Quand nous partons vers la France et que le but n’est pas la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, nous passons souvent par la Suisse. Cela occasionne des détours, c’est plus long et donc plus cher. Il faut ainsi une vignette pour l’autoroute, celle-ci est limitée à 120km/h et on bouchonne souvent sur l’axe Chur-Zurich-Berne. Comme nous logeons le soir chez notre amie Juliana près de Zurich, nous avons tout le temps pour nous cette journée féerie du 15 août. Nous prenons donc les routes nationales (Bundesstrassen) ou les sections de voie rapide ou d’autoroute gratuites. Nous utilisons par exemple la voie rapide gratuite entre Eschenbach et Hinwill.
La Suisse dispose de beaucoup d’endroits pittoresques et aussi de beaucoup de bons produits alimentaires. Nous visons la petite ville d’Appenzell, car on y trouve du bon fromage et de la bonne bière. Malheureusement la brasserie est fermée, mais on trouve du fromage en ville.
Ville d’Appenzell
Curieusement, sur Wikipédia, la ville se trouve nommée Appenzell (village). Il est vrai que la ville n’est pas bien grande, mais elle a toutes les qualités d’une ville: grande église, rue marchande, hôtels, brasserie et elle est le chef-lieu du canton du même nom. Grace au tourisme, on trouve aussi les magasins ouvert ce jour férié catholique de l’Assomption de Marie.
C’est surtout le type de façade principale structuré et peinte de toutes les maisons qui impressionne. Il s’agit du style des fermes aux alentours, mais adapté et transposé en ville.
On prend visiblement soin à garder une image d’antan. Toutes les enseignes sont à l’ancienne et fer forgé et peints.
Mais dès que l’on quitte les rues principales, tout en restant dans le centre, on trouve des maisons anciennes et normales d’habitation. Nous voyons ici aussi les bardeaux miniaturisés classiques et non-peints de l’Appenzell. Ces bardeaux sont fins, mais longs, cependant, on n’en voit qu’une petite partie. Il s’agit donc d’une couche près de 10 bardeaux superposés. Avec le temps et l’usure par la pluie, la glace et la neige, ces bardeaux s’usent, mais il ne faut pas les changer tout de suite, parce qu’il y a assez en réserve au-dessous.
Les suisses, surtout dans la partie alémanique, sont très plan-plan. Cela a un certain charme, mais c’est aussi un peu lassant.
Avant de quitter la ville, nous faisons les courses dans le magasin de fromage au centre. On ne trouve ici pas un fromage par sorte, mais des multitudes de versions pour chaque type. Il y a des procédés de fabrication différents, mais pour les fromages durs c’est surtout le temps d’affinage qui compte. Plus ils sont vieux, plus ils sont chers, mais aussi au goût très fort. Ce n’est pas forcément ce que l’on recherche, il faut donc goûter et se laisser informer.
Nous ne voyageons qu’à deux et comme d’habitude nous achetons trop. Il nous en restera encore longtemps durant le reste du voyage avec la problématique que nous passons bientôt dans le Jura où il y a aussi beaucoup de fromages à goûter et à acheter.
La fromagerie d’Appenzell
Ce jour férié, il faut bien faire le tri les sites à visiter ayant ouvert. C’est le cas de la fromagerie d’Appenzell à Stein à l’ouest de la ville. On peut visiter les ateliers de fabrication de fromage librement sur des galeries en hauteur et derrière des grandes vitrines. Le procédé et les machines ressemblent à d’autres petites fromageries industrielles. Ce qui ne nous plaît pas ici: il n’y a que très peu d’explications et s’il y en a, ils sont principalement fait pour les enfants. Les prix sont élevés: CHF9,- par adulte. Il y a certes des tours guidés sur réservation, mais ce prix est encore plus élevé. La visite ne vaut la peine que si on a vraiment jamais vu la fabrication et l’affinement du fromage ailleurs.
Le prix inclut un paquet de dégustation de fromage d’Appenzell à différents stades d’affinement. Les moreaux sont minuscules, on paye le décor alors que l’on aurait préféré plus de fromage. Au moins on n’utilise pas de plastique ici.
Arrivant l’après-midi dans la fromagerie, nous n’assistons plus qu’au nettoyage des cuves. La fabrication débute tôt le matin et on ne fait dans ces petites fromageries qu’un seul tour.
Mais nous avons la chance d’assister à la formation des meules dans une grande presse. Dans la presse finale, on ajoute une plaque de caséine colorée avec le logo de la fromagerie d’Appenzell.
Les meules de fromage partent ensuite dans la cave d’affinage. Celle-ci est automatisée, un robot retire les planches en bois et amène trois meules vers une unité qui les retourne et les frotte de saumure.
La soirée
Bien que partant en mode camping, nous passons notre première nuit chez notre amie à l’est de Zurich. C’est toujours sympa de retrouver des amis sur ses périples!
La traversée de la Suisse
Nous partons tôt le matin, car il nous reste pas mal de route jusqu’au Jura français. Bien sûr, nous ignorons toujours les autoroutes. Passer au sud de Zurich revient à monter et descendre pour rejoindre Zoug. Par la suite le pays et moins montagneux. Nous y cherchons un endroit pour faire une pause près d’un lac, mais tout est construit et privé, nous passons donc en gardant le cap vers l’ouest. On file au nord de Berne dans un région agricole assez monotone.
C’est en approchant le Jura que les choses se compliquent. Fidèles à nous-mêmes, nous gardons la direction ouest et arrivons sur le bout de terre entre le Lac de Neuchâtel et le Lac de Bienne. Une petite route forestière mais publique monte ici en lacets par Enges et Fontainemelon vers la Chaux-de-Fonds et Le Locle. Ici, nous passons la frontière française, mais le paysage ne change pas vraiment. La vallée du Doubs rend le paysage un peu plus apaisant. La D437 est barrée, alors on passe par St-Gorgon-Main vers Pontarlier. Comme nous n’avons que (beaucoup) de fromage, nous dévalisons le supermarché dans la zone commerciale de Pontarlier pour nous éviter les courses durant les jours qui viennent. Nous arrivons dans l’après-midi au Lac de St.-Point.
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