Après deux semaines dans le Jura et dans le Vercors, nous changeons de région. Le Vercors était le but du voyage, nous l’avons traversé en long et en large et nous avons vu les sites majeurs. Au bout d’un temps, nous avons l’impression d’avoir tout vu. Ce n’est sûrement pas vrai, mais nous abandons quand même la recherche du dernier rocher bizarre. De plus, nous manquons un peu d’été. Nous savions que le Vercors est frais, on n’a pas eu de pluies massives, mais c’est finalement ce que nous avons aussi à la maison au Tyrol.
Nous passons donc au sud, mais pas trop. Nous restons dans les Alpes-de-Haute-Provence et nous franchissons aussi la Durance. Bien que nous ne sommes le premier jour qu’à la hauteur de Sisteron et que la soirée est pluvieuse, le matin suivant, donc ce jour, est chaud, très chaud. On était arrivé la veille pour passer la nuit au bord du Vançon, où nous étions passés en 2013. Or, il pleut et la route, qui se transforme à la fin en piste avec gués, est parsemée de pierres tombés sur la route. Elles ont la taille de pavés, ça ne tue pas en tombant sur la voiture, mais ça l’abîme quand-même beaucoup. Nous rebroussons donc chemin jusqu’à un endroit à peu près plat à la Rousière près de Vilhosc. La terre glaise est molle et se colle aux pneus, nous savons que nous en pouvons pas manœuvrer éternellement sans nous embourber et il nous faut espérer que les prévisions météo sont bonnes pour pouvoir ressortir sur la route le matin.
La Montagne de la Baume à partir d’Entrepierres
Les dernières brumes se lèvent et le soleil est là dès le matin. Entrepierres et un tout petit village et près de la Rousière, nous y sommes en quelques minutes. Nous avons gardé le rythme du Vercors, c’est à dire dormir longtemps pour pouvoir profiter de la chaleur du soleil à partir de 10 heures. Ici nous regrettons cependant de ne pas être partis plus tôt. L’accès se trouve sur le versant exposé plein sud de la montagne, le soleil provençal est encore bien estival ce 31 août.
Le tour est décrit en détail sur notre autre site sous la Grotte du Trou de l’Argent, on y trouve des photos plus parlantes pour les chemins en partie non-balisés, des explications et des tracés GPX.
On passe les quelques maisons du hameau et très vite une piste monte en ligne droite. Elle se transforme en sentier et la montée est de plus en plus raide.
Sur les prés au sud de la paroi, on a un peu de répit, on voit aussi que le sommet n’est plus très loin.
André avait repéré ce tour quelques années plus tôt. Comme d’habitude, il en a fait un tracé GPX approximatif et c’est juste ce tracé que nous avons sur le portable. Il a un vague souvenir de grotte et la carte de l’application OSMAnd indique une sorte de tunnel. En arrivant au pied des rochers, nous sommes certains que nous n’y passerons pas sans aide de quelques fers, câbles et marches.
Les deux premières grottes sont interessantes, mais aveugles. Il faut continuer pour trouver un trou bien plus haut. En bas, un panneau nous avertit des dangers. Il y a un passage sécurisé pour monter à l’accès est de la grotte.
Le panneau avait averti de la nécessité d’avoir une lampe de poche sur soi, mais au début, des ouvertures laissent entrer beaucoup de lumière. Le couloir naturel est assez haut, mais on ne tient pas debout partout, il faut faire attention à sa tête, parfois ce ne sont que quelques centimètres qui manquent et la roche est toujours plus dure que la tête.
Après la dernière fenêtre naturelle, on arrive dans un halle plus grande où on ne voit rien parce qu’elle n’est plus naturellement éclairée. C’est ici que la torche est utile. Le détail de ce passage est les suivants sont expliqués sur la randonnée par le Trou de l’Agent.
L’ouverture ouest est beaucoup plus grande et le chemin sort facilement à l’horizontale. Nous n’avons cependant pas gagné de la hauteur dans le tunnel naturel et il n’est pas pensable que l’on peut longer ainsi à mi-hauteur jusqu’à Sisteron. En plus, nous voulons rejoindre le sommet ou au moins croiser la crête. Ce qui suit sont deux passages assez verticaux avec beaucoup de vide au-dessous. Ces parties verticales sont donc beaucoup plus exposées que l’accès au début de la grotte.
La crête est assez densément boisée, il n’y a que quelques points de vue épars, dont le sommet. La vue est fantastique, bien qu’il nous reste encore beaucoup d’humidité en l’air après la pluie durant la nuit. D’abord les vues vers l’ouest.
Au nord-ouest, d’autres crêtes pointent leurs nez. Nous ne voyons pas beaucoup de montagnes plus au fond, mais nous pensons que c’est dû à l’air brumeux.
Vers l’est de la crête, il a un chemin qui descend sur le versant nord. Pour le rejoindre, nous longeons la crête dans l’autre sens et nous avons un dernier point de vue sur Sisteron.
Le chemin au nord descend dans un col et de là vers Sisteron. Or, nous avons notre Trafic garé au nord d’Entrepierres. Notre tracé GPS et la carte indique des bouts de chemin dans le versant nord-est de la Montagne de la Baume, mais le passage n’en est aucunement garanti. Nous nous laçons donc à la moitié du versant vers l’est et on y trouve effectivement uns sente. Bien sûr, elle s’arrête là où les tirets s’arrêtent sur la carte.
Ce qui suit reste un sentier, mais il faut beaucoup de bonne volonté pour le reconnaître. C’est plus une trace de gibier qu’une sente de chasseur. Cependant, ce tracé nous mène vers l’est et finalement vers le bas. Cela clos un tour avec beaucoup de bonnes surprises, même si certaines nous ont bien fait suer. André était surtout incertain pour le retour. Sans passage au-delà de Beaudouze, les alternatives ne sont pas roses: il faut descendre au col et faire un détour beaucoup plus grand par le nord-est.
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