Au réveil de notre première nuit à Runde, la météo n’est pas très stable, mais un plein soleil est annoncé pour le lendemain. Comme nous voulons un beau temps pour notre visite prévue d’Ålesund (un autre spot statistiquement très pluvieux), nous restons un jour de plus dans la région des Îles Herøy. La journée précédente, avec plusieurs randonnées et le retour tardif des macareux moines nous force de toute manière à une journée un peu plus calme.
Nous visitons le Ishavsmuseet Aarvak, un musée qui retrace l’exploration de la Mer Polaire surtout pour la chasse aux phoques. Le musée est un peu chaotique, mais idéal en cas de mauvais temps. Dans la même thématique, le Polarmuseet de Tromsø est mieux organisé. Le bateau d’expédition polaire Aarvak de 1912 est visitable dans une halle spéciale à côté du musée principal.
L’immeuble principal du musée est un ancien hangar avec les portiques de grues sur le toit.
Le musée n’est pas très connu et visiblement on essaie de pallier ce manque de visiteurs en produisant des affiches tape-à-l’œil. Le texte signifie: « rencontrez les locaux » alors que derrière se trouvent deux ours polaires empaillés.
La ville de Brandal était un grand centre de la chasse aux phoques après la première guerre mondiale. Le nom idyllique de « musée polaire » cache le fait qu’il s’agissait d’une industrie de chasse allant presque jusqu’à l’extermination des phoques et des baleines.
La chasse se pratiquait à partir de petit bateau à rames pour s’approcher des phoques sur la banquise, ces hommes s’avançaient sur ces légères embarcations sur l’océan arctique en hiver.
À gauche et à droite un hakapik pour tuer en perçant le crâne à un endroit précis du cerveau pour induire une mort clinique du phoque. Ceci pour la théorie, on imagine bien que dans la pratique sur la banquise, cela se passait autrement. Au centre une pointe pour la chasse à la baleine.
La femme attend-elle son mari marin chasseur de phoque rentrer de la campagne hivernale? Ce métier était très risqué.
Devant: le Sulafjord et l’île Sula.
Deux barques se trouvent ici, tout l’intérieur semble dater d’un autre temps. Mais rien n’est ici mis en valeur ni expliqué.
Depuis 1981 le navire Aarvak est à l’abri dans cette halle.
Le navire a été construit en 1912, mais a été en service et réaménagé jusqu’à 1981. Initialement avec un machine à vapeur, le navire a été doté d’un moteur diesel en 1948 et un autre plus fort en 1964. Le bois présente des fissures car le navire est au sec depuis 2009 dans cet hangar d’exposition aux côtés obliques. Comme dans le musée principal, le but de ce navire n’est pas clairement décrit, il s’agissait de tuer des phoques en masse et il n’y avait aucun rapport avec l’exploration de l’Artique.
Le bastingage (bordure) est assez bas pour un travail en mer polaire. Devant un grand panneau de cale.
La barre se trouve curieusement à l’arrière, mais les commandes du moteur sont orientés vers l’avant.
C’est surtout dans les cabines que l’on reconnaît les années 1960, date du dernier grand réaménagement. Pourtant, dans la cuisine se trouve une cuisinière à bois. Les appareils datent des années 1970.
L’espace se rétrécit et on y reconnait la forme de la coque du bateau.
Les cabines sont classiquement étroites.
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