son navire Windward. On ne s’entretient pas longtemps et bien que les deux navires n’hivernent pas trop loin de l’autre, ce n’est qu’à la fin de l’hiver que se fait un premier échange de politesse. Les émissaires de Sverdrup y discutent le partage grossier de la zone à explorer. Il s’agit d’une part pour recueillir les lauriers lors de retour dans la patrie respective. Les deux ne réussissent pas leur pari, mais au jeu de la plus grande surface reconnue Sverdrup gagnera contre Peary, aussi dans l’analyse moderne des deux voyages. Longtemps après le retour cette bataille continuera. D’une part lorsqu’il s’agit de départager la découverte de la côte ouest d’Ellesmere, d’autre part parce que Sverdrup revendique les îles qu’il a découvertes pour la Norvège. Ce n’est qu’en 1930 et peu avant la mort de Sverdrup que la Norvège renonce au profit du Canada à ces îles qui font maintenant partie de la région autonome de Nunavut.
Photos récentes
Traversée en ferry pour rejoindre l’Islande en 2009.
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